« Il y aura des travaux de fibrage en façade mais une autre solution est possible »

« Il y aura des travaux de fibrage en façade mais une autre solution est possible »
« Il y aura des travaux de fibrage en façade mais une autre solution est possible »

»Il y a des communautés où la fibre ne peut de toute façon pas être installée sur la façade et où les trottoirs devront être ouverts. C’est le cas à Auderghem ou Woluwe-Saint-Pierre, où les maisons sont souvent en retrait. Cela coûtera un peu plus cher, mais ce ne sera pas un problème», nous raconte, en guise d’apéritif, un professionnel du secteur des télécoms qui vient assister à l’inauguration des bureaux de Digi à Bruxelles ce jeudi midi. Digi, pour les non-initiés, est le quatrième opérateur qui compte bouleverser significativement le paysage télécom belge d’ici cet été. Pas de dates précises ni de prix dévoilés pour le moment, mais de fortes ambitions non dissimulées.

La ministre des Télécoms Petra De Sutter (Groen) est présente, le directeur de l’IBPT Michel Van Bellinghen également, ainsi que de nombreux professionnels du secteur. Digi veut marquer le coup.

La question du déploiement de la fibre est donc sur toutes les lèvres. Certains citoyens ont exprimé leur mécontentement à ce sujet. “Il y aura toujours des plaintes. Il faut dire que les nombreux caissons en façade ne sont pas très esthétiques, et qu’il n’y a pas de cadastre. On a peur de supprimer des cases alors qu’on ne sait même pas si elles sont encore actives. Mais pour les immeubles comportant de nombreux appartements, il vaut mieux passer par le sous-sol que de multiplier les box», ajoute ce professionnel, qui salue néanmoins l’initiative de Digi et «réduira également les prix, ce que de nombreux citoyens réclament également“, nous entendons. L’opérateur présente donc son plan d’attaque.

A partir de quand et avec quelle couverture ?

Digi affirme donc qu’elle sera présente d’abord dans le mobile (malgré les installations fibre à Bruxelles qui ont déjà lieu), dès cet été. Tout d’abord via la location du réseau Proximus, garantie cinq ans. L’opérateur a donc 5 ans pour installer ses propres antennes et voler seul. “Nous visons une couverture de 30 % du territoire avec nos antennes dès le quatrième trimestre 2025, puis 70 % fin 2028 et 99,8 % fin 2030.», déclare Jeroen Degadt, le directeur général de Digi Belgium (joint-venture de l’opérateur roumain Digi et de l’acteur belge Citymesh).

« Face à l’horreur sur les façades de Bruxelles, il faut arrêter le massacre »

»Ce ne sera pas un délit de fuite, nous serons là pour longtemps ! C’est un engagement, nous avons besoin d’un accès équitable aux télécoms pour tous les Belges ! Le coût de l’infrastructure sera payé en fonction du nombre de clients. Donc on parie sur le long terme», affirme-t-il. “Nous allons proposer des prix jamais vus auparavant. Les télécommunications ne devraient pas être aussi chères qu’aujourd’hui. »il explique.

mouette

« Nous allons proposer des prix jamais vus auparavant. Les télécommunications ne devraient pas être aussi chères qu’aujourd’hui. »

Pourquoi la Belgique ? Digi affirme, devant le regard attentif du ministre des Télécoms, que notre pays est intéressant car il y aurait une réelle volonté politique de renforcer la concurrence – ce que le ministre a confirmé, mais rappelons aussi que Proximus appartient à l’État. qui rapporte des dividendes -, que les prix actuellement élevés signifient qu’il existe un marché, que le service client peut être amélioré et que la couverture du réseau et le déploiement de la fibre restent à renforcer.

L’opérateur confirme également vouloir se lancer, au-delà du mobile, dans une offre TV immédiate et sur internet fixe via la fibre. “Toutes les discussions sont possibles», nous dit-on en même temps. En Europe, on constate que le milliardaire Xavier Niel est à l’offensive dans plusieurs pays et a investi 6% des actions Proximus. Une fusion est-elle une option ? “Il n’y a pas de discussions en ce sens pour le moment, mais nous restons pragmatiques et toutes les portes sont ouvertes», a déclaré une personne travaillant pour Digi en même temps que la conférence.

»Nous voulons une maîtrise de bout en bout, avec une maîtrise sur toute la chaîne, afin d’offrir un service complet aux clients, et d’en être maîtres.», affirme encore Jeroen Degadt.

