Il ne fait pas de bruit, mais dégage une impression de fiabilité quel que soit le contexte. Recruté en réserve en N3, le latéral gauche des Girondins Nathanaël Baï est l’une des bonnes surprises du début de saison de l’équipe de N2, sur le côté droit où il a d’abord dépanné avant d’enchaîner après la blessure de Youssouf Assogba. . “Je le préfère presque maintenant.” J’ai un bon pied droit, mais il me permet de rentrer sur mon gauche. Je suis offensif et le coach me permet d’aller au milieu”, raconte ce père de deux enfants qui, après une semaine au centre de formation et un séjour à l’hôtel, a trouvé un appartement pour faire venir sa famille.
Girondins de Bordeaux: what future for the Château du Haillan?
Après la chute en N2 et le plan social qui a réduit l’équipe administrative du club à dix salariés, la gestion de la majorité du siège et du site d’entraînement est revenue à la Ville de Bordeaux, propriétaire. L’utilisation de sa résidence centrale est à l’étude
Personnellement, le Parisien vit une sorte de renaissance. A 25 ans, il a « pensé à arrêter » le football cet été, avant d’envoyer un SMS à Erwan Lannuzel, l’entraîneur réserve. « Je l’ai déjà fait la saison dernière. Je me suis dit pourquoi pas. Erwan m’a connu depuis Poitiers (en 2021-2022) et m’a dit qu’il appréciait mon profil. S’il ne m’avait pas répondu, je ne jouerais plus aujourd’hui. »
Amis Tchouaméni et Youssouf
Au lieu de se lancer dans une formation de coach sportif, il trouve un lieu où il se forme de 14 à 18 ans. En U14 au Red Star, il est repéré par Arnaud Vaillant, recruteur bordelais en région parisienne, et préfère le Scapulaire à Monaco et Valenciennes. « Ils avaient le meilleur projet. » Il rejoint une génération qui deviendra championne de France U19 en 2017 avec Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé. « Nous avons passé beaucoup de temps à rire ensemble. C’était une force. »
L’arrière est toujours en contact régulier avec le milieu du Real Madrid, avec Zaydou Youssouf (en D1 portugaise à Famalicão) « qui suit nos résultats », ou encore Ervin Taha, adversaire en N2 avec Bourges. Mais, ne participant pas à la phase finale du titre, il faisait partie des joueurs non retenus.
« Ils m’ont expliqué pourquoi, mais je n’ai pas compris. C’est venu plus tard. Durant ma formation, j’ai beaucoup appris, mais il me manquait du dépassement de soi. Quitter mes amis m’a fait mûrir. »
“J’étais découragé”
En 2017-2018, le remuant défenseur espérait rebondir à Niort mais s’est entraîné avec le groupe de L2 et a fait cinq apparitions sur le banc sans entrer en jeu. « On m’a dit d’être patient. Et à la fin de la saison, les managers m’ont dit qu’ils ne me gardaient pas pour des raisons qui n’étaient pas très valables. Ils voulaient placer d’autres joueurs. » Six transferts s’ensuivent en six ans, en N3 avec un passage à l’AEP Kozanis (D3 grecque). Après une ultime saison à Sablé-sur-Sarthe, il a eu « l’impression d’avoir réussi l’exploit ». « À chaque fois, il y avait des désaccords. Par exemple, à Avoine, j’ai participé à la montée en N2 (en 2023) et en partant on m’a dit que ma taille ne correspondait plus. J’étais découragé. »
Depuis le début de la saison, il dit encore une fois « prendre du plaisir ». « Il n’y a que des bons gars dans le groupe, explique bien le coach (Bruno Irles). Quand il n’y a pas de tricheurs, objectif commun, quand ça marche, on est récompensé. » Grâce à un contrat fédéral d’un an, il a retrouvé l’appétit. «Je veux progresser. Tant que les Girondins compteront sur moi, je serai là. »