(APS) – L’exposition hommage, organisée à l’artiste Anta Germaine Gaye à l’ancien palais de justice du Cap Manuel, à Dakar, dans le cadre de Dak’art 2024, magnifie l’élégance des femmes de Saint-Louis, sa ville natale, où elle a a recréé certains espaces familiaux décorés de ses peintures de sous-verres communément appelées « suweer ».
Le lieu d’exposition, recomposé comme une véritable maison d’antan à « Ndar » (Saint-Louis), avec une grande cour reposante à l’arrière sous l’arbre, met en valeur à travers différentes salles, ses toiles aux couleurs vives ou des portraits de femmes élégantes dans son image.
La plasticienne dont « l’originalité des œuvres vient parfois de l’audace », selon le commissaire Alioune Badiane, explore dans ses créations artistiques une diversité de techniques de peinture sous verre, mais aussi l’encadrement de ses toiles allant du bois au fer.
Son travail « acharné » fait référence à son héritage culturel, car « ni le contenu ni le cadrage des tableaux ne s’éloignent bien des enseignements des anciens », estime M. Badiane.
Dans cette exposition, l’artiste recrée à l’identique les intérieurs du début du siècle, ces chambres de femmes où l’on retrouve tous les instruments anciens, dont la machine à coudre à pédale, le moulin à café, la vieille radio vintage en bois, le fer, entre autres.
Par ailleurs, on retrouve également le casque colonial sur le portemanteau, le « wakhandé » (malle en fer servant d’armoire), la porcelaine, le gramophone pour distiller de la bonne musique, l’encensoir, les carreaux de sol, les portraits de famille et des marabouts étaient accrochés au mur.
« Le verre est quelque chose de précieux, on ne s’en débarrasse pas », suggère-t-elle.
Parmi les artistes plasticiens du Sénégal, Aissatou Anta Germaine Gaye, professeur à la retraite d’éducation artistique, fait partie de celles qui vivent au quotidien le principe d’enracinement et d’ouverture prôné par le défunt président-poète, Léoplod Sédar Senghor, a déclaré M. Badiane. . Il croit que l’élégance est toujours présente dans ses œuvres.
« Idole, référence » pour de nombreux artistes. Hommage à Anta Germaine Gaye, marraine du 15e La Biennale d’art contemporain africain de Dakar, est arrivée à point nommé, estiment certains visiteurs rencontrés.