Au départ des 53 km (et 100 km effort) de la grande course, chaque patrouille a ses propres ambitions. Pour certains concurrents, au-delà de la compétition, c’est le partage de solidarité avec les autres cordistes qui prime, avec un seul objectif en tête : atteindre l’arrivée, quel que soit le temps réalisé.
D’autres participants, après deux ans d’entraînement acharné, visent la performance en se mesurant aux adversaires et au chronomètre. Aussi, année après année, des records sont battus, des équipes gagnent à plusieurs reprises, s’imposant comme les héros de cette course mythique.
7h59
1984, les trois frères Salamin – Marcelin, Aurel et Armand – triomphent à la reprise de la course. Leur temps? Un peu moins de 8 heures. Cette victoire constitue le couronnement d’une patrouille valaisanne du Val d’Anniviers.
Un quadruple vainqueur
En 1990, 1996, 1998, 2000, à la fin de la course, le même athlète figurait dans le trio vainqueur : Emanuel Buchs. Le Fribourgeois, membre d’une patrouille de gardes-frontières, a le privilège d’être encore à ce jour le seul quadruple champion de la Patrouille des Glaciers. Alors qu’avec ses camarades, il avait établi le nouveau record du parcours en 7h03 lors de l’édition 2000, Emanuel Buchs répond à Raphaëlle Aellig sur la ligne d’arrivée.
5h52
En 2010, une patrouille a franchi la ligne d’arrivée en moins de 6 heures ! Florent Troillet, vainqueur pour la 2ème fois du CEO, Martin Anthamatten et Yannick Ecoeur ont remporté l’édition et créé l’exploit, battant le record de la compétition de 24 minutes, en 5h52.
Du côté des femmes, une certaine Marie Troillet, sœur de Florent, a terminé à la première place aux côtés de Nathalie Etzensperger et Emilie Gex-Fabry : encore une fois, un record battu, avec le meilleur temps réalisé par une patrouille féminine en 7h41.
Cette édition de la Patrouille des Glaciers marque donc une belle page dans les archives de la famille Troillet. La ville de Bagnes accueille et célèbre dignement ses deux champions.
Mais le dernier mot n’est pas dit : en 2018, une patrouille italienne n’hésite pas à voler le meilleur temps de l’épreuve aux Valaisans. Robert Antonioli, Matteo Eydallin et Michel Boscacci atteignent Verbier en 5h35. Un nouveau temps de référence difficile à battre !
Chez les femmes, le record de la compétition détenu par Séverine Pont-Combe, Laetitia Roux et Maude Mathys depuis 2014 tombe également en 2018 avec le 7h15 de la patrouille franco-suisse composée à nouveau de Laetitia Roux, Axelle Mollaret et Jennifer Fiechter.
Quarante ans après sa reprise en 1984, la Patrouille des Glaciers ne cesse de renforcer son pouvoir d’attraction, attirant à chaque édition un nombre croissant de passionnés de montagne, de ski-alpinisme et de sport. Si cette épreuve désormais mythique s’est forcément adaptée aux évolutions techniques, le plus gros changement réside dans les performances impressionnantes des concurrents.
Alors que les premières patrouilles en 1944 mettaient 13 heures pour parcourir la distance Zermatt – Verbier, le record de l’épreuve est donc tombé en dessous de 6 heures pour les hommes et il est de 7 heures et 15 minutes pour les femmes. Sur la distance Arolla – Verbier, 2h44 représente le meilleur temps des patrouilles masculines, 3h32 celui des concurrentes féminines. Qui fera mieux ?
