“Ce type de pratique peut éveiller les soupçons” – .

“Ce type de pratique peut éveiller les soupçons” – .
“Ce type de pratique peut éveiller les soupçons” – .
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Un débat animé sur les éventuels conflits d’intérêts qui peuvent survenir lorsqu’un travailleur représente son ministre pour négocier avec son employeur d’origine a suivi. Ce n’est pas vraiment décidé.

Une autre pratique n’a pas encore été remise en cause : le détachement de représentants communaux (échevins et bourgmestres) dans les cabinets ministériels. Cela pose également la question de leur impartialité.

Le gratuit énumère trois cas, au moins, au sein du gouvernement bruxellois.

Le dossier du Viaduc Herrmann Debroux

Celui de Matthieu Pillois (Défi), échevin de la Mobilité à Auderghem, fait grincer des dents au sein de la majorité bruxelloise. Cet échevin est également expert « mobilité » au cabinet du ministre Bernard Clerfayt (Défi) qui, en tant que ministre des Collectivités locales, exerce la tutelle sur les communes bruxelloises.

En octobre dernier, Mathieu Pillois, par exemple, représentait son ministre lors d’une réunion sur la redistribution par la Région de la redevance annuelle aux communes.

Et en mars 2022, un mois avant de devenir échevin, il participe en tant que représentant du ministre à une réunion inter-cabinet sur l’adoption définitive du PAD Herrmann Debroux, enjeu essentiel pour la commune d’Auderghem. Puis il assiste aux réunions sur le PAD Herrmann Debroux, dans lequel l’entreprise Clerfayt n’est plus impliquée, en tant qu’échevin et représentant de la commune. Cette double casquette a pu déconcerter certains participants.

“Si une nouvelle réunion impliquant le cabinet a lieu à l’avenir, le chef de cabinet décidera quoi faire, assure Mattieu Pillois, qui travaillait auparavant au cabinet du ministre bruxellois Didier Gosuin (Défi), ancien bourgmestre d’Auderghem. Nous avons parfois des problèmes différents, cela conduit parfois à des discussions internes. Mais quand un sujet touche les communes, je défends toujours la position du ministre, pas celle d’Auderghem. Et pour prolonger :Lorsque je suis devenu échevin (en avril 2022), nous avons convenu avec le ministre et son directeur de cabinet que tous les dossiers de subventions ne pouvaient pas atterrir entre mes mains. Je ne traite que les dossiers de mobilité”.

La politique du bâton fonctionne : les élus sont transparents sur leurs mandats « cumulés »

“M. Pillois n’est pas détaché d’une administrationsouligne Bernard Clerfayt, qui nie tout conflit d’intérêts. Il est échevin et y consacre le temps qu’il veut. S’il y avait une incompatibilité, elle serait prévue légalement. Il me conseille juste. Je prends la décision. Mais cette situation se présente constamment : suis-je à tout moment le défenseur des intérêts de Schaerbeek contre l’intérêt général de Bruxelles ? Et qu’en est-il de M. Vervoort ? Et qu’en est-il des autres membres du cabinet qui sont conseillers municipaux ? Bien entendu, tous les acteurs politiques défendent leurs intérêts, ce qui est la raison même de leur engagement. Personne n’est neutre ! Mais il n’y a presque jamais de décisionséances personnelles où seuls les intérêts singuliers sont pris en compte.

La distinction, en effet, doit être faite entre un élu local et un travailleur détaché d’une entreprise publique à but lucratif. Dans les deux cas, cependant, il faut s’appuyer sur l’intégrité et la loyauté des membres du cabinet vis-à-vis de leur ministre, sans lignes directrices structurelles fermes délimitant leur champ d’action.

Chez Rudi Vervoort aussi

Un second cas est à signaler : celui de David Shoemaker (PS), Echevin chargé des Travaux Publics et de la Rénovation Urbaine à Evere. Il s’occupe également des questions culturelles au cabinet de Rudi Vervoort, lui-même maire d’Evere, «Lorsqu’il est devenu échevin, en mars 2020, il a travaillé à temps partiel avec nous. Et il ne traite pas des affaires liées à Evere », nous assure le porte-parole du ministre-président.

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Conseiller de l’opposition, puis de la majorité

Le dernier cas est plus inhabituel. Stéphane Obeid (MR), 1er échevin de Ganshoren, a rejoint le cabinet de Sven Gatz (Open VLD), ministre bruxellois du Budget, en tant que conseiller l’année dernière. Son parcours est parallèle à celui d’Alexia Bertrand, ancienne cheffe de groupe du MR au Parlement bruxellois, devenue Secrétaire d’Etat fédéral au Budget sous la bannière Open VLD. A la différence près que cet ancien conseiller du groupe MR au Parlement bruxellois a quitté un poste au sein de l’opposition pour un autre au sein de la majorité.

« Donc, je ne donne pas d’informations au MR sur ce qui se passe au sein du gouvernement. Par ailleurs, je travaille au cabinet Gatz dans des matières sans rapport avec les collectivités territoriales, précise d’emblée Stéphane Obeid. J’ai quitté mon poste de conseillère MR au départ d’Alexia Bertrand. Elle m’a beaucoup inspiré. Comme elle, je me considère comme un membre de la grande famille libérale. J’ai ma carte au MR et au VLD. “

Élu local et fonctionnaire, une combinaison sportive quasi nationale dans certaines communes wallonnes (MAPS)

Un relais, une expertise, un salaire

Pour un ministre, embaucher un agent local au sein de son cabinet lui permet le plus souvent d’ajouter une expertise, ou une personne de confiance qui vient parfois de la même région.

Pour le collaborateur, rejoindre une entreprise permet d’ajouter à ses revenus d’agent local une autre rémunération, mais aussi de valoriser son expérience sur le terrain.

La pratique existe à d’autres niveaux de pouvoir.

Elle est même très répandue en Wallonie et existe également en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Toni Pelosato (PS), échevin d’Anthisnes, est par exemple directeur de cabinet de Frédéric Daerden, ministre des infrastructures de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

citation

Il y a une opacité qui concerne qui est engagé dans les cabinets et quelles sont leurs attributions. Le nœud du problème est que les ministres ne s’appuient pas assez sur l’administration et ont besoin d’un entourage nombreux pour gérer les dossiers.

Doit-on s’en offusquer ? Marie Goransson, professeur de gestion publique à l’ULB, analyse le cas de ces élus municipaux. ” Je ne pense pas qu’il y ait typiquement un conflit d’intérêts, elle explique. Ces élus locaux ont d’autres relais pour faire entendre leur voix. Cependant, ce type de pratique peut éveiller des soupçons, comme dans le cas de bpost, et notre démocratie n’a pas besoin de cela. Il y a une opacité sur l’identité des membres des cabinets et sur leurs attributions. Le nœud du problème est que les ministres ne s’appuient pas assez sur l’administration et ont besoin d’un entourage nombreux pour gérer les dossiers. J’ai avancé l’idée qu’un ministre travaille directement avec l’administration. Il aurait alors besoin de moins de conseillers, et ceux-ci se concentreraient sur le traitement de questions purement politiques.

 
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