Valentina Petrillo, pionnière des athlètes transgenres

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Valentina Petrillo, première femme transgenre à concourir aux Jeux paralympiques de Paris, lors de l’entraînement à Pieve di Cento, près de Bologne (Italie), le 19 août 2024. ANTONIO CALANNI / AP

La sprinteuse italienne malvoyante Valentina Petrillo entretient une relation particulière avec Paris. Elle chérit la capitale française pour avoir remporté les médailles de bronze sur 200 m et 400 m dans la catégorie T12 (malvoyants) aux Championnats du monde de handisport en juillet 2023, obtenant ainsi sa première qualification pour les Jeux paralympiques sur les deux distances. Elle l’aime aussi parce que « Dans cette ville, personne [la] regarde avec insistance”.

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L’athlète de 50 ans sera néanmoins scrutée lorsqu’elle cale ses pointes de taille 44 et demi, et son 1,82 mètre pour 78 kg, dans les starting-blocks de la piste violette du Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour le premier tour du 400 m, le 2 septembre, devenant ainsi la première athlète ouvertement transgenre à participer aux Jeux paralympiques depuis leur création en 1960. Quelques jours plus tard, le 6 septembre, elle prendra part au 200 m.

Issue d’un quartier difficile et d’un milieu modeste de Naples, Valentina Petrillo a vécu jusqu’à 45 ans sous le nom de Fabrizio, prisonnière d’un corps masculin qu’elle “détesté”. « Je me sens femme depuis l’âge de 5 ans, mais à l’adolescence je me suis résignée car je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je pensais être la seule au monde dans cet état. », elle a confié à la Mondeune semaine avant le début de l’événement.

En 1980, la victoire de son compatriote Pietro Mennea sur 200 m aux JO de Moscou la captive. Elle se promet de porter un jour le maillot azzurro pour sprinter aux Jeux, en tant que femme. Atteinte d’une dégénérescence maculaire génétique (maladie de Stargardt) depuis l’âge de 14 ans, elle met son rêve entre parenthèses.

Elle n’a vraiment commencé l’athlétisme qu’à 20 ans, à Bologne, où elle a étudié l’informatique dans un institut pour malvoyants, ville où elle vit et travaille désormais à distance en tant que programmeuse informatique. Elle pratique le cécifoot (version paralympique du football à cinq) dans l’équipe nationale masculine. Puis, de 2015 à 2018, elle s’est consacrée à l’athlétisme et a remporté onze titres nationaux dans la catégorie masculine T12.

« Un long processus »

Fin 2018, elle fait son coming out en avouant à sa femme – avec qui elle a un fils aujourd’hui âgé de 9 ans – qu’elle s’habille en femme dès qu’elle le peut. Une fois le choc absorbé, elle l’encourage dans sa transition, qu’elle a entamée en 2019. Le couple finit par divorcer, même si leur relation demeure ” Bien “. « Le traitement hormonal est un choix difficileelle respire. Nous savons ce que nous laissons derrière nous, mais nous ne savons pas ce que nous allons trouver.

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