Jean-Marc Mickeler s’est longuement exprimé dans les colonnes de L’Equipe. Après avoir répondu à John Textor, le président de la DNCG s’est penché plus globalement sur l’avenir du football français en général. Et ses révélations inquiètent : «Cela reste compliqué (la situation nette des clubs français, ndlr). La perte d’exploitation est de l’ordre d’un milliard d’euros, compensée par de très bonnes ventes avec 830 millions d’euros de plus-values sur cessions de joueurs. Cela génère une perte nette d’environ 250 millions d’euros (150 en L1, 100 en L2). Nous sommes à la croisée des chemins. Les clubs ont bénéficié de 472 millions d’euros de recettes du CVC (le fonds d’investissement qui a acquis 13% de la filiale commerciale de la LFP) en 2022-2023, puis 550 millions d’euros en 2023-2024. Cette saison, ils n’auront que le solde, soit 136 millions d’euros…“
Sans surprise, la réduction des droits TV n’a pas joué de rôle positif : «La baisse des droits télévisuels s’inscrit dans une tendance comparable à celle observée dans d’autres Championnats pour les droits nationaux sur les 5 ou 6 dernières années, avec une baisse de 11% sur la durée du contrat (5 ans). Dans ce contexte, cette baisse n’a rien de surprenant ni d’exceptionnel (…) A terme, le déficit net des droits s’élèvera à 96 millions pour la saison 2024-2025. Ce montant, bien que conséquent, ne devrait pas plonger le football français dans une crise existentielle si le modèle économique reste maîtrisé. Le problème réside dans la décision prise par les clubs à l’arrivée du CVC : ils ont choisi que le fonds ne percevrait aucun dividende lors des deux premières saisons, mais que ce montant serait intégralement reporté sur les saisons 2024-2025 à 2026. 2027. Ainsi, durant cette période, les droits des clubs seront réduits par le versement de ce dividende exceptionnel (…) A la DNCG, on estime que les chances de voir un média arriver et miser davantage sur les droits domestiques de la L1 sont réduits. L’un des principaux secteurs qui souffrent en Europe est celui des médias. Quand les gens ont moins d’argent pour consommer, ils regardent leurs abonnements… Quel que soit le Championnat, surinvestir dans les droits domestiques n’est pas la tendance.»
La DNCG est « préoccupée »…
Le patron du gendarme financier du football français s’est ensuite exprimé sur la masse salariale : «Malgré les crises successives (Mediapro, Covid), les clubs français n’ont jamais travaillé sur la masse salariale. Lors de l’annonce du deal Mediapro, en 2018 (pour la période 2020-2024), les clubs ont augmenté leur masse salariale de 400 millions d’euros. Quand on regarde l’ensemble des clubs suivis par l’UEFA, on constate un ratio masse salariale/recettes de 53 %. En France, c’est 67%. Le gros déséquilibre de fonctionnement du football français est dû à ce pic de 400 millions. Quand on ajoute à cela des droits domestiques plus faibles qu’ailleurs, et une moindre capacité à générer des revenus supplémentaires, on comprend que l’on arrive à la fin d’un modèle. Je dirais qu’ils (les clubs) ont additionné des hypothèses optimistes, pensant que tout ce qui se passait était cyclique, que le marché des transferts allait reprendre, que les droits TV allaient augmenter, qu’il y avait un appétit illimité des consommateurs pour le football. . Tout ce que nous voyons montre que ce n’est pas vrai.“
Enfin, il a conclu en ne cachant pas sa crainte d’éventuelles faillites dans le futur : «La DNCG est inquiète. Elle partage cette préoccupation avec les dirigeants du club et les actionnaires. Le parcours de Brest illustre ce que nous disons depuis des années : l’argent ne fait pas tout. Il faudra que tout le monde en soit convaincu. Le modèle économique tel qu’il existait est mort.“
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Pour résumer
Le président de la DNCG n’a pas manqué de faire une révélation inquiétante sur l’avenir du football français. Jean-Marc Mickeler s’est longuement exprimé dans les colonnes de L’Equipe. Après avoir répondu à John Textor, le président de la DNCG s’est penché plus globalement sur l’avenir du football français en général. Et ses révélations inquiètent.