pourquoi l’origine tchétchène du suspect interroge les autorités

pourquoi l’origine tchétchène du suspect interroge les autorités
pourquoi l’origine tchétchène du suspect interroge les autorités

Un projet d’attentat visant les épreuves de football des Jeux olympiques de 2024 a été déjoué à Saint-Étienne par les services de renseignement, a annoncé vendredi le ministère de l’Intérieur.

Le suspect tchétchène a été inculpé et emprisonné la semaine dernière.

Il n’est pas le premier ressortissant de cette république du Caucase à vouloir mener une attaque sur notre sol.

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Menace terroriste : la France à nouveau en état d’alerte

C’est le repaire du football stéphanois, le stade Geoffrey-Guichard de Saint-Etienne, qui a donc été visé par un jeune Tchétchène de 18 ans en cours de demande d’asile et inconnu des forces de l’ordre, a annoncé le ministère le Vendredi à l’intérieur. Selon les premiers éléments de l’enquête, il préparait activement un attentat et avait communiqué avec des personnes affiliées à l’État islamique.

Des jeunes radicalisés

Depuis 2018, plusieurs affaires de terrorisme, dont trois attentats, ont impliqué en France des jihadistes originaires des républiques russes du Caucase du Nord, principalement de Tchétchénie. L’attaque au couteau dans le quartier de l’Opéra de la capitale en mai 2018, l’assassinat dans les Yvelines de Samuel Paty en octobre 2020 et, le 13 octobre, celui de Dominique Bernard à Arras (Nord) sont autant d’éléments assez courants pour avoir été commis par des jeunes radicalisés. des gens de cette région.

« Ce sont des jeunes arrivés en France plus tard et qui n’ont connu la guerre qu’à travers les histoires racontées par leurs parents et par le fait qu’ils ont été contraints de quitter la Tchétchénie. Ils ne trouvent pas leur place en France, mais ils ne la trouvent pas non plus dans la relation qu’ils entretiennent avec leurs aînés, puisqu’ils n’ont pas connu ces guerres », explique Anne Nivat, grand reporter, spécialiste du monde russe, dans la vidéo de TF1 ci-dessus.

Des guerres particulièrement violentes. En 1991, la Tchétchénie a déclaré son indépendance, suivie de deux guerres contre les forces russes, de dizaines de milliers de morts et d’un exil massif vers l’Europe. Dans le même temps, la petite république russe, musulmane conservatrice, adhère à un islam de plus en plus radical. Aujourd’hui, entre 60 000 et 75 000 Tchétchènes vivent en France.

On sent bien que chez les populations qui ont beaucoup souffert et qui sont en situation de déracinement, les enjeux de manipulation sont plus grands.

Alain Bauer, directeur de la division « sécurité défense » au CNAM

En 2018, après l’attentat du quartier de l’Opéra, ils étaient nombreux dans les rues pour se mobiliser contre le terrorisme. Shamil Albakov, consul honoraire de la République tchétchène, conduisait le cortège. « Les extrémistes utilisent tous les moyens et notamment notre histoire. Le fait que la communauté internationale ne nous a pas soutenus et ne nous a pas reconnus. Il utilise ce sentiment de frustration pour dire que dans tous les cas, la seule voie possible est l’attaque. »il analyse.

Les plus jeunes sont les plus sensibles à ces arguments. Certains se radicalisent. Les services de renseignement y sont donc extrêmement attentifs. « On sent que chez les populations qui ont beaucoup souffert et qui sont en situation de déracinement, les enjeux de manipulation sont plus grands et donc on y est plus attentifs. Mais cela était valable dans les années 90 au moment de la guerre civile algérienne. On a eu ces phénomènes sur d’autres populations. assure Alain Bauer, directeur du pôle « défense sécurité » au Conservatoire national des arts et métiers.

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Selon cet expert, la France a progressé en matière d’analyse et de renseignement et anticipe donc mieux les attaques. Selon le ministère de l’Intérieur, 50 attentats ont été déjoués depuis 2017.


VF | Reportage TF1 : Delphine Sitbon et Anouchka Flieller

 
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