Le Canadien possède la pire défense de la LNH depuis le début de la saison. Dans ces circonstances, le système de jeu défensif a été fortement critiqué. Pourtant, à 21 km au nord, une équipe connaît un grand succès en utilisant la même structure sur son territoire.
Publié à 1h25
Mis à jour à 8h00
Sept victoires, une seule défaite : le Rocket de Laval connaît un début de saison de rêve. Les hommes de Pascal Vincent n’ont accordé que 16 buts en sept matchs, ce qui les place au sixième rang du championnat. Parmi les défenseurs lavallois, aucun ne présente un différentiel négatif.
Cela signifie que le système largement critiqué à Montréal semble exploiter une quinzaine de stations au nord sur la ligne orange.
« Nous enseignons les mêmes choses [à Montréal qu’à Laval] », explique l’entraîneur-chef du Rocket, Pascal Vincent.
« Ce n’est pas compliqué : il y a le système homme à homme, il y a la protection de zone et il y a le système hybride. Il n’y a pas des millions de systèmes au hockey», souligne Vincent.
Le système hybride est privilégié au sein de l’organisation. Concrètement, lorsque le palet est en haut du territoire, chaque joueur est appelé à couvrir un patineur adverse. Lorsqu’il se trouve en fond de territoire, les joueurs sont invités à passer en défense de zone. Chaque patineur doit donc parcourir une partie de la glace, en tentant de récupérer le palet rapidement pour relancer l’attaque.
Bien que cela puisse paraître compliqué sur le papier, ce système n’est pas de la physique nucléaire. Du moins, pas pour le défenseur du Rocket William Trudeau, qui a joué selon un schéma défensif « très similaire » avec les Islanders de Charlottetown.
À Laval, c’est vraiment du bon travail. On arrive à tuer des jeux rapidement dans notre zone, on est capable de contre-attaquer rapidement.
Guillaume Trudeau
« Lorsque nous sommes tous sur la même longueur d’onde, les cinq gars sur la glace, cela rend les choses plus faciles », ajoute-t-il.
Le système exige quand même d’être plus « vigilant sur la glace », ajoute-t-il. « Dans un système d’homme à homme, vous suivez simplement votre joueur, ce n’est pas compliqué. Là, il faut absolument penser à l’endroit où se trouve la rondelle sur la glace. »
Si William Trudeau vante le système hybride, Logan Mailloux marche sur des œufs lorsqu’on l’interroge à ce sujet.
“Je vais être honnête, c’est une question difficile pour moi”, admet-il après une pause de 10 secondes. C’est différent pour toutes les équipes. Je vais être honnête, c’est une question difficile. Je ne fais pas de systèmes. Je ne sais pas, pour être honnête, c’est difficile de répondre. Les choses vont bien ici, alors… ouais. »
«C’est beaucoup d’apprentissage pour moi lors de ma première année ici», a déclaré Adam Engstrom, qui dispute ses premiers matchs en Amérique du Nord, après avoir débuté sa carrière en Suède. Je pense que nous devons encore travailler sur certains aspects, mais cela fonctionne. »
À Laval, Logan Mailloux est le seul défenseur à avoir porté les couleurs canadiennes cette saison. « Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il y a des similitudes et des différences [entre les systèmes du Rocket et du Canadien] », a-t-il indiqué. Son entraîneur Pascal Vincent l’a corrigé quelques minutes plus tard : les systèmes défensifs des deux équipes sont identiques. C’est par souci d’uniformité. Pour que les joueurs rappelés en Ligue nationale ne soient pas trop dépaysés.
Un système qui s’apprend
Pour le Canadien, Nick Suzuki avouait il y a une semaine que « peu de gars » avaient joué dans un système hybride auparavant, et que certains d’entre eux étaient en train d’en « apprendre » les facettes.
Depuis le début de la saison, les joueurs du CH semblent hésitants dans leur zone. Martin St-Louis l’a remarqué.
« Il y a certaines hésitations avec lesquelles je peux aider. Mais si c’est noir ou blanc, il ne faut pas hésiter », a-t-il déclaré le 25 octobre.
Si vous ne comprenez pas quand c’est noir ou blanc, vous ne pouvez pas jouer dans cette ligue. A mes yeux, il faut avoir du rythme et une volonté de travailler en zone défensive.
Martin St-Louis, entraîneur-chef des Canadiens
«La ligue évolue» vers l’adoption du système hybride en défense, a ajouté St-Louis. Le système a notamment été adopté par les Panthers de la Floride, champions en titre de la Coupe Stanley.
Que le système soit en cause ou non, les défauts défensifs du Canadien sont évidents. Dès le 1est En novembre, l’équipe avait accordé 4,18 buts par match, à égalité au dernier rang de la ligue avec l’Avalanche du Colorado. Ces revers sont plus que le fruit du hasard, puisque le Canadien est deuxième parmi les pires équipes en termes de buts attendus, avec 31,3.
Il est courant de voir le Tricolore embouteillé sur son territoire. En conséquence directe, l’équipe est cinquième pour les tirs autorisés par match, avec 32,6.