Deuxième match de la série Rivalité Canada-États-Unis. Des fusillades sont nécessaires pour décider du vainqueur. Au cinquième tour, le dernier Canadien envoyé au centre de la glace est le plus jeune des deux équipes.
Pas du tout intimidée par la situation, la jeune défenseure a réalisé une feinte magistrale pour contrecarrer la gardienne américaine et donner la victoire à son pays.
Chloé Primerano est le vrai petit bijou
de l’équipe canadienne, affirme sans retenue l’analyste Stéphanie Poirier, directrice du hockey féminin et du développement chez Hockey Québec.
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Elle a également impressionné sa nouvelle coéquipière Marie-Philip Poulin, capitaine de l’équipe et légende du sport. J’ai trouvé cela vraiment remarquable.
a-t-elle mentionné à Radio-Canada Sports, en marge du début du camp d’entraînement Victoire de Montréal. Je la connaissais déjà, je l’avais vue en vidéo lors de ses matchs universitaires et aux championnats du monde des moins de 18 ans. Mais la voir en personne, c’est quelque chose. A voir sa passion, son envie d’apprendre.
À 17 ans, Primerano est devenue la plus jeune défenseure de l’histoire après Cheryl Pounder (Coupe du monde 1994) à être nommée au sein d’Équipe Canada, lorsqu’elle a été sélectionnée pour les trois premiers matchs de la Série Rivalité.
Lorsque vous jouez en défense, la charge de travail est plus importante. Il faut toujours un peu plus de temps pour développer un défenseur
» dit Poirier, qui est également analyste pour les matchs de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) à Radio-Canada.
D’autres attaquants ont porté le maillot unifolié dès leur plus jeune âge, comme Hayley Wickenheiser à 15 ans en 1994 et Poulin à 18 ans en 2009.
C’était une autre époque du hockey. A cette époque, c’est anormal de voir un joueur de 17 ans en équipe nationale
insiste Poirier.
Chloe Primerano, à droite, veille sur l’Américaine Abbey Murphy.
Photo : AP / Tony Avelar
Primerano n’a cependant plus rien à prouver au niveau junior.
Le natif de North Vancouver a dominé la dernière compétition réservée aux moins de 18 ans. Elle a marqué 16 points en 6 matchs, un record pour une gardienne. À titre de comparaison, la première sélection du dernier repêchage de la LPHF, Sarah Fillier, a récolté cinq points en six matchs lors du même tournoi et au même âge.
Elle a tous les attributs. Physiquement, patinage, tir, manipulation de la rondelle. Elle est la première joueuse que l’on peut qualifier de générationnelle depuis très longtemps. Je ne me souviens pas d’un défenseur qui ait été aussi dominant dans tous les aspects du jeu.
Son plafond est infini. Elle a tous les atouts. Quand on parle d’un joueur qui a le paquet totalc’est vraiment ça. C’est impressionnant de la voir performer à ce niveau, et pas contre n’importe qui, contre les Américaines.
ajoute Poirier.
La performance de Chloé Primerano ne concernait pas seulement son but en tirs de barrage. Elle a été jumelée à quelques reprises à la vétéran Jocelyne Larocque et a bien performé dans toutes les situations.
C’est une bouffée d’air frais pour l’équipe canadienne, qui ne rajeunit pas, se réjouit Poirier.
C’est une joueuse avec une vision exceptionnelle. Il est clair que nous allons l’avoir pendant de nombreuses années avec l’équipe canadienne et qu’elle va avoir un grand impact sur le hockey féminin en général.
indique la gardienne Ann-Renée Desbiens, qui était sa coéquipière lors des trois matchs internationaux.
Primerano compte le défenseur vedette des Canucks de Vancouver Quinn Hughes comme son idole. Les comparaisons avec Cale Makar ont également été nombreuses pour qualifier son jeu.
Stéphanie Poirier voit surtout des similitudes avec Roman Josi, des Predators de Nashville. Elle est gauchère, avec une bonne carrure. Peut-être pas la même agilité que Makar, mais un style de jeu complet, avec des qualités offensives indéniables.
Elle a aussi une bonne attitude. Elle sourit, elle est de bonne humeur
ajoute Desbiens, en préparation pour sa deuxième année devant le filet Victoire.
Des propos qui font écho à ceux de son capitaine beauceron.
Oui, elle est très talentueuse, on l’a vue avec son but en tirs de barrage. Mais ce que je retiens vraiment d’elle, c’est son éthique de travail, son envie d’apprendre. Ce n’est pas seulement une question de talent
dit Poulin.
Vers la NCAA et les JO
La joueuse de la Colombie-Britannique, véritable vivier de talents qui a produit d’autres prodiges comme Connor Bedard et Macklin Celebrini ces dernières années, poursuit parallèlement son voyage au sud de la frontière.
Elle a décidé de commencer sa carrière universitaire à l’âge de 17 ans à l’Université du Minnesota.
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Chloé Primerano et ses nombreux trophées.
Photo : CBC / Justine Boulin
Chloé Primerano a fait les manchettes lorsqu’elle est devenue la première patineuse repêchée par une équipe de la Ligue canadienne de hockey junior en mai 2022. Les Giants de Vancouver en ont fait leur choix de 13e ronde (268e au total). de la Ligue occidentale.
Et les échos que j’ai entendus, c’est qu’elle a aussi bien fait pendant les camps d’entraînement.
mentionne Poirier, qui aurait aimé la voir compléter sa formation au pays plutôt que de s’exiler. C’est toujours décevant de voir nos joyaux quitter le pays. Mais c’est quand même une joueuse qui s’est développée ici, dans l’Ouest canadien. Mais elle va rejoindre un très bon programme avec Minnesota.
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À 15 ans, Chloé Primerano a participé au camp d’entraînement des Giants de Vancouver en septembre 2022.
Photo : La Presse Canadienne / DARRYL DYCK
Elle a jusqu’à présent amassé 6 points en 10 matchs avec les Gophers, qui accueilleront également cette saison le prestigieux Frozen Four, le tournoi de fin d’année de la NCAA.
Elle y aura quatre ans d’éligibilité. Cela lui servira bien, pense Poirier. Par la suite, elle sera la grande favorite pour être repêchée au premier rang du LPHF. Elle aura certainement le profil physique pour passer d’académique à pro rapidement.
Entre-temps, elle aura l’occasion de briller pour Équipe Canada au Championnat du monde et possiblement aux Jeux olympiques. Une audition réussie lors des Rivalry Series lui permettrait de consolider sa place dans une brigade déjà bien garnie.
Je pense que nous devrions lui donner cette chance, de vivre rapidement l’expérience olympique. Désormais, les équipes peuvent réunir 25 joueurs contre 23 auparavant. Pourquoi ne pas amener une jeune et lui permettre de gagner du volume et du bagage ? C’est une expérience qui ne s’achète pas ailleurs, et qui lui sera très utile, quitte à lui faire jouer quelques matches de moins, peut-être.
dit l’analyste.
À l’époque, ils avaient fait une place à Marie-Philip Poulin à 18 ans, aux Jeux de Vancouver. Je ne pense pas qu’ils l’aient regretté
mentionne Poirier, en faisant référence aux buts en or inscrits par Poulin lors de la grande finale.
Entre-temps, la série Rivalry reprendra en février avec les deux derniers matchs, qui seront présentés au Canada, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. Le Canada mène deux victoires à une.