“Ce qui est sûr, c’est que j’irai aux Jeux de Milan-Cortina et après, il faudra peut-être faire un nouveau point”a confié le skieur français Alexis Pinturault, 33 ans, à l’agence de presse Reuters.
La question se pose car le vainqueur du classement général de la Coupe du monde 2021 se remet d’une grave blessure au genou gauche survenue le 12 janvier 2024 lors du super-G de Wengen (Suisse) : rupture du ligament croisé antérieur, déchirure du ligament latéral externe, fracture de deux ménisques et déchirure osseuse de la tête du péroné.
“La retraite m’a traversé l’esprit”
“La retraite m’a traversé l’esprit, surtout quand j’attendais l’hélicoptère (après sa chute)”avoue le Savoyard. « Parce que quand je tombe, je sens immédiatement mon genou craquer. Ce sont des questions que je me suis posées, étant donné que je ne suis plus la plus jeune. »
Mais le triple champion du monde, dont deux fois en individuel en combiné (2019 et 2023), s’est fait opérer neuf jours plus tard à Lyon et a décidé de se replonger dans le bain. Trop serré pour un retour à la compétition lors de l’ouverture de la saison à Sölden (Autriche) fin octobre, il vise la descente de Beaver Creek (États-Unis) le 6 décembre.
«Je vais mieux qu’il y a presque neuf mois. Les choses se remettent plutôt bien dans l’ensemble, c’est un processus long et fastidieux.assure-t-il. « Aujourd’hui, j’en subis encore quelques conséquences car je n’ai pas encore retrouvé toute confiance sur les skis. La douleur s’estompe progressivement. »
Le retour au ski du troisième skieur actif en nombre de victoires en Coupe du monde (34) a eu lieu fin août à Cervinia (Italie), un peu plus de sept mois après son opération.
“Le ressenti était très mitigé dans le sens où je ressentais beaucoup de douleur d’un côté et beaucoup de plaisir de l’autre”explains the Savoyard. « Plaisir de voir que même après une certaine blessure, les sensations du ski et de la glisse ne sont pas oubliées. »
Lors de sa rééducation, le triple médaillé olympique (une d’argent et deux de bronze) a été accompagné de douleurs autant que de doutes. « J’avais beaucoup (de doutes). Je n’ai jamais été un athlète qui doutait beaucoup, mais lors de ma blessure, je me suis posé beaucoup de questions. Il faut l’aborder avec calme et sérénité même si ce n’est pas évident au quotidien. »
Sa fille l’a aidé dans sa rééducation
La période d’éloignement des pistes d’Alexis Pinturault a coïncidé avec les premiers mois de sa fille, née six jours avant sa chute à Wengen.
“J’étais beaucoup allongé les trois premières semaines donc avoir mon enfant avec moi, faire et voir autre chose, plutôt que de simplement ruminer sur mon état actuel, a été extrêmement positif pour ma rééducation”il glisse.
Blessé alors qu’il disputait sa première saison axée sur les épreuves de vitesse, après ses nombreux succès dans les courses techniques, Alexis Pinturault ne remet pas en cause son projet.
“Peut-être qu’il faudra faire certains choix en ne commençant pas par exemple toutes les descentes car ça peut être difficile pour mon genou”» concède le Tricolore, qui n’a plus gagné en Coupe du monde depuis mars 2021.
« L’idéal serait d’améliorer ses performances tout au long de la saison dans le but d’atteindre les Mondiaux »il prévient. « Si j’arrive à me rapprocher le plus possible des podiums, voire à y arriver, ce serait déjà une belle performance pour un retour de blessure. »
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Quels que soient les résultats de la saison à venir, « Pintu » n’imagine pas continuer jusqu’aux Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises. « Cela ne semble pas impossible, mais au moment où nous parlons, cela semble très loin. »