Vincent Pajot s’est exprimé pour le Dauphiné Libéré. L’ancien Stéphanois donne un de ses choix pour sa carrière de footballeur, celui de rester à l’écart des réseaux sociaux. Extraits tirés de son journal du 7 novembre.
“J’ai été impacté quand j’étais à Saint-Etienne” (Pajot sur les réseaux sociaux et le football)
« Je vais passer pour un vieux con mais, pour moi, c’est un peu le fléau de la société. Tout est idéalisé, on peut avoir une vie moche mais la faire paraître extraordinaire. J’ai été impacté quand j’étais à Saint-Etienne, à l’époque où j’avais un compte Twitter, avec des gens qui vous harcèlent je n’aime pas la proximité que ça crée, être accessible à tout moment. Il n’y a pas de soucis. quand je suis au foot pour aller voir les partenaires, prendre des photos avec les enfants. Je suis le premier heureux de parler. Mais quand je passe le portail du stade, je laisse le football derrière moi. C’est comme si je ramenais des problèmes à la maison. ça va bien, l’ego est très flatté Quand ça va moins bien…
J’ai connu des joueurs qui passaient tout leur temps au téléphone quand ça allait bien, mais quand ça allait mal, le téléphone était dans la soute du bus. Cela me fait aussi m’interroger sur le harcèlement, j’imagine ce que pourraient vivre mes enfants. Je n’ai que LinkedIn, je trouve ça intéressant. Pour le reste, la chose, je l’ai vécue, je l’ai analysée, j’ai tourné la question dans tous les sens et la conclusion que j’en ai tirée, c’est que ça me faisait perdre du temps et que ce n’est pas dans mon caractère. Tout le monde me taquine, je ne connais même pas le modèle de mon téléphone. Avec ma femme, nous regardons très peu la télévision, nous lisons surtout des livres et faisons attention aux écrans pour les enfants. On se rend compte qu’on dort mieux après avoir lu qu’après avoir regardé la télévision.
“C’est difficile quand tu as joué devant 40 000 personnes, que tu as fait un match de merde et que tu es tout seul à la maison avec ton téléphone… »
J’ai vu des joueurs, de très grands joueurs de football, être impactés par cela. Tu te dis que si même eux, ça leur fait quelque chose, c’est chaud. C’est difficile quand tu joues devant 40 000 personnes, que tu fais un match de merde et que tu te retrouves tout seul chez toi avec ton téléphone… Tu vois 90 notifications et tu te dis « par curiosité, je regarde en espérant qu’au moins un gars disait que j’étais bon” mais on ne lit que des insultes (rires). Même si on l’insulte pour rien, la personne en sera affectée. Cela reste humain. J’ai vite compris que ce n’était pas pour moi.