TVA Sports se retrouve dans une situation de plus en plus précaire à mesure que les plans de Bell deviennent de plus en plus clairs.
Après avoir obtenu les 20 prochaines années de diffusion des Maple Leafs de Toronto sur TSN, Bell semble préparer une stratégie similaire pour s’emparer des droits de diffusion des Canadiens de Montréal, ce qui pourrait s’avérer fatal pour TVA Sports.
Cette situation suscite une grande inquiétude au sein de Québecor et parmi les employés de TVA Sports, qui voient leur avenir de plus en plus incertain.
L’annonce récente de la vente par Bell de sa participation de 37,5 % dans Maple Leaf Sports & Entertainment (MLSE) à son partenaire Rogers Communications pour 4,7 milliards de dollars a renforcé cette inquiétude.
La transaction a été bien accueillie par les investisseurs, les actions de BCE rebondissant de 5 % à 49,13 $ en début de séance à la Bourse de Toronto, avant de clôturer à 48,52 $, en hausse de 3,3 %.
La vente semble indiquer la volonté de Bell de renforcer sa position financière et de réduire sa dette, tout en se concentrant sur l’acquisition des droits de diffusion de la LNH et des Canadiens de Montréal.
Ce redressement financier de Bell est d’autant plus inquiétant pour TVA Sports, qui dépend fortement des droits de diffusion des Canadiens pour maintenir son auditoire et sa pertinence.
Alors que Bell a déjà sécurisé ses droits sur les Maple Leafs et les Raptors pour les 20 prochaines années grâce à un contrat avec Rogers, le géant des télécommunications pourrait bien tenter d’adopter la même stratégie avec le CH en 2026.
Si Bell réussissait à mettre la main sur les droits de diffusion des Canadiens, TVA Sports serait durement touchée, perdant un actif clé qui justifiait l’investissement de 720 millions $ de Pierre-Karl Péladeau pour obtenir une part des droits de la LNH.
Pour Bell, la stratégie est claire : reprendre son monopole sur les événements sportifs au Québec en étant le seul diffuseur local des Canadiens de Montréal et des autres équipes de la LNH.
Ce plan est d’autant plus redouté que Bell dispose désormais de liquidités accrues grâce à la vente de ses actions dans MLSE, ce qui lui permet de se positionner avantageusement pour les négociations à venir.
Bell a déjà obtenu la diffusion des Maple Leafs, des Raptors et d’autres franchises de la MLSE sur ses chaînes TSN et RDS, renforçant ainsi sa domination sur le marché canadien des droits sportifs.
Pour Québecor et TVA Sports, la situation est critique. Les analystes financiers voient d’un bon œil la capacité de Bell à améliorer sa flexibilité financière et à se recentrer sur ses actifs stratégiques.
Pendant ce temps, TVA Sports, qui comptait sur la couverture du hockey pour se positionner face à RDS, pourrait se retrouver sans ses droits les plus précieux.
Les employés de TVA Sports sont confrontés à une incertitude paralysante quant à l’avenir de leur réseau.
Le stress est palpable chez TVA Sports, car la chaîne se retrouve maintenant dans une position vulnérable face à une Bell plus puissante et mieux financée.
En vendant sa participation dans MLSE, Bell a non seulement réduit son endettement, mais a également obtenu un accès exclusif au contenu des Maple Leafs et des Raptors pour les deux prochaines décennies.
Cette transaction pourrait servir de prélude à une acquisition encore plus ambitieuse : celle des droits de diffusion des Canadiens de Montréal, un geste qui placerait TVA Sports dans une position encore plus délicate, voire intenable.
À l’approche de 2026, la bataille pour les droits de diffusion des Canadiens s’intensifie, Amazon Prime ayant déjà obtenu les droits de plusieurs matchs.
Bell, avec sa nouvelle flexibilité financière, semble prête à frapper un coup majeur avec RDS et Crave.
Le sort de TVA Sports, quant à lui, demeure incertain. Alors que Bell continue d’avancer ses pions, TVA Sports lutte pour sa survie dans un paysage médiatique où la domination de Bell pourrait bientôt être totale.
