des piscines « Tournesol » aux piscines olympiques

des piscines « Tournesol » aux piscines olympiques
des piscines « Tournesol » aux piscines olympiques
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La piscine « Tournesol » de Pierre Williot, à Sannois (Val-d’Oise). FRANCE TV

FRANCE 3 AUVERGNE-RHÔNE-ALPES – JEUDI 23 MAI À 22H50 – DOCUMENTAIRE

Pour certains, leur forme ressemble à une amanite, tandis que d’autres y voient une coccinelle ou une soucoupe volante. La structure ronde en plastique des piscines « Tournesol » s’inspire en réalité de celle de l’oursin. De couleur grise, rouge, bleue ou jaune, leur capacité à s’ouvrir en éventail, en suivant le soleil, leur a donné leur nom.

L’idée, ingénieuse et peu coûteuse, a conduit à choisir l’architecte Bernard Schoeller (1929-2020) pour diriger le programme des « 1 000 piscines », voulu par Charles de Gaulle en 1969, après deux accidents dramatiques. En augmentant le parc national de 200 à 1 200 piscines couvertes, l’objectif de l’État est de permettre à chaque enfant d’apprendre à nager.

Sans précédent dans le sport français, cette volonté politique permettra également à la nation de briller dans les compétitions internationales. A quelques semaines des Jeux Olympiques de Paris 2024, les piscines « Tournesol » et ceux qui les fréquentaient servent de fil conducteur à ce documentaire simple et juste sur cent cinquante ans de natation française.

Parmi les historiens, sportifs et sauveteurs qui confient ici les souvenirs de leurs premières baignades, Alain Bernard (médaille d’or au 100 m nage libre à Pékin en 2008, ainsi qu’à Londres en 2012 au relais 4×100 m nage libre) revient pour l’occasion dans le bassin d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), qui porte désormais son nom. Puis l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu (2018-2020), habituée, enfant, de la piscine de Blois, avant de devenir, en janvier 1998 à Perth, la première championne du monde de l’histoire de la natation française sur 200 m dos – une adolescente de 14 ans lui écrit alors un petit mot : elle signe Laure Manaudou.

Traverser Paris à la nage

L’histoire de Franck Esposito est particulièrement stimulante. Il raconte comment, adolescent, il partait à 6 heures du matin retrouver son entraîneur au « Tournesol » à Six-Fours-les-Plages (Var). « Je savais que mes concurrents nageaient dans de belles piscines universitaires », raconte-t-il : il a remporté le bronze aux Jeux de Barcelone en 1992, au 200 m papillon. Se replonger dans ces jeunes années apporte un parfum de nostalgie, contrebalancé par le choix parfois comique des archives. Notamment la séquence montrant les concurrents traversant Paris à la nage depuis Petit Parisiendans les années 1920. Et ceux, étonnants, des « parcours secs ».

Dans le 19ème sièclee siècle en effet, alors qu’on déplore trois mille à cinq mille décès annuels par noyade en France, la natation est devenue obligatoire, en 1879, pour les garçons – les filles pouvaient continuer à se noyer. Mais ce sont des cours donnés en classe. Les enfants, allongés sur une table ou debout, apprennent simplement les mouvements de la brasse. « Des cours évidemment totalement inefficaces »note un historien.

S’il existe aujourd’hui en France environ deux mille piscines couvertes, celles-ci sont plus grandes et servent davantage à jouer qu’à nager – le film évoque un « nouvelle philosophie de la relation avec l’eau ». Mais selon Santé publique France, 16,3% des Français ne le savent pas. ” certainement pas “ nager (chiffres de 2016), et le nombre de décès par noyade accidentelle ne descend pas en dessous d’un millier par an.

Dans le grand bain. Comment les Français ont appris à nager, documentaire d’Anne-Cécile Genre, co-écrit par Emilie Dumarest (Fr., 2024, 52 min).

Catherine Pacary

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