un rapport pointe l’explosion du nombre d’intérimaires

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Sur le campus de l’université Bordeaux-Montaigne, à Pessac (Gironde), le 12 janvier 2023. THIBAUD MORITZ / AFP

L’université ne peut se passer d’enseignants à temps partiel et, ce faisant, elle les maltraite. Dans une note dédiée à « l’ubérisation de l’enseignement supérieur »publié jeudi 11 avril, le collectif transpartisan Nos services publics documente les” explosion “ le recrutement de travailleurs temporaires, ce qui a conduit à la précarité de milliers d’enseignants en attente de titularisation.

En théorie, la session peut servir de sas entre la thèse et la titularisation d’enseignant ou de chercheur, mais le faible nombre de postes postdoctoraux et de contrats ouverts chaque année « tend à prolonger cette phase de transition parfois indéfiniment », notez la note. Initialement conçu pour impliquer ponctuellement des professionnels du secteur économique à l’université, le statut d’intérimaire est aujourd’hui très largement utilisé pour dispenser des heures de cours qui ne peuvent être dispensées par des agents titulaires ou contractuels, faute d’être en mesure de le faire. nombre suffisant.

En outre, « les travailleurs temporaires sont ceux qui assument généralement les tâches les moins prestigieuses de l’université, mais à qui, paradoxalement, se voient également confier la responsabilité d’enseigner les fondements du savoir universitaire au premier cycle »souligne le collectif.

Main-d’œuvre invisible

Pour les universités, l’avantage du recours aux offres d’emploi vient du fait qu’il s’agit d’une prestation de service et non d’un emploi. « Les enseignants à temps partiel, qui représentent pourtant les deux tiers (64 %) du corps enseignant, ne figurent donc pas dans les effectifs universitaires »soulignent les auteurs, qui évoquent une manière de satisfaire artificiellement les objectifs de limitation de l’emploi public, en supprimant des postes du budget de l’Etat, quitte à les précariser davantage.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Universités : à défaut de voir leurs salaires payés chaque mois, les enseignants intérimaires menacent de suspendre leurs notes

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Les travailleurs à temps partiel sont désormais majoritaires dans l’enseignement supérieur, au nombre de 167.000 pour l’année scolaire 2021-2022, en hausse constante (+ 30 % en sept ans). Parmi eux, on compte 55 000 enseignants-chercheurs titulaires, 13 000 enseignants titulaires et environ 20 000 enseignants contractuels.

Logiquement, ces enseignants sont ceux qui assurent le plus grand nombre d’heures : quelque 5,6 millions d’heures équivalent DT (travail encadré) en 2020-2021, soit l’équivalent du service pédagogique de 29 000 enseignants-chercheurs titulaires à temps plein.

Comment est-ce qu’on est arrivés ici ? En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités a confié à chaque établissement la responsabilité de son budget et de sa stratégie de recrutement, dans un contexte de sous-financement global, rappelle le collectif. « La pression budgétaire accrue a ainsi conduit les universités à adopter des politiques visant avant tout à contenir les coûts. » Une heure d’enseignement coûte à l’université environ cinq fois moins cher qu’une heure de cours dispensée par un professeur (50 euros contre 300 euros en moyenne).

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