L’armée ukrainienne a publié une vidéo montrant une récente attaque contre ses drones en Russie, dans l’oblast de Koursk, non loin de la frontière. Les drones ont notamment ciblé les moyens de communication par satellite.
La guerre en Ukraine n’est pas seulement une guerre totale pour Kiev, mais une guerre d’usure pour les deux armées. C’est aussi une guerre des images, un exercice dans lequel les forces ukrainiennes excellent. Régulièrement, ils publient des vidéos montrant notamment des attaques de drones contre des hélicoptères, des navires ou des troupes au sol.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube le 22 janvier 2025, c’est un scénario un peu insolite qui s’est joué. La direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense (Hur Mou) a dévoilé l’action de drones contre des installations satellitaires russes… en Russie. Plus précisément, dans le village de Tiotkino, dans la région de Koursk.
La scène, prise le 17 janvier, montre des bâtiments dispersés et un état de ruine. Les images, choisies et montées par les services ukrainiens, révèlent des soldats visibles de loin, aux côtés des bâtiments. Ils incluent également des prises de vue à la première personne, obtenues à partir de drones suicidés avec une caméra – ce qu’on appelle des drones FPV.
Selon l’armée ukrainienne, « Les appareils russes destinés à utiliser les capacités des satellites Yamal-401, Yamal-402 et Yamal-300K opérant dans la bande de Ka ont été détruits Avec l’aide de ces avions sans pilote. On raconte également que des tirs ont visé l’emplacement des soldats ennemis qui se trouvaient aux alentours.
Les machines Yamal-401, Yamal-402 et Yamal-300K sont des satellites de télécommunications russes qui se trouvent à une altitude géostationnaire (35 786 km). Cette distance particulière permet de caler une orbite à la vitesse de rotation de la terre. Ainsi, le satellite reste en permanence au dessus de la zone sur laquelle il est calé.
Les équipements satellitaires, des cibles de choix
Les satellites sont aujourd’hui indispensables aux armées, car ils couvrent de nombreux besoins : communication, information par tirs (imagerie satellitaire) ou d’origine électromagnétique (capture de signaux) et géolocalisation. Celui-ci est notamment utilisé dans le tir de certains armements, comme les missiles.
La destruction de satellites dans l’espace est généralement interdite, car les débris générés finissent par donner tort à tout le monde (voir syndrome de Kessler), une option alternative est l’anéantissement des moyens au sol. Autre piste : celle de l’attaque de satellites par des moyens non cinétiques, comme le piratage informatique. Cela s’est déjà vu, et des deux côtés.
Enlisée dans la guerre d’agression menée contre la Russie, l’Ukraine se trouve dans une posture militaire plus difficile. Cependant, le recours massif aux drones lui permet d’obtenir des résultats tactiques sur toute la ligne de front, mais aussi au-delà. Ceci, avec un coup qui est par ailleurs assez modeste, ces appareils n’étant pas très chers.
Par ailleurs, l’attaque filmée ces jours-ci montre que les drones peuvent aussi être utilisés de manière plus approfondie. L’oblast de Koursk fait l’objet d’une offensive de l’armée ukrainienne depuis l’été 2024, sur le territoire russe, ce qui constitue une première depuis la Seconde Guerre mondiale. Et les drones, qui ont déjà été utilisés pour frapper la Russie, constituent un soutien important.