Le chasseur de mines belge d’Ostende poursuit ses essais en mer

Le chasseur de mines belge d’Ostende poursuit ses essais en mer
Le chasseur de mines belge d’Ostende poursuit ses essais en mer

Mardi 24 septembre au petit matin, l’imposante silhouette de l’Oostende a quitté son quai du port finistérien de Concarneau pour prendre le large, aidée dans son départ par le remorqueur Le Moros. Le premier des nouveaux chasseurs de mines du programme belgo-néerlandais rMCM (replacement Mine Counter Measure) poursuit ses essais pour vérifier les systèmes de la plateforme. Une nouvelle campagne visant « la navigation et la propulsion », selon Naval Group. Concepteur de ces navires porte-drones, l’industriel français a remporté ce contrat auprès d’un autre groupe français, Exail, qui fournit le système robotisé de guerre des mines (moteurs et système de mission), les sonars et les systèmes de navigation inertielle. Le programme est mené par Belgium Naval & Robotics (BNR), une joint-venture entre Naval Group et Exail.

L’Ostende quittant le port de Concarneau le 24 septembre.

L’Ostende quittant le port de Concarneau le 24 septembre.

Bien qu’encore inachevé extérieurement, l’Oostende a vu son armement se poursuivre durant l’été, avec l’installation de nouveaux équipements. Quelques avancées sont visibles, comme la tourelle Bofors de 40 mm, qui a désormais son aspect définitif. Les travaux vont se poursuivre dans les prochains mois, avec encore un certain nombre de systèmes à installer (comme le radar principal Thales NS54 qui coiffera le mât) en parallèle des essais. Outre la vérification des systèmes liés au fonctionnement de la plateforme (propulsion, navigation, sécurité), il faudra évidemment tester le système de direction de combat avec les capteurs et l’armement, et bien sûr réaliser les tests très attendus avec les drones.

Mesurant 82,6 mètres de long et 17 mètres de large, l’Oostende, qui aura un déplacement en charge de 2.800 tonnes, est équipé à cet effet d’un grand hangar. Celui-ci abritera deux drones de surface (USV) de 12 mètres de type Inspector 125, qui seront déployés à l’aide d’un système de lancement et de récupération développé par Naval Group. Ce LARS (launch and recovery system) repose sur un concept de bossoirs latéraux, chacun déployant un berceau flottant (dock) spécialement conçu pour accueillir un USV. Les drones de surface pourront embarquer soit un sonar remorqué T18, soit un drone sous-marin A18 pour la détection et la localisation des mines, soit des robots téléopérés SeaScan et K-Ster pour leur identification et leur destruction. Certains Inspector seront également adaptés pour embarquer un système de dragage. Les bâtiments pourront également accueillir des drones aériens à voilure tournante V200 Skeldar pour détecter les mines dérivantes et effectuer des missions de surveillance.

Pour rappel, les systèmes robotisés de guerre des mines sont produits par Exail dans une nouvelle usine située à Ostende, en Belgique. La construction des navires a été sous-traitée à Kership, une joint-venture entre Piriou et Naval Group, qui produit les coques entre les chantiers de Concarneau (Piriou), Lanester (Kership) et Giurgiu (Piriou) en Roumanie. L’ensemble des navires est armé à Concarneau, où deux autres unités de ce type sont désormais en voie d’achèvement. Outre l’Oostende, dont la livraison à la Marine belge est prévue en août 2025, on comptera le premier bâtiment néerlandais, le Vlissingen, lancé en septembre 2023 et qui devrait être réceptionné par la Marine royale fin 2025, ainsi que le deuxième bâtiment belge, le Tournai, lancé le 24 juin et qui devrait être achevé d’ici mars 2026. Les neuf autres suivront entre décembre 2026 et juin 2030, chaque pays recevant six de ces navires pour remplacer ses anciens chasseurs de mines tripartites (CMT), construits dans les années 1980 dans le cadre d’un programme en coopération avec la . La France a également décidé de rejoindre le projet belgo-néerlandais pour la succession de ses CMT. Les futurs bâtiments de guerre des mines français (BGDM) seront basés sur le même design que le rMCM, mais avec des adaptations aux besoins de la Marine nationale, notamment en termes de capacités expéditionnaires et pour accueillir un système de drones différent, développé par Thales. Le programme BGDM doit être notifié dans les prochains mois en vue d’une livraison de la série de tête à partir de 2028. La flotte française espère obtenir six unités de ce type, comme ses homologues belges et néerlandaises.

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