Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois, trois d’entre eux ont été interrogés suite au match nul concédé par le LOSC et l’Olympique Lyonnais (1-1).
Les dieux du football ne pouvaient pas éternellement sourire à Lille et ils l’ont appris à leurs dépens ce vendredi, en frappant deux fois les montants avant de finalement encaisser le but égalisateur dans le temps additionnel (1-1). C’est ainsi que le LOSC a été une nouvelle fois renversé par l’Olympique Lyonnais à la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy, pour la troisième fois consécutive. Ils ne profitent pas de la déception de l’AS Monaco, battu par Angers (0-1) un peu plus tôt dans la journée.
Cette rencontre a été commentée par Erwann, Philippe et Franck, trois supporters interrogés à froid, plus d’un jour après le coup de sifflet final. Leurs commentaires sont l’occasion de revenir une dernière fois sur le match récemment disputé, mais sous un angle différent de ce qu’on peut traditionnellement voir dans la presse.
Une question de ressenti
Une mi-temps pour une équipe et la seconde pour l’autre, il y a eu deux matchs dans la rencontre ce vendredi, lors du duel entre le LOSC et l’Olympique Lyonnais. Fervent supporter du LOSC, Erwann débute l’analyse de cette partie : « On a vu une équipe à deux visages, avec une première mi-temps que j’ai trouvée très, très bonne. La qualité de notre jeu, le circuit de passes, la récupération, le pressing, notamment sur le premier but où vous avez sept Lillois à proximité de la surface, ce qui pousse Maitland-Niles à commettre son erreur. C’était vraiment positif. Malheureusement, l’échec d’Angel (Gomes) signifie que nous ne sommes pas en sécurité. En seconde période, on a un peu disparu. C’était un match un peu compliqué, mais je pense que c’était quand même un bon résultat. C’est rassurant, même si on est restés affamés et qu’on a été très, très anxieux tout au long de la seconde période.»il a analysé.
De l’anxiété à la frustration, Philippe poursuit :
« C’est un match très frustrant. Cela faisait très, très longtemps qu’on n’avait pas autant échoué devant les buts adverses.regrette le plus expérimenté des trois interrogés. Nous avions tout pour faire une belle prestation et je n’ai pas compris le changement de visage en seconde période. Les joueurs ne semblaient pas trop fatigués, mais totalement dépassés. Honnêtement, nous nous en sortons bien compte tenu de la copie soumise car le résultat aurait pu être le même que l’année dernière. C’est trois fois de suite, on dirait que nous n’apprenons pas certaines leçons.»fulmine-t-il, marmonnant toujours quand Franck lui emboîte le pas.
Ce dernier n’a pas la même vision des choses. A ses yeux, il faut être satisfait du résultat enregistré :
« Honnêtement, avec le recul, je ne vais pas cracher sur ce résultat. Lyon est sans doute l’équipe la plus imprévisible de notre championnat et prendre un point, compte tenu de nos multiples blessures, est une bonne chose. Je suis également heureux de voir ce que nous avons pu faire en première mi-temps. On voit que même en Ligue 1, on a ce potentiel. Il faut désormais être capable de le répéter dans le temps et avec régularité. C’est l’objectif »assure-t-il, plein d’espoir pour l’avenir.
Deux visages distincts
De l’analyse à l’explication, nos trois accompagnateurs s’y lancent à corps perdu. Quelles sont les raisons qui ont provoqué ce scénario tordu : « Vraiment, je n’ai pas vu de joueurs fatigués, mais c’était comme s’ils étaient soudainement moins connectés. Nous l’avons vu avec des passes moins précises et plus de gaspillage dans les transmissions et transitions potentielles. Défensivement, nous avons reculé, trop loin. Peut-être que nous gérions trop »commence Philippe, qui reste en surface. “Je n’ai aucune explication, mis à part le fait que la Ligue des champions approche à grands pas.continue Franck. On le voit bien avec Brest. Quand c’est dans sa tête, c’est difficile d’enchaîner bons résultats après bons résultats. »
Cette hypothèse satisfait pleinement Erwann, connexion :
“Je pense que la Ligue des champions est déjà dans les espritsacquiesce-t-il. Vous sortez de trois matches avec six points et un gros arrive avec la Juventus, évidemment vous y pensez. Je ne les ai pas trouvés défensivement difficiles, mais je pense qu’ils voulaient garder le contrôle en seconde période, donc c’est plus mental. Le problème c’est que Lyon est revenu avec les crocs et ils nous ont rattrapés un peu trop tard. C’est l’explication à mes yeux et c’est aussi pour cette raison que je ne m’inquiète pas pour l’avenir”il essaie d’être rassurant.
Que faire sur ce point ?
Deux points perdus ou un point gagné, telle est la question. Franck est formel. Le LOSC n’a pas réalisé une mauvaise opération : « C’est un bon point qu’il a fallu atteindre avec du cran. Nous tenons bon sans perdre de terrain face à qui que ce soit. Ce n’est pas aujourd’hui que la qualification à une compétition est en jeu, mais une défaite aurait pu signifier un coup sur la tête. Nous nous contenterons de ce point »commence-t-il, en totale contradiction avec Philippe. « On va dire que c’est mieux que rien, mais c’est honnêtement deux points de perdus. Nous avons eu l’occasion de réaliser une superbe opération en prenant notre place sur le podium. Mais comme d’habitude, nous ne les saisissons pas et nous laissons filer la moindre opportunité de bien nous positionner.il regrette.
Finalement, Erwann ne parvient pas vraiment à se positionner :
« C’est un point gagné. Franchement, on aurait clairement pu le perdre donc c’est une première satisfaction. Malheureusement, si on regarde uniquement le plan comptable, ce sont deux points perdus car vous avez Monaco qui a perdu contre Angers. C’est dommage. Nous aurions pu très bien faire au classement. On a eu l’occasion de se mettre un peu à l’abri”» mentionne-t-il, particulièrement mitigé sur la question.
Et du côté droit ?
Une fois de plus, les avis de Philippe et Franck se mélangent. Les deux hommes font confiance à Aïssa Mandi :
« Je vais miser sur Aïssa Mandi. Il a prouvé qu’il avait le niveau depuis son arrivée. Il a même pu jouer comme arrière gauche à Lens. Il ne décevra paslance le dernier nommé. C’est catastrophique. Je ne vois pas d’autres solutions viables à long terme que Mandi ou Gudmundsson. L’un est un habitué du poste avec l’Algérie tandis que l’autre est la polyvalence incarnée. Il y a aussi Ousmane Touré, mais c’est quand même tendre, très tendre»continua le second. Ce dernier ne devrait néanmoins pas pouvoir postuler à une place de titulaire, la faute à une blessure à la cuisse.
De son côté, Erwann évoque l’hypothèse conduisant à Bafodé Diakité :
« On pouvait naturellement parler de lui, qui faisait toujours le boulot quand il était à droite. Mais pour moi, il est indispensable dans l’axe de la défense. Malgré son début de saison poussif, il devient petit à petit un patron. C’est ici qu’il devrait rester. Aïssa Mandi pourrait le faire, c’est plus que correctErwann finit par se rallier, rejoignant ses deux amis. Je n’ai pas la solution parfaite. Quoi qu’il en soit, nous ferons du bricolage. La première chose, c’est qu’il va falloir être indulgents, car nous sommes les spécialistes de ce genre de choses. On l’a vu avec Ousmane Touré qui a pu prendre des missiles sur les réseaux parce qu’il a fait une petite erreur”il a finalement fustigé.