(Etobicoke) L’entraînement du Canadien s’est terminé et les joueurs ont commencé à se répartir sur la glace pour travailler sur des aspects plus individuels.
C’est alors qu’un « bang » tonitruant a été entendu dans le centre d’entraînement des Maple Leafs, que le Tricolore empruntait pour un exercice dominical. Le bruit, c’était Cole Caufield qui venait de lancer une rondelle de toutes ses forces sur la bande en zone neutre. Son air maussade ne laissait aucun doute sur ses intentions : expier un peu de frustration.
Quelques minutes plus tard, il s’entraînera avec Kirby Dach à une extrémité de la glace. Encore une fois, avec l’air d’un gars incapable d’accéder à son dossier à l’Agence du revenu du Canada parce qu’il a oublié la réponse à sa question secrète.
Caufield, l’éternel amuseur, la grimace rieuse que l’équipe arbore sur ses réseaux sociaux depuis trois ans, ne semble pas de bonne humeur. Il est toujours capable de plaisir, remarquez. Avant le début officiel de l’entraînement, lui et Brendan Gallagher se sont amusés à échanger des passes toutes plus raides les unes que les autres, un exercice quand même impressionnant à regarder.
« L’enthousiasme ne se manifeste pas toujours de la même manière. Cole, ce matin, il a travaillé, a assuré l’entraîneur-chef canadien, Martin St-Louis. Un gars qui travaille dans des moments difficiles, pour moi, c’est ça l’enthousiasme. L’enthousiasme qui se manifeste le plus est le sourire. Mais si vous n’avez pas d’enthousiasme caché, vous ne travaillerez pas dur. »
Dans le rouge
Avec 10 buts en 15 matchs, Caufield demeure en bonne voie pour marquer 55 buts cette saison. Cela dit, il a été blanchi lors des quatre derniers matchs et avant cette léthargie, la qualité de son jeu global n’était pas à la hauteur de sa production.
Un indicateur ? Lorsqu’il est sur la glace à cinq contre cinq, CH se fait battre 25-60 sur des chances de marquer de haute qualité, selon Natural Stat Trick. Parmi les 426 joueurs de la LNH ayant joué au moins 150 minutes, son ratio de chances contrôlées de 29,41 % le classe au 424e rang.e rang. Non loin devant lui se trouve Nick Suzuki (30-61, 32,97%, 418e rang) et Kirby Dach (26-48, 35,14 %, 413e a sonné).
Les leaders offensifs se cherchent et St-Louis a réorganisé ses trios à l’entraînement, comme le font les équipes embourbées dans une série de six défaites. En fait, St. Louis a conservé les combinaisons de la troisième période de samedi. Suzuki était donc flanqué de Dach et Juraj Slafkovsky, tandis que Jake Evans pilotait une unité avec Caufield et Alex Newhook comme ailiers.
J’espère que la simplicité de mon style aidera Cole à lire mon jeu. J’aime beaucoup passer et c’est un tireur. Je vais lui procurer des rondelles.
Jake Evans
Ces changements signifient que Suzuki et Caufield seront séparés pour un moment rare, lundi midi, à Buffalo. D’après le dossier que La presse détient et qui, nous dit-on, ferait l’envie de la NASA, ce sera la première fois depuis le 30 novembre 2023 que Suzuki et Caufield seront séparés pour débuter un match.
“Martin veut changer les choses, je suppose”, a suggéré Suzuki. Il nous a toujours dit que ça lui était arrivé aussi ainsi qu’à Vincent [Lecavalier] être séparés parfois. Nous finirons par nous revoir. Nous devons juste mieux jouer. »
Suzuki se cherche aussi
Le navire du Canadien coule partout, mais son capitaine doit aussi faire face à ses propres problèmes.
Suzuki a été transparent : le leadership est plus difficile à exprimer lorsque les réussites individuelles ne sont pas au rendez-vous. “J’ai une grande voix dans le vestiaire, j’essaie de dire et de faire les bonnes choses, mais je n’ai pas l’impression de jouer aussi bien que d’habitude”, a admis le numéro 14. “J’essaie juste de restez positif et soutenez les gars. »
Suzuki est habitué aux échecs collectifs. Depuis qu’il a été nommé capitaine en septembre 2022, c’est déjà la quatrième fois que son équipe connaît une séquence de cinq défaites ou plus. Mais individuellement, il a globalement réussi à garder la tête hors de l’eau.
Heureusement pour lui, les joueurs ont reçu samedi un visiteur nommé Shea Weber. Deux jours avant son intronisation au Temple de la renommée, Weber attendait près du vestiaire du CH après le match. Suzuki a sans aucun doute reçu quelques perles de sagesse de Weber.
Gallagher est un autre qui peut transmettre quelques paroles sages au capitaine, d’autant plus qu’il détient certainement l’autorité morale pour parler, en raison de son début de saison. Prenez ces commentaires sur Dach et Slafkovsky, deux autres jeunes qui se cherchent.
« Carey Price nous disait souvent ça. Vous allez jouer longtemps dans cette ligue. Il y aura des hauts et des bas. Il est important de s’en souvenir, a déclaré Gallagher. Cela peut paraître beaucoup, 15 matchs, mais dans une carrière, ce n’est pas la fin du monde.
« Ce sont des joueurs qui ont dominé partout où ils ont joué. Cela viendra. Mais comme pour le reste de l’équipe, cela demande du travail et des efforts pour trouver une solution. Je crois qu’ils ont investi du temps et des efforts. »
Une voix différente
Ne réglez pas votre appareil : le match de lundi sonnera différemment sur RDS. En raison de circonstances plus qu’exceptionnelles, c’est Alain Crête qui assurera la description du match, avec Bruno Gervais comme analyste. Le duel Canadien-Sabres entre en conflit avec l’horaire du dîner au cours duquel le descripteur des matchs, Pierre Houde, recevra le prix Foster-Hewitt. Houde a également demandé à ses collègues diffuseurs des matchs, dont l’analyste Marc Denis, de l’accompagner. Crête a eu de l’expérience comme descripteur ; il était autrefois la voix des Nordiques. Il lui faudra cependant dépoussiérer ses talents, puisque le dernier match qu’il a décrit remonte à une dizaine d’années, dont il se souvient car « Michel Therrien était l’entraîneur et Clément Jodoin était son adjoint ! », a-t-il déclaré samedi lors du dîner d’avant-match. Gervais, qui agit à titre d’analyste notamment pour les matchs du Rocket, vivra sa première expérience pour un match canadien.