la colère de Fabien Fortassin, manager de Valence-Romans

Fabien, quelle est votre première réaction face à cette défaite plus que frustrante ?

On a tout fait pour ne pas gagner le match, je ne peux pas accepter cette défaite. On s’est complètement sabordés, c’est le match le plus facile qu’on a eu à jouer depuis le début de la saison, on leur a proposé sur un plateau… J’essaie de réfléchir à ce que je dis parce que si je me laisse partir, je’ Je vais être très méchant et ça m’énerve. On ne peut pas laisser passer des matchs qui nous tendent la main, on a pris des cartons jaunes à cause de la qualité de l’adversaire, mais les autres… C’est inquiétant parce que beaucoup ont travaillé dur, mais quelques individus nous ont plombé.

Votre équipe a-t-elle manqué d’intelligence dans cette rencontre ?

J’ai été professionnel pendant quinze ans, je ne courais pas vite, je n’étais pas bon en musculation, mais j’ai eu la chance d’être professionnel parce que je jouais avec mon cerveau. Le muscle le plus important est le cerveau. Vous imaginez bien que le discours à la pause était axé sur la discipline et je ne vais pas vous rappeler le début de la seconde mi--… Ce scénario de match efface tous les points positifs. On a pris une belle gifle, si on ne gagne pas des matches comme ça, où va-t-on gagner ? Certains ont décidé qu’il était plus intéressant de faire une compétition d’hormones et de testostérone mais je ne suis pas un entraîneur qui récompense cela. Peut-être que je suis trop gentil avec les joueurs, je pardonne facilement mais entre les erreurs stupides ajoutées au fait qu’on s’est fait écraser au corps à corps, je n’arrive pas à accepter ça…

Avec cette énorme indiscipline, pensez-vous que l’intervention d’un arbitre dans votre staff pourrait rectifier certaines erreurs ?

Honnêtement je ne vois pas ce qu’un arbitre aurait changé, c’est juste de la lucidité et de l’intelligence. On peut avoir un manque de lucidité, surtout au niveau de la première ligne, entre la mêlée, la ligne de touche, le jeu… Je suis plutôt compréhensif, mais quand ce sont des joueurs frais, c’est plus inquiétant.

Dans quel état avez-vous trouvé les joueurs à la fin de la rencontre ?

Je suis allé directement au bus pour me calmer sinon j’allais être très dur. J’ai très peu vu les joueurs, il faut être conscient qu’on joue en bas du classement et que les rencontres contre des adversaires directs sont importantes. On ne peut pas se fier uniquement au bonus défensif mais je suis fier de la majorité du comportement. S’il y a une très bonne équipe face à nous, il faut en prendre cinquante, on a des statistiques de match qui font qu’il ne faut jamais prendre de point. A l’inverse, avec un peu de lucidité, je pense que l’issue du match aurait été différente.

Malgré tout, vos trois-quarts ont été dangereux tout au long de la rencontre. Allez-vous construire autour de cette zone ?

En effet, notre animation offensive a été plutôt cohérente, mais nous n’avons jamais douté de la qualité de nos joueurs. On s’est donné l’occasion d’être dangereux, on a réussi à trouver des espaces même à 13 contre 15, défensivement on a été solidaires et c’est difficile car tous les ingrédients étaient là pour gagner le match. C’est très dur, tout est détruit par les erreurs individuelles. Dans le sport de haut niveau, c’est le cerveau qui contrôle tout.