La présidence des États-Unis : à cheval sur les frontières

La présidence des États-Unis : à cheval sur les frontières
La présidence des États-Unis : à cheval sur les frontières

L’immigration clandestine est le paratonnerre ultime. Peu de problèmes politiques peuvent être aussi clairement visualisés, diabolisés et présentés comme « faciles à résoudre ».

Donald Trump, dès ses premiers pas en politique fédérale, s’est vautré dans l’hyperbole pour aborder le sujet. Neuf ans plus tard, ses propos du 16 juin 2015 dans la Trump Tower résonnent toujours.

En annonçant sa candidature à la présidence, il a stupéfié tout le monde en affirmant que « lorsque le Mexique envoie ses citoyens, ils n’envoient pas les meilleurs ; ils apportent de la drogue ; ce sont des violeurs. Et certains, je suppose, sont de bonnes personnes.

Le temps ne l’a pas adouci. Sa déclaration post-verdict à New York il y a dix jours était remplie d’allégations selon lesquelles des Vénézuéliens venant « d’institutions psychiatriques et d’asiles d’aliénés », des Chinois qui « ressemblent à des soldats » et des Congolais fraîchement « libérés de prison… et amenés aux États-Unis ». .»

PAR ABSURDITÉ ÉVIDEMMENT

Inlassablement relayés par les médias conservateurs, ses grossièretés et autres exagérations ont fini par s’inscrire dans la perception qu’ont les Américains de leur frontière avec le Mexique.

Même les électeurs hispaniques – les Latinos – sont plus susceptibles, selon les sondeurs, de penser que la présidence de Trump a davantage aidé le pays en matière d’immigration et de sécurité des frontières que celle de Biden.

Ce n’est pas tout : les hommes afro-américains de moins de 40 ans avouent s’inquiéter de la concurrence des nouveaux arrivants pour les emplois. De quoi sonner l’alarme chez les stratèges démocrates qui n’oublient pas que les Latinos et les jeunes noirs étaient au cœur de la coalition gagnante de Joe Biden en 2020.

EXAGÉRÉ, MAIS PAS ENTIÈREMENT FAUX

Ce qui complique les choses pour le président américain, c’est qu’il est clair que davantage de personnes ont tenté d’entrer aux États-Unis depuis qu’il est à la Maison Blanche. Rien qu’au cours de l’exercice 2023, qui s’étend en fait d’octobre 2022 à septembre 2023, près de 2,5 millions de « rencontres » frontalières ont été enregistrées.

En réponse, Joe Biden a utilisé cette semaine ses pouvoirs présidentiels pour empêcher la plupart des demandeurs d’asile d’entrer aux États-Unis. Ils devront rester au Mexique ou retourner dans leur pays d’origine jusqu’à ce que le nombre d’arrestations quotidiennes tombe à 1 500 pendant sept jours consécutifs.

Certains jours de décembre dernier, plus de 10 000 arrestations ont été réalisées par les gardes-frontières américains.

TROP OU TROP PEU

Il s’agit de voir si cette politique d’immigration, la plus restrictive jamais imposée par un président démocrate, n’arrive pas trop tard pour les électeurs inquiets de l’afflux de migrants. Donald Trump, qui a su donner le ton dans ce débat, n’évoque qu’en passant la fermeture de la frontière ; Mettre fin à « l’invasion de la frontière sud » est pour lui une évidence.

Pour aller plus loin, il promet désormais de mener la plus grande opération d’expulsion d’immigrés sans papiers de l’histoire américaine : entre 15 et 20 millions de personnes, certaines trentenaires et même plus, entrées illégalement avec leurs parents et n’ayant connu que les Etats-Unis.

Le discours des « frontières ouvertes » a fini par s’imposer au point de pousser le président Biden à choisir d’aller à contre-courant des idées qu’il avait avancées il y a quatre ans.

L’exaspération d’une partie des électeurs a-t-elle atteint une telle intensité que les propositions extrêmes de Donald Trump deviennent la nouvelle référence ? Non seulement Joe Biden n’aura pas réussi à gagner du terrain auprès de ceux qui en ont assez, mais il se sera aliéné les défenseurs des demandeurs d’asile, horrifiés par ses dernières décisions. Perdant sur tous les plans.

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