ENTRETIEN. “J’ai appris qu’il y avait de simples collègues et amis”, George Tilsley revient sur ses départs du Stade Toulousain et du SU Agen

ENTRETIEN. “J’ai appris qu’il y avait de simples collègues et amis”, George Tilsley revient sur ses départs du Stade Toulousain et du SU Agen
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l’essentiel
Licencié par le Stade Toulousain puis le SU Agen, le Néo-Zélandais s’épanouit désormais au sein de Soyaux-Angoulême.

Bonjour Georges, tout d’abord, comment vas-tu aujourd’hui après ces derniers mois ?

Franchement très bien ! Je n’aurais jamais imaginé y vivre mais c’est une ville magnifique sur le plan architectural et culturel. Il y a un superbe golf. Je suis content d’aller à l’entraînement. J’ai aussi retrouvé d’anciens coéquipiers néo-zélandais que je connaissais depuis longtemps. Mon nouveau club m’offre l’opportunité de retrouver l’envie de jouer avec un club où l’ego n’a pas sa place.

« Revenir à Agen était une évidence !

Il y a quelques mois, vous avez signé au Stade Toulousain. Finalement, vous n’y avez jamais joué. Comment avez-vous vécu cette période ?

Pour moi, ce n’était pas grave. Revenir à Agen, c’était un retour à la maison ! Agen est et restera mon club préféré ! C’est ma ville en . Je resterai toujours un supporter agenais. Toulouse était un choix purement commercial.

Regrettez-vous la décision de la direction du Stade Toulousain ?

Absolument pas ! Lorsque Toulouse a renoncé à mon recrutement, j’ai aussi eu une offre d’un club majeur du rugby à XV en Angleterre mais revenir à Agen était une évidence ! En tout cas, je n’ai aucun regret pour Toulouse. J’apprends simplement et j’avance.

Jean-François Fonteneau vous contactera alors. Qu’est-ce qui vous a convaincu de signer chez SUA ? Vous parliez d’un rêve à l’époque. Aviez-vous l’ambition de revenir à Agen ?

Comme je vous l’ai dit, c’est mon club préféré. Mon fils est né ici. Ma famille et mes amis sont également là. Je le voulais vraiment !

“Je l’ai insulté, j’ai crié, c’est vrai !”

Vient ensuite cette altercation contre Provence-Rugby. Quel regard portez-vous sur les faits ?

Vous savez, la situation interne est très différente par rapport à 2015 lorsque je suis arrivé au SUA. Aujourd’hui, les décisions tombent d’en haut. Le staff sportif n’a plus, je pense, la flexibilité et la liberté nécessaires. Je pense que de nombreux départs sont liés à cette situation. Les joueurs, déjà sous pression, subissent cette tension supplémentaire. C’est dur pour eux et beaucoup s’inquiètent pour leur avenir au club. Une des conséquences, c’est aussi que certains jouent pour eux-mêmes et cela brise le collectif. Pour mémoire, le soir du match contre Provence-Rugby, je suis venu soutenir mes coéquipiers. Je suis même allé au vestiaire à la mi-temps pour écouter le coach. Je suis revenu à la fin pour fêter la victoire avec eux ! J’étais heureux ! Jeff (NDLR : Jean-François Fonteneau – président du SUA) ne m’a pas salué. Je ne comprenais pas pourquoi mais j’ai compris que je n’étais pas le bienvenu. J’ai décidé de partir. Je discutais devant, notamment avec des amis du club, quand Thomas Léger s’est arrêté pour me sermonner alors qu’une semaine avant j’apprenais par hasard auprès des supporters et dans la presse que le club envisageait de ne pas me garder. Je lui ai dit de venir me parler comme à un homme. C’est vrai, j’étais en colère mais j’étais blessé par la façon dont je faisais les choses. Je l’ai insulté, j’ai crié, c’est vrai ! Je voulais juste des explications. Mes amis m’ont dit de laisser tomber, d’arrêter et nous sommes partis.

Vous êtes agréé par le SUA. Etes-vous surpris par cette décision ?

Oui. Je ne pensais pas qu’on en arriverait là. J’ai appelé Thomas le lendemain pour m’excuser des insultes et de ma colère. Il m’a dit : « Merci pour l’appel. Vous ne devriez pas écouter la presse. Ce n’est pas vrai!” J’ai aussi appelé Jeff mais il ne m’a pas répondu. J’ai reçu un simple SMS m’informant d’un licenciement.

De manière générale, avez-vous l’impression d’avoir été déçu par certaines personnes ces derniers mois ?

Disons que c’est une leçon ! J’ai appris que j’avais d’un côté de simples collègues et de l’autre des amis. C’est dans ces moments-là qu’on le voit. J’ai reçu des SMS de soutien et l’un d’eux m’a même défendu auprès de Jeff pour essayer d’arranger les choses.

«J’aime le public agenais»

Blâmez-vous le SUA aujourd’hui ?

Non, pas du tout parce que ce n’est pas ma nature. Il restera toujours le club de ma vie en France ! C’est juste une fin avec mon club préféré que je n’imaginais pas comme ça. Je serai toujours heureux de voir Agen gagner !

Vous êtes revenu ce week-end affronter le SUA, on vous imaginait revanchard…

J’avais déjà vécu cette situation lors de mon arrivée à l’UBB il y a quelques années. Vendredi, je me suis juste amusé en jouant. Rien de plus. J’étais content, j’avais envie de gagner pour mes coéquipiers mais pas d’envie de revanche contre Agen. Il me reste peut-être trois ou quatre ans de rugby. Je suis en Charente jusqu’à la fin de la saison et j’espère après. Je pense que je peux apporter de grandes choses à mon équipe actuelle. Sinon je vais passer à autre chose car il y a autre chose que le rugby dans la vie même si c’est ce que je connais le mieux.

Avez-vous un mot pour les supporters agenais ?

Les supporters étaient adorables et respectueux avec moi au bord du terrain. J’espère du fond du cœur qu’Agen écrira d’autres belles pages de son histoire ! J’aime le public agenais et Armandie. Certaines personnes ne m’aiment certainement pas et c’est normal. Cela me donne envie d’être meilleur et de grandir. Pas de vengeance. Ce week-end encore, j’ai reçu tellement de sourires et d’encouragements pour la suite que même si je ne suis plus en bleu et blanc… Armandie restera pour moi ma maison. Agen est ma ville.

 
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