Le nouveau sélectionneur des Bleus s’est exprimé en conférence de presse ce mardi, avant ses deux premiers matches à la tête de l’équipe de France, jeudi et dimanche.
Freddy Fauthoux fait sa marque. Successeur de Vincent Collet à la tête des Bleus, le nouveau sélectionneur mène son premier stage avec en ligne de mire deux matches contre Chypre (21 et 24 novembre) dans le cadre des qualifications pour l’Euro 2024. Un stage express, avec seulement quatre entraînements au programme et sans joueurs NBA ou Euroligue. Un seul élément présent aux JO l’été dernier, Andrew Albicy. « Petitou » s’est exprimé en conférence de presse ce mardi à Nanterre. Pièces sélectionnées.
Le rassemblement : « C’est une fenêtre courte et des journées très intenses. Nous devons monter une opération avec du nouveau personnel même si nous avons déjà travaillé au préalable en visio, mais nous n’avons jamais eu l’occasion de nous voir ensemble. On discute beaucoup entre nous du Basket qu’on aimerait proposer défensivement et offensivement aux joueurs et il y a la rencontre avec ce groupe de joueurs. Il y a des anciens, des nouveaux, des joueurs expérimentés en Europe… Nous avons essayé de créer la meilleure équipe possible pour gagner les deux matches, c’est l’objectif premier de ce rassemblement, mais aussi voir les joueurs que nous pourrions prendre dans le futur. Au-delà des joueurs, il faut connaître les gens pour créer quelque chose de fort. Quatre entraînements, dont hier (lundi) sans opposition car les joueurs jouaient dimanche. C’est ce qu’on nous propose, il faut s’y adapter.
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Je me sens assez à l’aise et tout va bien
Freddy Fauthoux
Fauthoux “timide” selon Andrew Albicy : « Je ne pense pas que je sois timide mais c’est mieux que je sois comme ça aujourd’hui (sourire). Pour l’instant, tout se passe bien, il n’y a pas lieu d’être différent. Et il y a aussi beaucoup de choses précises à dire, donc l’attitude et le tempérament sont comme ça. Je me sens plutôt à l’aise et tout se passe bien, mais chacun a son opinion.
Nolan Traoré : « C’est un joueur qui a de vraies qualités de très bon basketteur, il joue plutôt bien avec Saint-Quentin en ce début de saison, c’est sa première année en Coupe d’Europe, on suit son évolution et on espère que ce sera identique à l’espoir que nous avons du basketteur qu’il pourra devenir. Il est donc normal qu’on le prenne dans cette première fenêtre pour voir ce qu’il peut faire au niveau international. A chaque fois c’est des strates différentes, un peu plus hautes, et il faut voir des joueurs pour le futur. C’est aussi pour cela que nous avons pris Andrew (Albicy), notre capitaine, celui qui me trouvait timide, pour l’accompagner dans ses premiers pas. Des comparaisons avec Tony Parker ? C’est tout le mal que je lui souhaite, avoir la même carrière que Tony. Deux personnes différentes sont toujours compliquées à comparer. Il y a des similitudes frappantes dans le jeu, certes, mais des personnages différents. Le temps nous dira si nous pouvons comparer. Ce jeu de comparaisons n’est ni simple ni bon. Vous devez d’abord construire votre carrière. Ce sera mieux dans ce sens… »
Son premier stage en tant qu’entraîneur : « Cela me fait… énormément plaisir, mais c’est surtout un honneur. La France a depuis longtemps des résultats au premier niveau mondial. Quand on regarde l’équipe de France, quand on en rêve, on a envie d’apporter sa contribution au basket français. Un honneur et beaucoup de joie. C’est encore mon sentiment aujourd’hui même si la responsabilité est d’abord de gagner les deux matches contre Chypre. Mais on essaie d’apprécier les moments, l’arrivée des premiers joueurs, les premières réunions du staff, ce sont des moments importants dans une vie de représentant du basket français au niveau international. C’est comme les joueurs qui font leur première sélection, j’y suis allé. C’est ma première en tant qu’entraîneur donc j’apprécie tous les moments au quotidien, c’est super.
André Albicy : « Quand on démarre une nouvelle aventure, on se projette dans quelques années. On se dit qu’il faut voir les jeunes joueurs talentueux que le monde nous envie, si tout se passe bien pour des garçons comme Noa (Essengue), Nolan (Traoré), Mo (Diawara) et qu’ils réalisent leur rêve de jouer en la NBA, on ne pourra pas les avoir en vitrine, c’est maintenant ou jamais pour les voir. Si on n’emmène les jeunes qu’autour de ces éléments, il n’y aura pas le bon équilibre entre expérience et équipe. Nous essayons de constituer la meilleure équipe possible. Nous avons la chance d’avoir un double médaillé olympique disponible pour cette fenêtre. Tout le monde est en NBA ou en Euroligue. C’est la grande difficulté. Andrew a toujours été attaché aux Bleus, aux vitrines. Et quand j’ai vu aussi son impact auprès des gens du staff à travers son envie d’être toujours là, évidemment, ça fait du bien d’avoir un joueur comme ça dans l’équipe.
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La défense doit être dans nos gènes.
Freddy Fauthoux
Le projet de jeu : « La défense doit être dans nos gènes. Nous devons toujours nous rappeler quelles sont nos valeurs intrinsèques pour ne pas nous perdre. Le message est là. C’est en fait ce sur quoi nous avons travaillé en premier, gagner des ballons, ce basket que jouent beaucoup d’équipes. Si nous voulons faire d’un basket dans lequel les joueurs s’amusent et où les gens sont heureux de nous voir, un basket qui gagne aussi, il faut d’abord défendre pour marquer ces paniers. Les joueurs l’ont compris ce matin, nous avons insisté là-dessus. Mais il faut aussi être lucide : tout ne sera pas parfait à partir de jeudi. Avec quatre entraînements, le staff, nous, moi, nous ne sommes pas des magiciens et les joueurs non plus, pour jouer au basket en équipe il faut créer des automatismes de jeu et on ne les aura pas acquis en quatre séances.
Sa proximité avec Boris Diaw : « La Coupe des Landes ? J’étais pour Boris mais contre Biscarosse (sourire). (…) Se connaître soi-même. Il y a plusieurs personnes dans le personnel que je ne connaissais pas auparavant. Nous avons cet avantage. Pas besoin de passer par cette étape et cela fait gagner du temps de travail. Fred ? Un souvenir avec Boris ? J’en ai plein (rires). Faut-il les dire ici ? (rires) C’est très simple. Je respecte beaucoup la hiérarchie et c’est très facile de savoir qui occupe quel poste et qui doit prendre les décisions. C’est encore plus facile quand on connaît bien les gens car on peut aussi anticiper ce qui va être dit et fait. Il n’y a pas 1000 questions à se poser. Comme nous nous connaissons assez bien, il est plus facile de prendre des décisions simplement. »
Propos recueillis en conférence de presse