Donald Trump est arrivé mardi au tribunal de Manhattan pour le deuxième jour de son procès historique, où il s’est plaint d’être empêché de faire campagne alors que son rival à l’élection présidentielle de novembre, Joe Biden, est sur le terrain.
“C’est un procès qui n’aurait jamais dû exister (…) et nous avons un juge anti-Trump”, a déclaré l’ancien président républicain à propos du juge Juan Merchan qui lui a ordonné d’être présent lundi aux audiences, quatre jours par semaine.
« Je devrais être en Pennsylvanie et en Floride en ce moment, dans de nombreux autres États, en Caroline du Nord et en Géorgie, pour faire campagne. Tout cela vient de la Maison Blanche, de Biden, qui ne sait pas assembler deux phrases. Il ne peut pas faire campagne», a ajouté Donald Trump, avant de s’asseoir dans son fauteuil d’accusé, lors du premier procès pénal d’un ancien président dans l’histoire des États-Unis.
Trump se sent lésé
En pleine campagne présidentielle, Donald Trump, 77 ans, doit pour l’instant assister, en silence, au long et fastidieux processus de sélection des 12 jurés qui devront le déclarer à l’unanimité « non coupable » ou « coupable », tandis que son Son rival Joe Biden laboure le terrain mardi avec une visite dans sa ville natale de Scranton, dans l’Etat de Pennsylvanie, contestée et cruciale pour l’élection de novembre.
Lorsque les jurés potentiels prennent place dans la loge, Donald Trump tourne la tête dans leur direction, semblant les jauger. Mais c’est auprès du juge que Donald Trump a affirmé lundi soir avoir “un vrai problème”, assurant qu’il n’aurait pas “le droit à un procès équitable”.
Donald Trump est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du porno Stormy Daniels, quelques jours avant l’élection de 2016 qu’il a remportée de justesse face à la candidate démocrate Hillary Clinton.
En échange de 130 000 dollars, ce dernier aurait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.
Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer qu’il s’agit bien de manœuvres frauduleuses visant à cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.
« Personne ne peut sérieusement contester la raison pour laquelle il (NDLR : Michael Cohen) et Trump a développé ce stratagème pour priver les électeurs d’informations qui auraient pu changer le résultat d’une élection extrêmement serrée”, a expliqué l’analyste juridique Norman Eisen, sur le site de la chaîne d’information CNN. .
Il risque la prison
Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, il risque théoriquement une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre, où il rêve de se venger de Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l’inconnu.
D’autant plus qu’il a réussi, grâce à des appels, à reporter ses trois autres procès pénaux, deux pour tentatives illicites d’annulation des résultats des élections de 2020 et un pour manipulation soi-disant désinvolte de documents classifiés.
(AFP)