Le jury et la cour d’assises du Hainaut, réunis en formation, ont prononcé jeudi une peine de vingt ans de prison contre Pascal Goemaere, coupable du meurtre de son épouse, commis dans leur maison de la rue du Panorama à Mouscron, dans la nuit de décembre. 15 au 16 2021.
Cette nuit-là, ce père de quatre enfants s’est jeté sur sa femme, qui dormait dans le lit conjugal, pour tenter de l’étrangler. Il l’a ensuite poignardé une vingtaine de fois au cou et à l’arrière de la tête de sa femme. Les médecins légistes ont constaté vingt-six blessures.
Le jury et le tribunal ont retenu des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé : l’absence de casier judiciaire et ses regrets immédiats et sincères. L’extrême gravité des faits, la personnalité exemplaire de la victime, le fait qu’elle dormait, les conséquences pour les enfants qui ont éprouvé un sentiment de culpabilité sont aussi des éléments retenus par les juges.
Dix-neuf
En décembre 2021, Christelle Dangléant était la dix-neuvième femme à mourir suite aux coups portés par son compagnon. Pour les jurés et le tribunal, il ne faut pas banaliser ce que l’on appelle le féminicide.
Assises du Hainaut : le procureur général a requis une peine minimale de 18 ans de réclusion criminelle contre Pascal Goemaere, coupable de meurtre
On retiendra de ce procès les auditions des quatre enfants du couple. Leur père a commis l’irréparable en les privant d’une mère aimante et courageuse. Les deux fils, présents dans la maison, qui n’ont rien vu ni entendu. Ils ont été réveillés au milieu de la nuit pour entrer dans un cauchemar sans fin. La fille aînée, qui déposait chaque jour ses deux petits pirates chez ses parents avant d’aller travailler, avait du mal à retenir ses larmes. Et puis, l’autre fille, très émue elle aussi, a parfaitement résumé ce qui se passait avec ses parents lors de son témoignage.
Cette jeune femme se reprochait de ne pas avoir pu sauver ses parents, et son papa qui sombrait dans la dépression. Me Rivière lui a rappelé qu’elle n’était responsable de rien, que le seul responsable de ce drame était son papa.
Pascal Goemaere était un homme sans histoire, qui ne savait pas mettre des mots sur le mal qui le rongeait, une jalousie maladive envers une femme qu’il aimait plus que tout et quelques frustrations sur le plan professionnel et personnel. Il s’est inscrit sur la longue liste des criminels, un destin qui n’était pas le sien.
