Et un, et deux, et trois zéros… – Carton rouge

Et un, et deux, et trois zéros… – Carton rouge
Et un, et deux, et trois zéros… – Carton rouge

Alors que le monde se trouve dans son état le plus calme et le plus froid des 50 prochaines années, où la Nati de Yakin a réussi à marquer moins de points que Gibraltar, Malte, Andorre et les Îles Féroé lors de la trêve internationale qui s’est terminée mardi dernier et où le Kiki du Real a boycotté une cape contre Israël pour prendre des scuds sans son consentement à son retour de Stockholm, capitale suédoise où Stanimal Wawrinka a finalement remporté deux matches d’affilée – le premier en 13 mois – nous a proposé notre Credit Suisse Super League à l’issue des 108 premiers matches du championnat – le sommet inégalé du football suisse: le derby du Rhône, le premier du nom cette saison. Acmé des acmés. #Pâmoison

Des petites statistiques d’avant-match inutiles

Sur ces 20 derniers matches, Servette avait terminé 9 fois victorieux pour 6 défaites, avec 5 jeux blancs en plus. Pour Zion, ce fut 11 victoires, 5 défaites et 8 blanchissages.

Le Servette avait réalisé 12 matches à plus de 2,5 buts, dont 11 pour Sion.

Le match en deux mots

Je ne serais pas surpris si les Valaisans voyaient, sur une aire d’autoroute vaudoise, une étiquette qui disait : « Ne laissez personne vous gâcher votre journée. C’est ton jour. Détruisez-le vous-même. Servette n’a pas gagné ce match, ce sont les Sédunois qui, tout seuls, l’ont laissé filer.

On ne va pas vous le cacher, si vous allez vous évanouir, il faudra revenir. #ennui

Homme du match

Mica Stevanovic. L’incroyable Mića Stevanovic. L’homme sait tout faire. Avant, arrière, gauche, droite, la verticalité aussi. Trop-plein, centre. Revenir, défendre, tacler, se relever, redémarrer. Recherchez, parcourez le jeu, ressentez la meilleure option à chaque fois. Haeberli peut même mettre le ballon au but, là aussi il mettrait tout en œuvre.

Un parterre de connaisseurs lui aurait directement remis le trophée Migros du meilleur joueur sur le terrain. Un public de connaisseurs, disais-je.

Les saucisses du match

Les ultras qui boycottent la première mi-temps, nous donnant l’impression d’être allongés dans une salle d’opération, les yeux rivés au plafond, déjà sous l’effet de l’anesthésie. Ensuite qui entrent timidement dès la 46e et plus généralement dès le 2-0, notamment côté genevois. Nous préférons vraiment un stade qui vibre, qui met la pression depuis une tribune en feu, plutôt qu’un stade qui provoque la dépression.

Si vous pensez que les ultras ne sont que des connards, n’oubliez pas que même si certains d’entre eux le sont, ils sont avant tout indispensables à un bon match de football.

Le tournant du match

Quand je regarde un match de football et qu’il y a un but, je me demande toujours où commence le but. Est-ce une récupération ? A la relance ? Le moment où l’un des joueurs reçoit une bonne passe ?

Depuis ce Servette – Sion, je peux répondre à cette question : c’est à chaque fois que Stevanonic touche le ballon. 3 buts, 2 passes décisives et coup franc qui porte le score à 3-0.

Cet homme tire une allumette tout seul.

L’esthète du match

Crivelli qui, suite à son but, offre un peu de réconfort aux supporters valaisans digne d’un Carlos Varela jamais oublié, ni du côté de Servetti, ni du côté de Sedun. Une icône. #Réveil

Les 2 personnages stupides

Tout d’abord, 12 987.

Toujours facile, quand on cherche un personnage con, de draguer les foules au stade du Bouveret, bout du lac. Nous ajoutons donc une autre couche.

12 987 spectateurs, soit moins d’une place occupée sur deux. Le derby du Rhône est bien meilleur à Sion, dans un stade plein comme un œuf, chantant et vibrant du début à la fin. Mais voilà, G’nève n’est pas une ville de foot. On ne remplit ce foutu stade de la Praille qu’avec l’aide des touristes, des curieux qui profitent du passage d’un « gros » européen (Genk, Rangers, etc.) pour s’offrir un petit frisson un soir d’été. Ou pour Johnny Hallyday.