La stratégie sur 20 ans
L’accord de 20 ans de Bell pour les droits de diffusion des Maple Leafs de Toronto et des Raptors de la NBA est le résultat direct de la vente par Bell de sa participation dans Maple Leaf Sports & Entertainment (MLSE) à son partenaire Rogers Communications.
Bell a vendu sa participation de 37,5 % dans MLSE à Rogers pour la somme impressionnante de 4,7 milliards de dollars, générant une réaction positive sur les marchés financiers et permettant à Bell de renforcer sa flexibilité financière.
Les 4,7 milliards de dollars représentent une augmentation considérable par rapport à l’investissement initial de Bell en 2011, lorsqu’elle a acquis sa participation dans MLSE pour 533 millions de dollars.
À l’époque, cette transaction représentait une opportunité stratégique pour Bell, qui souhaitait accroître son influence dans le domaine sportif et obtenir les droits de diffusion exclusifs pour ses chaînes TSN et RDS.
Cependant, en 2024, avec une dette élevée et une pression croissante pour maintenir les dividendes versés à ses actionnaires, Bell a décidé de se désinvestir de MLSE.
Dans le cadre de la transaction, Bell a non seulement obtenu un gain financier important, mais elle a également obtenu un contrat de 20 ans pour la diffusion exclusive des matchs des Maple Leafs et des Raptors sur TSN (pour le marché anglophone) et RDS (pour le marché francophone).
Ce contrat garantit à Bell une Source de contenu premium pour ses chaînes sportives, tout en renforçant la valeur de ses actifs médias.
Les analystes financiers ont salué l’opération comme un coup de maître de la part de Bell. La vente de MLSE a généré un gain net de 4 milliards de dollars après impôts et frais de transaction, et ce montant a été utilisé principalement pour réduire la dette de l’entreprise.
Avec cette transaction, Bell a non seulement amélioré son bilan financier, mais a également renforcé la viabilité de sa division Bell Média.
En obtenant ce contrat de 20 ans, Bell assure la stabilité de ses chaînes sportives TSN et RDS, qui proposent désormais du contenu de qualité pour attirer téléspectateurs et annonceurs.
Selon les analystes, l’accord permettra à Bell de renforcer la convergence entre ses ventes publicitaires et ses autres actifs médias.
Drew McReynolds, analyste chez RBC Dominion valeurs mobilières, a souligné que l’accord « protège la valeur d’entreprise de TSN et de Bell Média » grâce à un accès garanti au contenu sportif des Maple Leafs et des Raptors pour les deux prochaines décennies.
En comparaison, le prix d’achat initial de 533 millions de dollars payé par Bell pour entrer dans MLSE est désormais considéré comme une bonne affaire, étant donné que la société était évaluée à 12,5 milliards de dollars au moment de la vente.
Cette énorme différence entre l’investissement initial et la valeur de vente actuelle a non seulement permis à Bell de réaliser une valeur ajoutée significative, mais aussi de repositionner ses priorités stratégiques.
Le contrat de 20 ans pour les droits de diffusion constitue donc un élément clé de cette transaction. Il permet à Bell de sécuriser un contenu sportif de grande qualité tout en se désengageant de la gestion directe des franchises sportives.
En garantissant la diffusion des matchs des Maple Leafs et des Raptors sur ses plateformes pendant deux décennies, Bell s’assure également que ses chaînes TSN et RDS demeurent compétitives face à d’autres diffuseurs sportifs comme Sportsnet (de Rogers) ou aux plateformes de streaming qui tentent d’acquérir les droits exclusifs sur les contenus sportifs.
Cette transaction et le contrat de 20 ans pour les droits de diffusion représentent un double succès pour Bell. D’une part, la vente de ses actions dans MLSE lui permet de générer d’importants flux de trésorerie pour réduire sa dette et rassurer les investisseurs.
D’autre part, l’entente de diffusion exclusive assure que Bell continuera de dominer le marché canadien des droits sportifs avec TSN et RDS, tout en renforçant la position de Bell Média dans un secteur en pleine évolution.
Bell semble maintenant bien placé pour répéter le même schéma avec les Canadiens de Montréal en 2026.
