Ange Capuozzo revient sur la période noire qu’il a traversée en décembre 2023, après sa première Coupe du Monde avec l’Italie. Une période de spleen que le joueur du Stade Toulousain a trop longtemps enfouie en lui, par « humilité envers ceux qui luttent le plus ».
Angel Capuozzo au cœur ouvert. L’arrière ou ailier du Stade Toulousain s’est confié samedi à L’Equipe sur les mois difficiles qu’il a vécus il y a tout juste un an. L’international italien (23 sélections), bien qu’il se trouve dans une période faste de sa carrière sportive, affirme avoir perdu le goût de la vie.
Le déclencheur ? Une commotion cérébrale subie contre la France, lors de la phase de poules de la Coupe du monde 2023. Le feu follet transalpin, déjà touché par les blessures tout au long de la saison, sera très touché de voir sa progression en Coupe du monde. arrêter prématurément. “Plus rien ne me procurait d’émotion”, dit-il. « Même le positif ne me rendait plus heureux. Je ne profitais plus de la vie.
“Je ne voulais pas me plaindre alors que je venais de vivre une Coupe du Monde”
Le rugbyman de 25 ans connaît alors une période qu’il qualifie de « dépression », alors qu’elle n’a pas été officiellement diagnostiquée par un médecin. « Au fond, je le savais, mais je n’ai rien dit. Je ne me suis pas permis de vivre ce genre de chose. Je n’en avais pas le droit (…) C’était une forme d’humilité envers ceux qui luttent plus que moi, qui ont des problèmes de santé et financiers. Je n’avais pas envie de me plaindre alors que je venais de vivre une Coupe du Monde et que je jouais dans le meilleur club du monde. monde.”
Ange Capuozzo confirme qu’il était accompagné d’un professionnel (“Personne ne dit vraiment qu’on le fait. On sait pourtant que beaucoup s’entourent, se font aider. Il faut l’accepter”) qui lui a permis de sortir la tête de l’eau. . En mission désormais, l’athlète s’efforce de sensibiliser le plus grand nombre sur ce sujet délicat de la santé mentale, encore tabou dans le monde du rugby.
“On peut dire que nous sommes blindés, c’est le propre de ces périodes”, poursuit-il. « La dépression ne donne pas d’avertissement. Il est difficile de mettre des mots là-dessus. C’est pourquoi ils sont difficiles à comprendre. Cependant, connaître ces périodes nous permet de savoir qu’il existe une issue. (…) Il faut faire passer ce message : la porte de sortie existe !
Romain Daveau Journaliste RMC Sport
