« Nous pouvons être une équipe très difficile à battre »

« Nous pouvons être une équipe très difficile à battre »
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Poutre incontournable du peloton clermontois, de par son gabarit et sa densité physique (2m04, 115kg), le deuxième ligne australien incite ses coéquipiers à prendre confiance en eux à l’approche du sprint final.

Clermont a-t-il réalisé le meilleur match de sa saison la semaine dernière, face à l’Ulster ?

J’imagine, oui. Cela me semble assez clair. Nous avons déjà fait de bonnes choses dans le passé mais c’est la première fois que nous maintenons ce niveau d’exigence et de performance pendant quatre-vingts minutes. C’est ce qui a fait toute la différence.

Qu’est-ce qui fait la différence avec tant d’autres matchs, que l’on qualifierait de « moyens » ?

Toutes les équipes essaient de rester à leur meilleur pendant quatre-vingts minutes, mais même les plus grandes équipes n’y parviennent pas toujours. C’est une question de fatigue mais aussi de concentration. Lors d’un match, il y a un scénario, des faits de jeu, un adversaire, de nombreux éléments qui peuvent vous perturber et vous faire perdre votre concentration. C’est quelque chose sur lequel nous travaillons depuis le début de l’année 2024, car nous savons que les fins de matchs nous ont déjà coûté cher par le passé. Trois ou quatre fois, nous sommes tombés en panne dans les dernières minutes. J’ai lu quelque part que si les matchs duraient 75 minutes, nous serions sur le podium. C’est une double réalité : les matchs durent 80 minutes, pas 75 minutes et on est trop friables en fin de match. Cela ne sert à rien de se plaindre ou d’avoir des regrets, il faut travailler pour améliorer ce point. C’est ce que nous faisons.

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Comment ?

C’est aussi une question de confiance. Ces fins de match ratées ont parfois mis à mal les certitudes de l’équipe. Pour retrouver cette confiance, il faut se sentir fort dans les fondamentaux de ce jeu, rectifier ce qui ne marche pas et améliorer ce qui marche déjà. Nous avons beaucoup travaillé notre activité sur le jeu au sol par exemple. Conquête, défense, toutes ces choses sur lesquelles on construit un match, sur lesquelles on resserre. Quand on joue ensemble, quand on s’engage ensemble et quand on apporte beaucoup d’intensité, on peut être une équipe très difficile à battre. Il faut désormais le faire plus régulièrement, être plus cohérent.

Tu n’as que quatre points d’avance sur 13e place, synonyme de barrière à l’adhésion, et sept points de retard sur 6e place : l’objectif du maintien en fin de saison est-il clairement la priorité ?

Je ne veux pas penser comme ça. Nous avons un match à Bordeaux-Bègles à préparer, à jouer et si possible à gagner. Nous ne devrions nous concentrer que sur cela.

Ne ressentez-vous pas la pression de le maintenir ?

Bien sûr, il serait absurde de dire le contraire. Tout le monde est pleinement conscient de notre situation. Mais planifier les scénarios de fin de saison serait le meilleur moyen d’échouer. Restons concentrés sur ce qui nous attend dans l’immédiat, le déplacement à Bordeaux-Bègles. Et faisons un grand match là-bas.

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Christophe Urios est un personnage atypique dans notre championnat. Comment est-il au quotidien ?

C’est un manager avec un grand caractère. J’aime beaucoup cela. Ses exigences nous poussent à être meilleurs, c’est comme ça qu’il faut le prendre.

Est-ce un style de management qui vous surprend ?

Certainement pas. À bien des égards, il me rappelle un entraîneur de mes débuts, Ewen McKenzie en Australie (chez les Queensland Reds). Il s’est d’ailleurs également formé en France (2008-2009, au Stade français). Ewen était comme ça : un grand personnage, exigeant mais avec lui, on progressait.

Il a participé à 20 titularisations pour 24 feuilles de match au total avec l’ASM cette saison
Vincent Duvivier

Huit mois après votre arrivée en Top 14, que retenez-vous du rugby français ? On dit que c’est plus physique…

Et c’est vrai ! Le Top 14 est physique, brutal. Le combat joue ici un rôle très important, tout comme la conquête et toutes les équipes s’entraînent dur pour être performantes dans ces secteurs. En France, il faut commencer par faire un gros travail en amont avant de penser à s’aventurer derrière. C’était moins vrai quand je jouais dans le Sud.

Pour autant, le Top 14 est-il le meilleur championnat du monde, comme il le prétend ?

Dans un sens, oui. Je ne sais pas s’il est le meilleur, mais c’est définitivement le plus compétitif, le plus dur à gagner sur la planète rugby. Il y a beaucoup d’homogénéité ici, aucun match n’est facile. La victoire demande toujours de gros sacrifices.

N’est-ce pas le cas dans le sud ?

Le rugby en club est pensé différemment : c’est avant tout une plateforme de préparation des équipes nationales et des matchs internationaux. Les codes du jeu empruntent donc à ce rugby international. Ici, le championnat est un objectif, une fin en soi. Ce qui le rend encore plus implacable.

Un match entre les Croisés et La Rochelle, les deux derniers champions de leur hémisphère respectif : qui gagne ?

C’est difficile de répondre, le rugby joué est très différent. De plus, les deux équipes semblent moins fortes cette année que l’année dernière.

Et ainsi ?

A leur meilleur niveau, celui de l’année dernière, je dirais La Rochelle. Leur puissance est impressionnante. Physiquement, ils pourraient causer de gros dégâts aux croisés.

 
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