Zagreb n’est pas sur la route de Paris. A trois mois du début des JO-2024, les Championnats d’Europe de judo qui s’ouvrent ce jeudi ne représentent pas un véritable point d’étape, à quelques semaines du grand rendez-vous. Pour quoi ? Essentiellement parce que l’équipe de France alignée en Croatie ne ressemblera pas du tout à celle des Jeux cet été. Seuls deux judokas (Joan-Benjamin Gaba et Alpha Djalo) seront présents dans les deux épreuves.
“Ce n’est pas la priorité de l’année, on ne va pas se le cacher, concède Bastien Puget, le directeur technique national adjoint en charge du haut niveau. C’est un Euro qui arrive juste avant deux Grands Chelems (un au Tadjikistan et un au Kazakhstan), et trois semaines avant les Mondiaux. Le calendrier est très dense, et ces Championnats d’Europe, par ailleurs, ne sont pas très rémunérateurs en termes de points… » Et ces points, potentiellement, permettent de gravir la hiérarchie en vue des Jeux, de s’offrir un combat en moins.
“Nous aurons encore des chasseurs d’or”
Parce qu’il fallait choisir, la Fédération s’est donc plutôt appuyée sur des jeunes, ou des réservistes aux JO, pour assurer la couverture. « Mais nous aurons toujours des chasseurs d’or ! », prévient Bastien Puget. Ceux qui, déçus d’être exclus de la fête, auront l’occasion de démontrer qu’ils sont toujours impliqués, capables eux aussi de rapporter des médailles. Audrey Tcheuméo, tout simplement non sélectionnée en -78 kg, le sera dans ce cas, tout comme Julia Tolofua en +78 kg ou Margaux Pinot en -70 kg, ou encore Cédric Révol (-60 kg) chez les hommes. “Je pense que Julia et Margaux ont digéré leur non-sélection, dit Bastien Puget. Pour Audrey, c’est plus récent, on verra comment elle réagit sur le tapis, mais je sais que ce sont tous des champions qui ont toujours montré qu’ils étaient présents. »
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La relève, comme Blandine Pont, Faïza Mokdar, Manon Deketer, Léa Fontaine, Romain Valadier-Picard, barrés aux JO 2024, est attendue lors de cet Euro. « Ces jeunes ont l’opportunité de se montrer, de remporter des titres qui comptent dans leur carrière. On a même des espoirs de demain, comme Matheo Akiana Mongo (-100 kg) et Khamzat Saparbaev (+100 kg), qui s’imposeront. »
Derrière tout cela, il s’agit aussi de la bonne dynamique à entretenir. Au dernier Euro, à Montpellier, avec l’essentiel de ses JO, les Bleus avaient glané neuf médailles, dont cinq en or. L’enjeu est ici de prouver que même sans ses vedettes, la France peut briller. Cela démontrerait une véritable force d’ensemble…
