Ancien joueur du LOSC devenu consultant et entraîneur, Ludovic Obraniak est revenu sur la lourde actualité du football français dont certains aspects l’éloignent peu à peu du football.
Architecte des succès remportés par le LOSC il y a plus de dix ans, Ludovic Obraniak a récemment fêté ses 40 ans. Ce cap franchi est l’occasion de revenir sur l’actualité du football français, dont il scrute les moindres rebondissements depuis la fin de sa carrière. Non loin des terrains, il se reconvertit comme consultant sportif, passant de plateaux en Vidéo principale à ceux de La chaîne de l’équipe où il apparaît désormais régulièrement. Il partage ses analyses et son expertise sur le football, comme il l’a fait récemment dans les colonnes de Donc
Pied. S’il décroche progressivement, l’avoue lui-même ci-dessous, l’ancien Lillois sera bel et bien là, à Lille ce dimanche 24 novembre, pour fêter les 80 ans du LOSC.
A l’image des débats qui font rage depuis plusieurs semaines, Ludovic Obraniak a avoué son désamour pour le football : « Avant, je consommais beaucoup de football et j’en consomme de moins en moins. Peut-être parce qu’il y a trop de choses à voir, peut-être parce que les règles ont aussi changé. J’aime rester connecté aux équipes dans lesquelles j’ai joué. Surtout Lille car j’aime ce qui s’y passe depuis l’arrivée d’Olivier Létang. Déjà avant, mais l’arrivée de Fonseca a apporté de la stabilité. La recette du succès est avant tout celle-là. On remarque que ceux qui gagnent sont ceux qui, à un moment donné, construisent des effectifs sur deux ou trois ans et, une fois arrivés à maturité, font un ou deux transferts pour tout changer.il commence.
Un peu de ce qu’il a vécu lors de son passage à Lille, et le doublé gagné : « L’équipe avait appris à se connaître, à se connaître, à créer des liens et à vivre ensemble. J’ai beaucoup suivi le Liverpool de Klopp car j’ai aussi trouvé qu’il y avait une vraie intelligence dans le recrutement. En fait, je renoue avec un football plus intelligent. Je n’arrive plus à suivre les équipes qui dépensent sans compter, qui font n’importe quoi »» a reconnu Ludovic Obraniak, qui a également joué au FC Metz, aux Girondins de Bordeaux et au Werder Brême.
« Les gens ne supportent plus ces petits arrangements entre amis et ne sont plus eux aussi des vaches à lait »
S’il admet lui-même se déconnecter progressivement du monde du football, du moins dans sa totalité, il ouvre le débat de manière plus générale en revenant sur des sujets qui ont fait l’actualité ces dernières semaines en France : « Je ne sais pas si les fans de football sont moins passionnés, mais ils sont plus attentifs à ce qui se passe. Avec les réseaux sociaux, on est conscient de beaucoup de choses. […] Les gens sont mieux à même de découvrir ce qui se passe dans les coulisses. Et les coulisses, c’est vraiment… Quand on voit la LFP, on se dit : comment un président au bilan aussi déplorable peut-il être réélu à 85 % ? C’est incompréhensible. Nous récompensons les personnes qui travaillent mal. C’est ce football de copinage et entre soi. Les gens ne supportent plus ces petits arrangements entre amis. Ils ont également cessé d’être des vaches à lait. Certes, il y a une question de pouvoir d’achat, mais il y a un côté « on vous prévient qu’on ne cautionne pas tout ce qu’on voit et tout ce qui se fait »il a lâché.
Très actif médiatiquement, lui-même présent sur le terrain sous l’égide de Prime Video, Ludovic Obraniak estime que le championnat souffre de ces querelles internes :
« Le produit Ligue 1 est en danger, même si finalement il allait dans le bon sens. Les résultats en Ligue des Champions le prouvent. […] La suprématie du PSG, la surprotection des joueurs par les clubs et la distance qu’ils mettent avec leurs supporters, les soucis du diffuseur et de l’arbitrage poussent à renoncer. Même moi, j’ai perdu un peu en début de saison. Il n’y a rien qui me donne envie d’y retourner. Cela nous saute aux yeux car le football vit clairement au-dessus de ses moyens. Il n’y a pas de remise en question »a-t-il fini par regretter, pointant longuement du doigt les sorties répétées de Laurent Nicollin, président du Montpellier HSC.
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