“Les matchs à la maison, honnêtement, ça fait peur”, dit Prades

“Les matchs à la maison, honnêtement, ça fait peur”, dit Prades
“Les matchs à la maison, honnêtement, ça fait peur”, dit Prades

Valentin Prades a vécu la tristesse personnelle de Rio 2016, où il est venu mourir au pied du podium (4e) du pentathlon moderne pour ses premiers Jeux Olympiques, malgré un retour furieux, en terre carioca. Il a aussi connu la déception sportive de ne pouvoir défendre ses chances jusqu’au bout en 2021 à Tokyo, à cause de la loterie hippique (7e), dans un stade vide en raison du huis clos imposé par la pandémie de Covid.

“On sent clairement la pression”

Toutes ces expériences lui donneront-elles un supplément d’âme et de force du 8 au 10 août ? Le Ventabrennais, redevenu numéro 1 français du classement à l’approche des JO, l’espère. Ce ne sera pas de trop dans un contexte bien particulier : en quinze ans de haut niveau mondial chez les seniors, Prades n’a disputé que quatre compétitions internationales en France. Et encore une fois, rien de comparable avec ce qui nous attend cet été, à l’Arena Paris Nord (Villepinte) pour l’escrime, et dans les jardins du Château de Versailles pour les autres épreuves (équitation, natation et laser-run).

« On ressent clairement la pression, indique ce bonhomme solide et pourtant si assuré, fort, du haut de son mètre 93. La question n’est pas de savoir « Est-ce que je vais le rater ? ». C’est simplement que nous allons jouer les Jeux, chez nous, devant 15 000 personnes. Honnêtement, ça fait peur.

« Une expérience à couper le souffle »

Et pour vite se reprendre en balayant d’un rire : “C’est bien aussi, c’est une situation stimulante”. L’actuel n°8 mondial s’explique : « Déjà, participer aux Jeux Olympiques est quelque chose d’incroyable. Mais ici, étant chez soi… Quand je vois la photo du chantier, les tribunes font 50 mètres de haut, il y aura 15 000 personnes. Pour nous (pentathlètes), ce sera une expérience époustouflante, unique et effrayante. En règle générale, nous n’avons pas l’habitude d’avoir des dizaines de milliers de personnes alors ici, avec un public qui nous est un peu acquis, ça le sera. une expérience unique. J’ai la chance de pouvoir en faire l’expérience. Je ne vais pas me plaindre.

A 31 ans, Valentin Prades a suffisamment d’expérience et des épaules suffisamment larges pour envisager l’épreuve. C’est récent 2e Sa place en finale de la coupe du monde de pentathlon, fin mai à Ankara, l’a rassuré. “J’ai vécu un début de saison pas facile, avec du mal à être régulier dans les épreuves techniques (tir, escrime), il explique. J’ai fait quatre compétitions en six semaines, je n’avais pas le temps de travailler entre chacune d’elles. Je me suis mis beaucoup de pression pour bien performer en finale de la Coupe du monde, ce qui a été le cas, donc je suis assez satisfait.

« Neuf semaines de préparation complète »

Confirmant du même coup sa qualification pour Paris-2024, après avoir décroché un quota en juillet 2023 aux Jeux européens, Prades a ainsi pu faire l’impasse sur les Mondiaux 2024 cette semaine. Un vrai soulagement car il a pu échapper à un voyage épuisant en Chine, où la canicule fait rage (plus de 42°C). “C’était idéal pour moi de bien me préparer pour les Jeux olympiques, il confirme. Cela m’a permis de faire une pause avant d’attaquer véritablement les neuf semaines de préparation qu’il reste, à plein régime, pour pouvoir le faire progressivement, le plus sereinement possible, même si on sent la pression monter fortement.

Aussi, Valentin Prades et ses coéquipiers pentathlètes de l’Insep sont parfois “défis” en simulation de compétition, afin de mieux se préparer, là encore, à tous les aléas qui pourraient se présenter à eux cet été. “On se prépare surtout à la foule, au public, qui va faire beaucoup de bruit, notamment sur le tournage (du final et décisif run laser), il explique. Nous travaillons sur des séances avec des chahuteurs, des gens qui crient, des gens qui brandissent des drapeaux dans le champ visuel.

« Le soutien du public français donnera forcément une énergie incroyable »

Quoi qu’il arrive, le Provençal – vice-champion du monde 2018 – ne craint pas d’être inhibé par l’ambiance. Au contraire : il compte assister à la cérémonie d’ouverture sur la Seine le 26 juillet pour en faire une étape préparatoire à la rencontre de l’enthousiasme populaire. « Cela peut déjà nous faire ressentir ce que provoque la foule, un public à la maison, il insiste. Le soutien des Français ne peut que me booster, même s’il y a une once d’appréhension. Quand on est sur le terrain, ça va forcément donner une énergie incroyable qui va peut-être intimider les autres. Mais il faut que ce soit un avantage à domicile pour les athlètes français.

 
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