Roland Garros | Simple messieurs | Et maintenant, Novak Djokovic va devoir se remettre de sa folle nuit

Il semble que la victoire facilite la récupération. C’est bien pour Novak Djokovic. Le numéro un mondial devra trouver des ressources qu’on n’a plus besoin de soupçonner en lui tant il a prouvé mille fois sa capacité à se relever de tout. Mais plus que jamais, il lui faudra, lundi et pour la suite du tournoi, démontrer une nouvelle fois sa capacité à digérer un effort pas comme les autres. On sait que le Serbe adore les disques. Mais il se serait peut-être passé de cela : avec une balle de match à 3h06, il a signé samedi la dernière victoire de l’histoire de Roland-Garros face à Lorenzo Musetti. Samedi, ou plutôt dimanche, d’ailleurs, vu l’heure.

Il y a des joueurs qui remportent un tournoi du Grand Chelem après une bataille épique. Pas plus tard que lors de l’US Open 2022 par exemple, Carlos Alcaraz a inauguré son palmarès majeur malgré un quart de finale bouclé face à Jannik Sinner à… 2h50, avant une demi-finale en cinq sets également.

Le public est vraiment spécial pendant les sessions nocturnes, mais on finit très tard» a déploré Alcaraz dimanche. La conférence de presse, la kiné, le bain de glace… On doit faire beaucoup de choses qui sont vraiment importantes pour la récupération pour les prochains matches. Il ne s’agit pas seulement de l’heure du match. Novak, je suis sûr qu’il s’est endormi à 6 heures du matin. Il devrait s’écouler au moins trois heures entre le dernier point et l’heure à laquelle vous vous couchez.« Sans compter qu’avec l’adrénaline, l’heure du coucher est rarement l’heure du sommeil.

Novak Djokovic est l’un des mieux placés pour témoigner de la faisabilité de cela. Sauf que le « Djoker » a désormais 37 ans au compteur et même si c’est un phénomène physique, il est comme tout le monde, il vieillit. Alors pourra-t-il en payer le prix, lors de son huitième de finale face à Francisco Cerundolo ? Ou plus tard dans la quinzaine ?

Corretja : “Quand on est un grand champion comme Novak, on trouve toujours une solution”

Il se connaît mieux que quiconque

On peut aussi se demander ce qui est le plus pénalisant : jouer deux jours de suite, ou avec un jour de repos au milieu mais finir en pleine nuit. En commençant son match à plus de 22h30 pour le terminer quatre heures et demie plus tard, Novak Djokovic n’a pas forcément gagné.

C’est difficile à diresourit Alex Corretja lorsqu’on lui demande lequel de ces deux maux est le pire. Jouer deux journées de suite, c’est toujours compliqué, surtout si on a fait un match en 5 sets. Les jours suivants tu te réveilles, tu es un peu fatigué au début mais tu prends une bonne douche, tu manges un morceau et tu fais un échauffement et tu seras prêt à jouer.

Pouille : “Djokovic doit en avoir marre que tout le monde soit tout le temps sur son dos”

Paradoxalement, le rythme du joueur est peut-être moins irrégulier qu’avec une fin de match aussi tardive. Si Djokovic avait gagné dimanche à 16 ou 17 heures avant de revenir sur le court lundi pour son huitième, l’enchaînement n’aurait pas forcément été plus complexe à gérer. Au moins, cela aurait été plus « naturel ». “Il est évident que Djokovic a dû dormir vers 6 heures du matin, donc la récupération n’est définitivement pas facile», ajoute le consultant espagnol d’Eurosport, faisant écho aux propos de Carlos Alcaraz.

Mais si quelqu’un peut digérer cette programmation inhabituelle, c’est peut-être lui. Car pour récupérer au mieux physiquement, il faut aussi, et peut-être même surtout, être particulièrement fort dans sa tête pour repousser la fatigue et ses conséquences. Cela ne suffit pas toujours, mais le pré-requis mental est essentiel. Cela se produit autant au visage qu’au niveau des jambes. Alors Djokovic se connaît mieux que quiconque.

Il n’est pas là pour trouver des excuses, mais pour trouver des solutions

D’où un certain optimisme chez Alex Corretja. “Novak a l’expérience, physiquement et mentalement, de ce genre de situations, juge le double finaliste de Roland-Garros (1998, 2001). Quand on est un grand champion comme Novak, on trouve des solutions. Il n’est pas là pour trouver des excuses, mais pour trouver des solutions. Ce ne sera pas facile, c’est sûr, mais je crois que même si la sensation de fatigue sera là, surtout au début, et même si la reprise sera compliquée, j’ai confiance en sa capacité à le faire.

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Novak Djokovic et Lorenzo Musetti

Crédit : Getty Images

Contre Musetti, on a retrouvé par moments, notamment dans les deux derniers sets, le conquérant Djokovic qu’on avait perdu de vue ces derniers mois. Comme s’il avait attendu ce moment pour relancer la machine. “Au 4ème set, ajoute Corretja, il a réussi à retrouver la force de frapper à nouveau la balle très fort. Même si Musetti a très bien joué, j’ai vu la détermination de Djokovic, sa mentalité était incroyable. Je pense qu’il attendait ce moment. Le plus important pour lui est de bien jouer en Grand Chelem. Il attendait ce genre de match pour savoir où il en est. Novak avait besoin d’un match comme celui-ci

Nous pourrions presque inverser le problème. Plus que de réduire ses chances pour la suite du tournoi, ce match épique l’a galvanisé et le portera pour la suite. Comme si la bête s’était réveillée. Fatigué, peut-être, mais de nouveau affamé. “Il veut vraiment bien jouer icinote Corretja. S’il est sain d’esprit, il sera encore très difficile à battre cette année. Pour moi, il faudra désormais compter avec lui. Une fois de plus.» Pas sûr que la concurrence doive donc se réjouir trop vite de l’hypothétique usure du tenant du titre. Il reste toujours aussi difficile à faire tomber en Grand Chelem.

 
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