Ils étaient plusieurs centaines d'enfants raquettes en main entre les tours de la place des Fêtes dès 14 heures ce mercredi. De service, Ksénia Chasteau, qui participait au tournoi de tennis en fauteuil roulant pendant les Jeux paralympiques, face à quelques novices.
« Je suis volontairement resté à Paris car nous sommes dans une période très importante pour faire découvrir le tennis fauteuil aux jeunes, un sport que nous avons bien connu lors de ces Jeux », avoue le jeune homme de 18 ans qui s’étonne d’être reconnu dans la rue ces derniers jours. « C’est important pour moi de faire partie de cette association car elle est tournée vers les jeunes et j’aimerais m’y impliquer plus tard. Il y a beaucoup moins de pratique sportive chez les adolescents aujourd’hui. Sur le plan sanitaire mais aussi social et professionnel, il faut sensibiliser les jeunes à cela et profiter des Jeux pour le faire car nous avons tous encore la tête dedans. »
Yannick Noah a lui aussi du mal à se remettre de ses émotions. « C’est une descente très intense pour tous ceux qui ont participé et organisé ces Jeux incroyables », avoue le sélectionneur de l’équipe de France de tennis en fauteuil, les traits tirés. « Il y a une sorte de grand vide mais il faut repartir pour que ce ne soit pas une petite parenthèse. Je viens donc ici pour rester sur cette vague. » Et pour honorer son statut de fondateur de l’association Fête le Mur depuis 1996 afin d’amener la pratique du tennis dans les quartiers défavorisés.
Rendre la pratique du tennis très inclusive
« C’est super de le faire ici, sur cette place des Fêtes, avec Ksénia qui fait découvrir le tennis en fauteuil. Je pense que beaucoup de gens ont découvert le para sport et il faut profiter de cette révélation pour leur expliquer que c’est le quotidien de beaucoup. Je suis sûre que les enfants, qu’ils soient dix ou vingt mille, découvriront qu’ils ne sont pas seuls, qu’il existe des clubs pour les accueillir pour faire du sport en fauteuil. Il faut travailler pour cela et les actes comptent plus que les mots. J’ai été aidée dans la vie, maintenant si je ne cours plus je le transmets. »
Alors en plus de répondre favorablement à de nombreux selfies, la gagnante de Roland-Garros a aussi échangé quelques coups, que la balle soit de taille normale ou plus grosse. « J’ai regardé, j’ai vu Noah et on a joué au tennis », résume Elia, 8 ans, de retour d’un essai de tennis en fauteuil roulant. « Au début, je ne savais pas trop comment faire mais mon professeur m’a appris un peu. » Et elle peut désormais se permettre de jouer avec Ksenia Chasteau et dire « Waouh, c’est trop bien » en apprenant que la jeune à peine majeure défendait les couleurs de l’équipe de France aux Jeux paralympiques cet été.
Le patrimoine est au cœur de cette inauguration d’un « terrain de jeu qui sera en accès libre » assure Stéphanie Lejop, directrice générale de Fête le Mur. Filets, raquettes, balles seront mis à disposition des habitants de ce quartier du 19e arrondissement mais aussi des écoles du quartier. « Nous avons souhaité nous inscrire dans la dynamique des Jeux olympiques et paralympiques et rendre la pratique du tennis très inclusive. D’abord en étant au cœur du quartier. Ensuite en ouvrant les jeunes au para-tennis. » Afin peut-être d’aider à faire grandir les champions de demain.
Article original publié sur RMC Sport
