Un énorme scandale de dopage secoue le monde sportif à trois mois des JO

Un énorme scandale de dopage secoue le monde sportif à trois mois des JO
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Cette affaire, une « bombe à fragmentation » déclenchée trois mois avant les JO de Paris, pourrait mettre en danger l’ensemble du système et de l’architecture mondiale antidopage, selon différentes sources.

“Personne n’a été en mesure de produire des preuves permettant d’engager des poursuites avec succès”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP, tandis que le gouvernement chinois a rejeté les allégations “fausses”.

Pourquoi les nageurs chinois n’ont-ils pas été suspendus ?

Normalement, lorsqu’un athlète est contrôlé positif à une substance interdite, il est automatiquement suspendu, un automatisme que l’AMA impose aux agences antidopage. L’agence antidopage chinoise Chinada n’a toutefois pas suspendu les 23 nageurs testés positifs début 2021 à la trimétazidine. Il s’agit cependant d’une substance « non précisée », interdite depuis 2014 au motif qu’elle améliore la circulation sanguine, déjà détectée chez la nageuse chinoise Sun Yang et la jeune patineuse russe Kamila Valieva.

L’AMA, qui affirme avoir “agi avec diligence et conformément à la procédure”, a tenté lundi d’expliquer cette incongruité : une clause – quasiment jamais utilisée – permet de ne pas suspendre automatiquement l’athlète s’il est interrogé préalablement à toute sanction. . « Sauf que là, les nageurs concernés n’ont même pas pu être interrogés, l’agence chinoise ayant assuré que les restrictions liées au Covid ne le permettaient pas », analyse une Source au sein de l’antidopage français. Pourquoi les enquêteurs de Chinada n’ont-ils pas entendu les athlètes par vidéo dans cette affaire ? La question demeure.

Une enquête en question

La manière dont Chinada a présenté son enquête “ne correspond pas du tout aux règles habituellement imposées par l’AMA”, selon un expert antidopage qui a requis l’anonymat. Lorsqu’un sportif est contrôlé avec une substance interdite dans l’organisme, il lui appartient d’apporter la preuve d’une éventuelle contamination accidentelle et de l’absence d’intention de dopage.

Dans le cas des nageurs chinois, l’enquête a été menée par le ministère de la Sécurité publique, rattaché aux services secrets chinois, selon la chaîne de télévision allemande ARD qui a révélé l’affaire samedi auprès du New York Times. Et puis c’est l’agence chinoise qui a rédigé un rapport remis en mars 2021 à l’AMA, concluant à une contamination alimentaire dans la nourriture fournie par l’hôtel où résidaient les nageurs.

“C’est assez étrange, c’est un peu comme si un policier vous contrôle pour excès de vitesse et en même temps il enfile une toge d’avocat pour vous défendre”, résume une autre Source.

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Pourquoi l’AMA a-t-elle validé la procédure chinoise ?

C’est le chaînon manquant dans cette affaire. “Personne ne comprend pourquoi l’AMA n’a rien fait ou dit”, résume l’expert. Le rôle de l’AMA, présentée comme le gendarme mondial de l’antidopage, consiste notamment à contrôler la légalité des procédures des agences antidopage. Et elle est surtout connue pour être plutôt intransigeante lorsqu’il s’agit de respecter les règles. «Dès qu’un pays sort du cadre imposé par l’AMA, il en prend normalement une raclée», résume une Source au sein de la lutte antidopage française.

Dans le cas de la procédure chinoise, “il y a trop d’irrégularités, de zones d’ombre pour que ça passe normalement comme une lettre à la poste”, assure cette Source. L’AMA a la possibilité de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour contester une décision d’une agence antidopage, ce qu’elle a fait par exemple dans le cas de la patineuse russe Valieva. Mais là, elle ne l’a pas fait. “Quand on voit le comportement de l’AMA avec la Russie dans l’affaire Valieva, le contraste est évident et pose question”, s’interroge l’expert.

Un système en danger ?

Cette affaire pourrait avoir de lourdes conséquences selon plusieurs acteurs de la lutte antidopage. “C’est clair qu’il y a un risque de sécession avec les Etats-Unis, et s’ils partent, c’est fini”, résume-t-il. Depuis la révélation de l’affaire, le patron de l’antidopage américain Travis Tygart et le patron de l’AMA Witold Banka s’affrontent violemment. Leurs relations étaient déjà fraîches, les Etats-Unis ayant du mal à accepter l’autorité de cet organisme qui n’est rattaché à aucun Etat, et dont ils sont le plus important contributeur financier.

Dans un communiqué publié mardi, l’agence antidopage américaine estime que cette affaire marque un « échec évident du système antidopage mondial » et réclame une refonte de l’AMA ainsi que « la nomination d’un procureur indépendant chargé d’examiner l’intégralité du dossier de ces 23 tests positifs et de faire en sorte que justice soit rendue ».

Car cette affaire pourrait porter un coup à la confiance que les pays accordent à l’AMA. « Or, le système repose sur la confiance placée dans le gendarme, c’est la clé de voûte », poursuit cette Source, qui craint « qu’au moins des têtes ne tombent pour éviter un effondrement du système ».

 
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