Pourquoi pas des partenariats « fibre » avec Proximus ?

Si Digi a signé un partenariat de cinq ans avec Proximus pour le mobile, ce n’est pas le cas pour l’instant au niveau de la fibre. Selon un expert du secteur présent sur place, ancien employé de Proximus, cela est dû au fait que «Proximus déploie une fibre sur laquelle l’opérateur public souhaite louer des emprises» aux autres opérateurs. Mais ce que souhaiteraient des acteurs comme Digi, ce n’est pas être dépendant de Proximus mais payer en échange d’un contrôle total du réseau. “Ce que la technologie Proximus ne permet pas totalement“, il dit. Nous demandons à Jeroen Degadt, qui pose légèrement la question : «Il est possible de tout faire avec la technologie. Il existe des solutions. Mais il doit y avoir un accord commercialement acceptable avec Proximus“, il sourit.

Du côté de Proximus, on confirme que la technologie déployée en zones denses (service « GPON ») utilise les équipements Proximus, implique donc une certaine dépendance, mais rien n’empêcherait les acteurs de négocier des contrats plus flexibles avec l’opérateur public, selon l’agence. dernier. Ou installer leur propre équipement…

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“Ce que nous aimerions, c’est pouvoir rouvrir les trottoirs une fois pour toutes.”

Alors Digi, si la viabilité du marché se confirme, va-t-il continuer à installer la fibre, comme elle le fait actuellement à Bruxelles ? “Oui, il y aura des installations de fibre en façade mais une autre solution est possible. Ce qu’on aimerait, c’est pouvoir rouvrir les trottoirs une fois pour toutes“, il explique. Bref, déployer en Belgique un « réseau » qui serait facilement accessible en fonction de l’évolution des technologies au fil des années.

Digi est en train de déployer sa fibre à Bruxelles. ©EdA – Julien Rensonnet

« C’est ce qu’on voit à Lille par exemple, en France. Ils ont installé il y a plusieurs décennies un réseau facilement accessible, où peuvent être ajoutés des conduits, via des caissons ou des plaques accessibles depuis les trottoirs. Sans tout casser. C’est ce qu’il faudrait mettre en place», nous explique un professionnel du secteur. “Certainement, cela nécessite de tout repenser. Mais si nous faisons cela, cela coûterait beaucoup moins cher à toutes les parties prenantes d’installer la fibre, par exemple.», dit-il, laissant entendre que cela ne conviendrait pas forcément au premier opérateur fibre en Belgique : Proximus.

« Il faut pouvoir avoir accès aux réseaux, aux gaines, aux infrastructures passives. Une fois cela fait, il ne sera plus nécessaire de rouvrir les trottoirs. Faisons-le!” poursuit Jeroen Degadt. “Ce sera moins de problèmes pour les municipalités, moins de problèmes pour les citoyens, et cela ira plus vite. Plus nous sommes proactifs, mieux c’est.», affirme-t-il.

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« Cela posera moins de problèmes aux municipalités, moins de problèmes aux citoyens, et cela ira plus vite. Plus nous sommes proactifs, mieux c’est.

“Pourquoi remplacer un duopole (Proximus/Telenet, NDLR) plaqué cuivre dans un monopole de fibre (Proximus, NDLR) ? Nous pouvons être plusieurs et nous pouvons être plus efficaces. » » continue-t-il en fouillant chez Proximus. “Et nous ne devons pas entretenir de vieilles technologies énergivores. Nous serons donc moins chers. Notre modèle est viable » il continue. Proximus pourrait donc s’inquiéter, à l’entendre.


Réduire les prix de combien ?

Digi n’a pas encore commenté les prix qui seront proposés. Mais à quoi peut-on s’attendre en pratique ?

En s’appuyant sur une étude finlandaise du comparateur télécoms Rewheel, Digi a présenté les prix dans les différents pays européens. Les graphiques montrent que les prix mobiles pour une offre 100 Go (qui reste pour l’instant une offre rare mais qui pourrait se généraliser avec la 5G) sont trois fois moins chers dans les pays comptant quatre opérateurs actifs au lieu de trois. Et les pays dans lesquels Digi est implanté (Roumanie, Espagne, Italie) ne dérogent pas à la règle. Reste à savoir si les complexités belges ne feront pas augmenter leur facture et donc, in fine, celle des clients.

 
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