Vendée Globe 2024. Pour le skipper Conrad Colman, l’évidence écologique. “Nous sommes poussés par le vent, nous devrions être chargés par le soleil”

Vendée Globe 2024. Pour le skipper Conrad Colman, l’évidence écologique. “Nous sommes poussés par le vent, nous devrions être chargés par le soleil”
Vendée Globe 2024. Pour le skipper Conrad Colman, l’évidence écologique. “Nous sommes poussés par le vent, nous devrions être chargés par le soleil”

Le 10 novembre, les skippers s’élanceront pour le Vendée Globe. Avec pour thème principal cette année, la protection de l’environnement. Si certains embarquent des appareils d’analyse, d’autres font le pari de repartir avec peu ou pas d’énergies fossiles à bord. Au détriment des performances ?

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C’est son deuxième Vendée Globe, mais pour Conrad Colman rien ne change. Le 10 novembre, le skipper néo-zélandais et américain partira des Sables d’Olonne, comme en 2016, avec zéro énergie fossile.

Même si les skippers doivent emporter à bord au moins 20 litres de gasoil, la plupart d’entre eux partent avec 100 à 300 litres de carburant en réserve. Conrad Colman a déjà annoncé qu’il réaliserait ce tour du monde sans les utiliser. “J.Je vais sceller le moteur pour montrer qu’il n’a jamais été utilisé pendant la course», précise le navigateur.

Une action forte pour lui, qui souhaite ouvrir la voie à une course au large plus éco-responsable. “La classe Imoca est la plus développée et technologique au monde. J.Je trouve une incohérence totale que nous soyons tous équipés d’un moteur diesel qui date d’un tracteur de plus de 100 ansaffirme celui qui vit aujourd’hui en Bretagne. Cela n’est pas cohérent avec notre position de leader technologique et ce n’est pas cohérent avec tout ce qui se passe autour de nous dans la société en général.

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Doté de 31 panneaux solaires et d’hydrogénérateurs, l’Imoca de Conrad Colman met le cap sur le Vendée Globe pour rouler sans énergie fossile.

© France 3 Pays de la Loire

Si le diesel n’est pas utilisé pour alimenter le moteur en mode propulsion, il permet de recharger les batteries de tout l’attirail technologique hébergé sur les bateaux. Pour compenser son absence, le navire de Conrad est recouvert de 31 panneaux solaires, placés pour capter autant d’énergie solaire que possible. Deux hydrogénérateurs – appareils permettant de produire de l’électricité grâce à une hélice entraînée par le mouvement d’un bateau – complètent également le système.

Un choix qui ne freine pas les ambitions sportives du skipper : « PPour moi, très clairement, il n’y a aucune tension entre la notion de compétitivité et l’intégration des énergies renouvelables. DGlobalement, mon bateau est plus léger et donc plus performant. Parce que je n’apporte pas 300 litres de diesel partout dans le monde comme mes concurrents.»

En 2016, Conrad Colman était le premier skipper à réaliser un Vendée Globe sans énergies fossiles. “C’C’était un moment d’émotions extrêmement fortes, mais aussi une déception. J.J’ai immédiatement vu autour de moi, dans la flottille de bateaux qu’il y avait, les centaines de moteurs autour de moi, qui a agité la mer, il décrit. Cela a montré que même si nous sommes capables de faire le tour du monde, sans carburant, en mode Vendée Globe, Il y a encore beaucoup de travail à faire dans la société.

Dans cette envie d’aller plus loin, d’être pionnier, le skipper déjà végétarien a décidé de rouler à vélo et en voiture électrique.

Il prendra le départ du Vendée Globe avec 100 litres de carburant à bord, mais souhaite réduire sa consommation. A 52 ans, Arnaud Boissières attaque son cinquième Vendée Globe, toujours avec l’ambition d’être compétitif, mais pas seulement. Il souhaite également apporter sa contribution à une course au large plus propre. “ C“Il est important de trouver des solutions pour qu’à l’avenir, on trouve des solutions pour ne plus avoir de moteur thermique dans un futur proche”il explique.

Pour cela, outre les panneaux solaires, la petite éolienne et les hydrogénérateurs, le skipper vendéen embarquera à son bord deux bouteilles d’hydrogène de neuf litres, qui seront reliées à une batterie et à un système d’alimentation indépendant. L’objectif : disposer de 30 heures d’autonomie énergétique en cas de panne.

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A bord de l’Imoca d’Arnaud Boissières, deux bouteilles d’hydrogène de neuf litres reliées à une batterie.

© France 3 Pays de la Loire

Ce dispositif « test » est mis en place en partenariat avec le Syndicat vendéen de l’énergie et de l’équipement (Sydev). La solution à tout ? “Je ne sais pasil confie. Mais en tout cas, nous essayons de faire bouger les lignes, nous essayons de faire avancer ce système sur nos bateaux du Vendée Globe, car je trouve que nous sommes des ambassadeurs auprès des jeunes générations.

Au total, trois skippers (Conrad Colman, Arnaud Boissières et Fabrice Amadéo) se sont engagés dans cette démarche de réduction de leur consommation de carburant. Un premier pas vers un Vendée Globe, sans énergies fossiles, annoncé par l’organisation d’ici 2028.

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