Travail au noir au camping Havana Resort ?

Bienvenue à « Cuba au Québec », se vante le camping Havana Resort sur les réseaux sociaux. Grâce à « des animateurs qui viennent des hôtels du sud », l’établissement situé en Estrie promet une ambiance tout à fait caribéenne à ses clients.

Mais tous ces animateurs et travailleurs étrangers étaient-ils correctement employés ? Non, soupçonne l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Celui-ci croit fermement que ce camping de Maricourt a embauché illégalement des ressortissants mexicains pour les saisons estivales 2022 et 2023.

Ces informations sont contenues dans des documents déposés au palais de justice de Granby, dont Radio-Canada a obtenu copie. Aucune accusation n’a toutefois été portée à ce jour et l’établissement nie ces allégations.

Sur les réseaux sociaux, les gérants du Camping Havana Resort font la promotion de l’implantation et de la présence d’animateurs étrangers.

Photo : Capture d’écran / TikTok

Une vingtaine de travailleurs seraient concernés.

Tel que révélé par Radio-Canada, leASFC ont procédé à une perquisition au camping Havana Resort, le matin du 4 septembre. Ces mandats, signés par la juge Tanya Larocque, énumèrent les éléments reprochés à l’établissement familial, dirigé par la famille Perrier, qui est aussi la vedette d’une émission de téléréalité diffusée par la plateforme Vrai.

Dans ces documents, un enquêteur de laASFC cite les noms d’une vingtaine de travailleurs étrangers soupçonnés d’avoir travaillé au camping sans avoir l’autorisation légale de travailler au Canada.

Il s’agit d’animateurs et de personnes chargées de l’entretien ménager, qui ont été recrutés, selon l’ASFC, par la famille Perrier et des intermédiaires.

À plusieurs reprises, leASFC décrit un schéma identique : ces travailleurs mexicains sont arrivés à Montréal avec une simple autorisation de voyage électronique (AVE) puisqu’à l’époque, aucun visa n’était requis pour les Mexicains.

Les travailleurs sont encouragés à venir au Canada en tant que touristes […] pour un événement culturel qui se déroule au Camping Havana.

Une citation de Extrait de documents judiciaires déposés à la Cour du Québec

Ce AVE vous permet de séjourner légalement au Canada en tant que touriste pour une période de six mois, mais sans possibilité de travailler.

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Plusieurs voitures anciennes sont utilisées comme éléments décoratifs dans le camping.

Photo: Radio-Canada / Thomas Deshaies

UN histoire touristique inventé

Dans ces documents déposés à la Cour du Québec, laASFC L’agence affirme avoir lancé l’enquête en décembre 2022, après avoir reçu une information d’une organisation de soutien aux travailleurs migrants.

Par la suite, les services frontaliers ont recueilli le témoignage d’un ressortissant mexicain arrivé au Canada en tant que touriste avant de déposer une demande d’asile. affirme avoir travaillé au camping de La Havane sans permis de travail au Canada entre mai et août 2022.

J’ai commencé à travailler immédiatement après mon arrivée au Canada, le 16 mai 2022.il a dit auASFCdans un témoignage déposé au palais de justice de Granby.

Un intermédiaire, dit-il, nous a suggéré d’inventer une histoire touristique [en arrivant au Canada].

On nous a dit que pour faciliter l’obtention du visa de travail, il fallait supprimer toutes les conversations avec le camping puisque les autorités peuvent fouiller les téléphones portables. On nous a donné les mêmes instructions avant l’embarquement et j’ai trouvé ça étrange.

Une citation de Un travailleur mexicain devant l’ASFC

Ce dernier a déclaré à laASFC reçu 300 $ chaque semaine dans une enveloppe, tout en espèces, toujoursdes mains du président de l’entreprise familiale.

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L’Agence des services frontaliers du Canada a effectué une perquisition au Camping Havana Resort le 4 septembre 2024.

Photo : Radio-Canada / CBSA

Une enveloppe et de l’argent

Ce témoignage n’est pas le seul mentionné dans ce dossier judiciaire.ASFC obtenu des documents de la CNESST qui a interviewé plusieurs autres travailleurs mexicains au camping Havana Resort.

Des informations similaires y sont détaillées. [S]Leurs tâches consistaient à faire du ménage et ils participaient au tournage d’un clip vidéo en uniforme.écrit un enquêteur du CNESST à propos d’un employé mexicain.

Elle a été payée en espèces, dans une enveloppe scellée.

Une citation de Déclaration d’un enquêteur de la CNESST

Il n’y avait pas de bulletin de paiepoursuit l’enquêteur de la CNESSTcitant d’autres exemples similaires.

De la recherche […] dans diverses bases de données gouvernementales ont également été menées par leASFCwho also obtained, she mentions, decisions from the Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec to obtain these search warrants.

Une enquête de Radio-Canada sur les pratiques de ce camping, publiée fin 2022, a également été citée par leASFC pour convaincre le juge. Ce rapport est néanmoins contesté par l’établissement, qui poursuit Radio-Canada en justice.

Après sa publication, le consulat du Mexique à Montréal a admis en avoir eu connaissance. depuis un certain temps de cette situation. Le ministre du Travail, Jean Boulet, avait pour sa part dénoncé pratiques dérangeantes, inacceptables et tout simplement illégales.

A l’issue de ces recherches, lesASFC des agendas, des appareils électroniques et divers documents administratifs, bancaires et financiers ont été saisis.

>>Dominic Perrier et Ariane Perrier répondent aux questions de Radio-Canada.>>

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En décembre 2022, Dominic Perrier et sa fille Ariane, qui gèrent le Camping Havana Resort, ont nié les allégations de « trafic d’êtres humains ».

Photo: Radio-Canada / Jacques Lamarche

Faux, rétorque le camping.

Contactés par Radio-Canada, les responsables du Camping Havana Resort démentent ces allégations. Allégations infondées de traite d’êtres humains [qui] à ce jour, n’ont fait l’objet d’aucune enquête criminelle.

Tous les employés étrangers du camping sont en règlecertifie un porte-parole de l’établissement, par courriel.

Au moment des faits alléguésil continue, Près de 140 Mexicains séjournaient au Camping Havana Resortmais ceux-ci, indique-t-il, travaillé pour des sociétés extérieures et non pour le Camping.

Le Camping Havana Resort n’a pas embauché illégalement de travailleurs étrangers.

Une citation de Patrick Mbeko, porte-parole du Camping Havana Resort

Selon ce dernier, un petit groupe d’animateurs mexicains ça aurait été bien quand même invité au Canadamais par un association externe faisant des affaires avec La Havane.

Certains de ces animateurs sont rentrés dans leur pays pendant et à la fin de la saison estivale, tandis que d’autres ont obtenu leurs contrats de travail en bonne et due forme après avoir été recrutés par le Camping Havana Resort. Ils travaillent désormais pour le Campingil explique.

 
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