Maud Mery de Montigny vit au quotidien avec deux handicaps invisibles : l’autisme Asperger et une malformation vestibulaire de l’oreille interne. Des différences qui ne l’empêchent pas de réaliser des performances exceptionnelles. Elle se lance un nouveau défi dans la nature du Jura.
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Un défi extraordinaire. Maud Mery de Montigny s’est donné un objectif majeur : en quatre jours et trois nuits, elle espère relier Mandeure (Doubs) à Culoz (Jura), en courant, deux villages distants de 400 kilomètres. Le départ aura lieu le 23 octobre 2024.
Il faut dire que ce n’est pas le coup d’envoi de l’athlète. Depuis plusieurs années, cette mère célibataire de 41 ans se surpasse dans des épreuves sportives toujours plus impressionnantes.
Maud Méry de Montigny est unesouffre du syndrome d’Asperger, un trouble du spectre autistique qui entraîne des difficultés dans les interactions sociales. Elle doit alors constamment s’adapter à l’environnement qui l’entoure, courir est alors devenu un exutoire. « Courir me permet de rester centré sur moi-même, de rester concentré, sans toute cette hyperstimulation qu’on a dans la vie, avec les gens » explique-t-elle à nos journalistes Norbert Evangelista et Laurent Brocard.
Être en pleine nature et plus particulièrement dans les montagnes du Jura est tout aussi bénéfique pour le sportif : « Je suis arrivé ici après un burn-out professionnel. Ce fut une véritable révélation pour moi lorsque j’ai couru l’Ultra 01 (trail de 170 km en montagne) il y a quelques années. C’est à ce moment-là que je me suis senti vivant, quand je me suis senti moi-même. dit Maud Méry de Montigny.
Si la traileuse court en grande partie pour les bienfaits du sport, elle souhaite aussi mettre en avant ses différences pour prouver que tout est possible. “C’est aussi et surtout une manière de rendre visible les handicaps invisibles, de rendre visible l’invisible. » elle atteste.
Le nouveau défi qu’elle relèvera dans les prochains jours est une véritable prouesse physique. Courir en continu jour et nuit demande une force d’esprit extraordinaire, le sportif sait déjà ce qu’il a à faire : « l’important c’est de faire des micro-siestes, de ne pas dormir plus de 20 minutes, sinon on est complètement perdu » explique-t-elle. Un défi hors du commun réalisé seulement un mois après avoir participé au trail Infernal des Vosges, (course de 200 km). Maud Mery de Montigny est la cinquième femme à avoir atteint l’arrivée de la course.