Puis, 13, le nombre de corners dont ont bénéficié les Valaisans. 13 « occasions » bien récoltées. Ça tombe bien, c’est de saison.

L’anecdote

CC n’est pas arrivé en hélicoptère au stade. Peut-être parce qu’aucun lieu n’est prévu à cet effet à La Praille, contrairement à La Blancherie à Delémont. Ou que la gare de Lancy-Bachet est si proche du stade que tout autre choix de moyen de transport est un peu stupide.

L’anecdote 2

Sachant qu’à Sion, on change moins souvent de président que d’entraîneur, toute la Suisse footballistique le sait, le CC. Et même au-delà. En revanche, extraire le nom du nom de Servette est plus compliqué. Je vais vous aider : depuis juillet 2024, c’est Hervé Broch.

Pourtant, plaisanterie parmi les plaisanteries, Hervé Broch est aussi Président du Conseil d’Administration du Groupe ARSA, une grande entreprise de BTP qui fait sortir de terre les projets du bureau d’architecture de la Porte d’Octodure (bureaux CC, pour ceux qui ne suivent pas) et accessoirement sponsor maillot du… FC Sion.

Le monde du football est si petit.

L’anecdote 3

Aux Charmilles, c’était toujours complet pour le derby.

L’anecdote 4

Didier Tholot n’avait jamais mené son FC Sion face au Servette, malgré ses 183 matches sur le banc valaisan. Eh bien, en même temps, Didier Tholot n’est entraîneur que depuis 2002 et sur les 22 dernières années, Servette a passé plus de temps dans les ligues inférieures qu’en haut.

L’anecdote 5

Servette a désormais une différence de buts positive. Harry « Kutesa » Potter n’a rien à voir là-dedans.

La non-anecdote

Enzo Crivelli a finalement marqué lors du match cette saison en Super League. Son contrat au bout du Léman se termine le 30 juin 2025.

Si le match était une bière

Que ceux qui parviennent à se faire servir à La Praille nous le disent.

The minute Hélène Segara

« Nous essayons, nous croyons pouvoir, d’oublier avec le temps. On n’oublie jamais rien, on vit avec.”

Le 5-0 du 13 mai 2023, c’était tous les commentaires d’avant-match. Et ce Clichy, et ce 3-0 après 9 minutes de jeu, et cette humiliation, et que Servette garde un brillant souvenir du derby, etc… Aucun journaliste n’a ignoré la valse offerte par les Grenat à une équipe en perdition, perdant à la mi-temps et son service pikachu et son entraîneur, éminent spécialiste de la relégation (six, dans sa carrière de joueur, dans six clubs différents), ex-assistant de Zidane au Real.

Non, la déculottée valaisanne du 13 mai 2023 n’est pas oubliée, ne sera jamais oubliée.

Chez Carton Rouge non plus, on n’oublie jamais rien. Par exemple, on n’oublie pas le 8-2, à Tourbillon, le 5 juin 1985, ni le 4-3, toujours à Tourbillon, le 8 mars 1992 (0-3 à la mi-temps, Pino Manfreda aux commandes en 2ème, pour le plus grand plaisir de notre estimé confrère Laurent Ducret. Et n’oublions pas le 0-0, à Charmilles, le 23 mai 1992. Ni le 0-4 à Tourbillon le 28 août 2011 ou le 4-. Praille le 25 mai 2013.

Ce derby doit être écrit en majuscules partout, toujours.

On aurait bien sûr voulu ajouter des lignes d’anthologie entre ces dates. Mais voilà, les deux clubs ont dû composer avec les faillites, les relégations, les promotions, les nouvelles relégations et le covid (3-5 le 22 avril 2021). Il leur a fallu vivre avec pour pouvoir revivre ce derby du Rhône, 121e du nom.

Bilan des 30 derniers matchs : 9 victoires du Servette – 12 nuls – 9 victoires de Sion.

Et puis ce 19 octobre. Ce 3-0. Ce que nous n’oublierons pas non plus.

Merci Hélène.

La rétrospective du prochain match

Il nous faudra encore jouer 108 matches de championnat avant le prochain derby du Rhône, 122e du nom, cette fois en Valais.

Le reste n’est que garniture.

 
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