Anthony Lopes est en colère. Après avoir été titulaire indiscutable dans les buts lyonnais pendant plus d’une décennie, le gardien portugais, 34 ans au 1er octobre, n’apprécie guère – et c’est peu dire – sa relégation à la quatrième place dans la hiérarchie des joueurs. Portiers du Rhône…
Lopes a vu passer devant lui le Brésilien Lucas Perri, promu numéro 1 six mois après son arrivée du Brésil, et Rémy Descamps, recruté comme numéro 2 pour indiquer clairement le sens de la sortie. Mais le 5e joueur le plus capé de l’histoire de l’OL (489 matches toutes compétitions), non inscrit pour disputer la Ligue Europa, condamné à rester chez lui les week-ends de match et réduit à tester tous les escape games du département n’est pas reparti.
«Je pense simplement que je ne fais pas partie de la hiérarchie des gardiens de l’OL», explique-t-il avec amertume dans un entretien à L’Équipe. Je suis à la place qu’on m’a donnée, c’est-à-dire nulle. J’accepte la situation du mieux que je peux, sachant que je n’ai pas d’autre choix qui s’offre à moi. Je suis dans le groupe de formation mais pas dans la hiérarchie, puisque je ne peux pas postuler pour jouer. »
Lopes refuse de rentrer dans le détail de ses discussions avec le manager Pierre Sage et affirme ne pas avoir vu le coup venir de sa direction lorsque Perri a rejoint le club en début d’année.
“Personne ne m’a prévenu que ma place était en cause”, poursuit-il. On ne m’a clairement rien dit en janvier. Je préfère remettre les pendules à l’heure à ce stade. (…) Il faut savoir que je n’ai jamais été critiqué pour quoi que ce soit sur le plan sportif ni dans mon implication à l’entraînement ou dans le vestiaire…»
Du côté lyonnais, on présente en revanche une toute autre version. L’OL affirme avoir tenu son joueur informé de ses intentions. “L’OL a tenu Anthony Lopes et ses représentants bien informés de la situation et de l’évolution sportive”, précise-t-on. Le club l’a assuré de le soutenir du mieux possible, tout en facilitant tous les projets sportifs qui se présenteraient à lui. »
Même s’il n’a reçu aucune offre concrète ces dernières semaines, Lopes souhaite quitter les bords du Rhône et chercher un nouveau challenge. « La réalité, c’est qu’aujourd’hui je regarde les matchs sur le canapé », souffle celui qui a compris dès les matchs de préparation estivale que son sort était scellé.
Maigre consolation, Lopes appréciait de compter sur le soutien des supporters. Les Bad Gones ont ainsi déployé des banderoles pour le soutenir. « Cela m’a touché, évidemment. Qui ne serait pas sensible à ça ?, lâche-t-il. Le soutien des supporters est le seul qui me reste au club… »