ENTRETIEN. «Cette transition entre joueur et entraîneur s’est faite naturellement», confie Walter Desmaison (ex SUA), entraîneur de Fleurance

ENTRETIEN. «Cette transition entre joueur et entraîneur s’est faite naturellement», confie Walter Desmaison (ex SUA), entraîneur de Fleurance
ENTRETIEN. «Cette transition entre joueur et entraîneur s’est faite naturellement», confie Walter Desmaison (ex SUA), entraîneur de Fleurance

l’essentiel
Walter Desmaison, sous contrat avec le SU Agen jusqu’en 2025, a résilié son contrat avec le Sporting en février dernier. L’ancien pilier est devenu entraîneur de l’AS Fleurance , qui évolue en Nationale 2. Interview.

Miné par les blessures, Walter Desmaison, 32 ans, a mis fin à sa longue carrière de joueur début 2024. Après avoir joué à l’UBB, Bayonne, le Racing 92, Grenoble et Mont-de-Marsan, il rejoint Agen en 2019. Sous contrat jusqu’en 2025, il a mis fin à son bail avec le Sporting pour entamer une carrière d’entraîneur. Depuis le début de la saison, il est l’entraîneur de l’AS Fleurance Rugby, qui évolue en Nationale 2. L’ancien premier ligne revient sur ses débuts « de l’autre côté ».

Comment se passent vos débuts en tant qu’entraîneur à Fleurance, en Nationale 2 ?

Ça se passe plutôt bien. Je suis content de mon début d’expérience à Fleurance. On a eu un premier bloc assez difficile car on jouait à domicile contre ce qui sont sûrement les deux plus grosses équipes du groupe, ce qui est très dur. Et très homogène. Il y aura Niort qui sera bien au-dessus, à mon avis. Et après, il n’y a pas de petites équipes. La Nationale 2 est tout un niveau. Ça joue bien, ça frappe fort. Ce n’était pas une division que je connaissais avant mais je suis très surpris par le haut niveau et l’intensité qu’il y a chaque week-end.

Comment est votre effectif ? Comment voulez-vous que votre équipe joue ?

Je ne suis pas seul à bord. Et avec Philippe Maymat, il y a une super ambiance entre nous et j’apprends chaque jour de lui car il a beaucoup plus d’expérience que moi. Il est très pédagogue dans ma vision de coach aussi. On se répartit les tâches : je suis plus concentré sur la conquête et la défense, lui s’occupe de l’attaque. Il me laisse aussi donner mon avis sur toute la partie offensive. Ce qu’on voulait, c’était de vrais joueurs de rugby. Nous ne voulions pas de gars trop forts et créer une entreprise de démolition. J’ai toujours aimé le jeu offensif, nous avons donc pris des rugbymen avec ces profils-là. L’idée est de jouer le plus de ballon possible, sans faire de « hourra rugby ». Nous laissons beaucoup de créativité aux joueurs. On leur donne quelques ballons, mais ce sont eux qui font le travail sur le terrain le week-end. Nous avons identifié des petits soucis sur la conquête, nous nous sommes donc renforcés sur les positions de numéro 5 (deuxième ligne) et les piliers droits. Nous avons normalement finalisé l’arrivée d’un joueur au poste de droitier. Dans notre envie de lancer le jeu, de créer quelque chose, il faut avoir ces boules à conquérir, sinon ça va être compliqué. On a un effectif plutôt jeune, avec des joueurs qui sont passés sous les radars des clubs professionnels mais qui ont sûrement le niveau. Nous essayons de relancer ces gars-là pour qu’ils puissent aller plus haut dans quelques années.

« Certaines choses m’ont déplu au SUA, mais je ne veux pas m’y attarder »

Début 2024, vous résiliez votre contrat avec le SU Agen. Comment s’est passée votre arrivée à Fleurance ?

J’ai résilié mon contrat avec le SU Agen le 15 février 2024. Il me restait deux ans au SUA. En septembre 2023, je me suis inscrit à une formation pour devenir coach. J’ai commencé à entraîner des juniors à Bon-Encontre, dans le cadre de cette formation. En quittant le SUA, j’aspirais à de nouvelles choses. Et quand l’opportunité chez Fleurance s’est présentée, je n’ai pas trop hésité. J’ai connu Nicolas Dupouy, le manager sortant de Fleurance. Lorsqu’il a annoncé son départ, il a déclaré qu’il aiderait le club à constituer son nouveau staff. Il m’a contacté, nous nous sommes rencontrés et ça a tout de suite fonctionné. J’ai donné mon accord en avril dernier.

D’un point de vue personnel, vous avez vécu une dernière saison compliquée avec le SUA. Regrettez-vous que la fin de votre carrière se soit déroulée ainsi ?

Durant mes derniers mois au SUA, je ne jouais plus beaucoup car j’étais souvent blessé. C’est aussi pour ça que j’ai annulé avec Agen. Et comme je me formais pour être coach et que je coachais déjà, j’étais déjà plus orienté vers le coaching. J’ai des regrets surtout sur la façon dont ça s’est passé. Mais en soi, ma tête était déjà concentrée sur l’entraînement. Je ne regrette donc pas de finir ainsi. Ce sont juste des choses que je n’ai pas aimées, mais je ne veux pas m’y attarder. Aujourd’hui, je suis très heureuse, je suis plus épanouie dans mon corps. Je redécouvre des choses que je ne faisais plus. J’ai eu la carrière de joueur que j’ai eue et je suis très fier de ce que j’ai accompli. Maintenant, je me dirige vers ma nouvelle carrière et j’espère y réussir comme je l’ai fait en tant que joueur.

“J’ai arrêté ma carrière de joueur un an plus tôt car entraîner était vraiment dans mes projets”

Vous avez joué professionnellement pendant près de 13 ans, en Top 14 et en Pro D2. Quel regard portez-vous sur votre carrière de joueur ?

J’ai eu la chance de débuter très tôt en Pro D2, à 18 ans, avec l’Union Bordeaux-Bègles. Quand on imagine la Pro D2 avec l’UBB, ça monte quand même un peu. A 19 ans, je jouais déjà en Top 14 avec Bayonne. J’ai donc fait la carrière que j’étais censée faire. Quand je repense à celui-ci, je n’ai aucun regret. Je ne regrette pas non plus d’avoir fini ainsi avec le SUA car mon corps me disait « stop ». Ma tête commençait aussi à me dire « arrête ». Je suis très content de mon choix.

Avez-vous toujours eu cet objectif de devenir entraîneur après votre carrière de joueur ?

Cette transition de joueur à entraîneur s’est faite naturellement car j’étais prêt à passer de ce côté-là. C’était plus facile que je ne l’imaginais. On se rend compte qu’être coach est complètement différent. On vit d’autres émotions, on a une fatigue nerveuse. Quand on est joueur, on ne se rend pas compte du travail que font les entraîneurs en dehors du terrain. Ma femme me dit que je travaille encore plus que lorsque j’étais joueur (rires). C’est vrai parce que nous ne coupons pas beaucoup. Nous réfléchissons constamment à la maison, essayons de disséquer l’adversaire et de réfléchir à ce qui n’a pas fonctionné le week-end dernier. C’est une approche totalement différente à laquelle je me suis assez bien habitué. Parce que c’est quelque chose que je voulais faire, je ne suis pas devenu coach par défaut. C’est pour ça que j’ai arrêté ma carrière de joueur un an plus tôt parce que c’était vraiment dans mes projets. Et j’en suis très heureux.

 
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