Certaines équipes de la NFL passeront des années à essayer de trouver un porteur de ballon capable de faire la différence dans toutes les situations. Les Lions de Détroit en ont deux. Et ils sont dominants principalement grâce à la production de ce tandem.
Publié à 1h23
Mis à jour à 8h00
Lorsqu’ils sont devenus agents libres, une tonne d’équipes se disputaient les services de Derrick Henry et Saquon Barkley. Aux différentes soirées de football fantastique organisés avant le début de la saison, Bijan Robinson et Christian McCaffrey ont été sélectionnés avant même que le repas principal ne soit servi.
En fait, tous ces joueurs, à l’exception de McCaffrey, ont pu prouver leur valeur après huit semaines d’activités.
Cependant, aucun d’entre eux n’est plus proche d’atteindre la terre promise que Jahmyr Gibbs et David Montgomery chez les Lions. On croyait que l’attaque aérienne et la férocité de la défense porteraient cette équipe aux mille aspirations, mais c’est plutôt le jeu au sol qui est la preuve de tout dans cette première moitié de saison.
Aucune autre équipe de la NFL ne peut se vanter de disposer d’une combinaison aussi efficace. Statistiquement, aucune équipe ne peut compter sur deux porteurs de ballon ayant accumulé plus de 400 yards.
Avec respectivement 591 yards et 415 yards, Gibbs et Montgomery ont bousculé l’identité offensive des Lions.
Avec Jared Goff comme cerveau, Amon-Ra St. Brown et Sam LaPorta se sont amusés comme des enfants la saison dernière. Les Lions ont utilisé le jeu aérien 56,46% du temps. Cette saison, l’équipe de Dan Campbell est passée sous la barre des 50 %.
Avec la performance du jeu au sol, on imagine mal un monde dans lequel les Lions changeraient de formule. Avoir deux porteurs de ballon est un luxe. Et ce luxe acquiert une valeur inestimable lorsque les deux éléments du backfield se complètent comme Gibbs et Montgomery.
Les Lions marquent plus de points que quiconque dans la NFL, avec une moyenne de 33,4 points par match et 4,1 touchés marqués. À eux deux, Gibbs et Montgomery totalisent 13 touchés, soit un tiers de la production offensive totale de l’équipe.
Mais au-delà des statistiques, ce monstre à deux têtes offre des options infinies à Ben Johnson, le coordinateur offensif de l’équipe. Lors de la raclée infligée aux Titans du Tennessee dimanche dernier, nous avons pu constater à quel point les Lions sont créatifs.
Et même si le jeu au sol peut paraître moins spectaculaire, il est incroyablement important dans le plan de match des Lions.
La diversité de leurs offres, plus précisément, bouscule les défenses adverses. Les meilleures équipes de la NFL, comme c’est l’habitude, privilégient les couloirs centraux grâce à la course à pied. Les Chiefs de Kansas City et les Buffalo Bills, par exemple, placent leur porteur de ballon entre les deux gardes sur 58 % de leurs jeux au sol dans les situations de premier essai. Peu d’équipes excellent dans les courses de bord.
Cependant, grâce à leur polyvalence et leur complémentarité, les Lions savent varier leurs attaques. Ils utilisent le couloir central dans 32 % de leurs courses, idem pour le couloir droit, et 36 % sur le flanc gauche. Grâce à leur régularité et leur imprévisibilité, les Lions malmènent leurs rivaux. C’est pourquoi ils ont remporté leurs cinq derniers matchs.
Jared Goff a de la chance
Parce que parfois il faut aussi passer le ballon, Jared Goff n’est pas étranger aux succès de son équipe.
Moins flamboyant que certains de ses contemporains, le quarterback de 30 ans fait du bon travail même s’il utilise un peu moins son bras. La quantité n’est peut-être pas là, mais la qualité oui. Contrairement à la franchise cinématographique Fast and Furious.
Goff n’est certes pas rapide, mais il est dangereux. Avec un taux de réussite de 74,1 %, il est plus précis que n’importe quel quart-arrière de la NFL. Avec une moyenne de 8,9 verges par passe, il remporte un premier essai presque à chaque fois que le ballon quitte sa main droite.
Mais on y revient, Goff est le quarterback qui lance le moins de passes parmi ceux ayant disputé tous les matchs de son équipe. Cependant, ne voyez pas cela comme un problème. Ses récepteurs sont fiables et ingénieux. LaPorta se classe troisième pour le taux de réussite des passes à 86,96 % et St. Brown a déjà marqué cinq touchés.
Pourtant, la liste des récepteurs qui peuvent faire une réelle différence est limitée. Si l’un des deux joueurs, visé par 43% des tentatives de passes de Goff, était blessé, ce dernier se retrouverait sans cible. Et en cas de percée en séries éliminatoires, les Packers et les Vikings excellent contre le jeu aérien.
Puisque Goff ne peut pas réaliser des miracles comme Patrick Mahomes ou Josh Allen, le jeu au sol devra continuer à être efficace, car c’est ce qui fait le succès de cette équipe en lice.