Par
Thomas Corbet
Publié le
27 novembre 2024 à 12h54
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Pur produit de la formation gersoise, Grégory Menkarska s’était épanoui au plus haut niveau à Auch au point d’être repéré par le Stade Toulousain. Le pilier, désormais entraîneur du RCA, est revenu sur son parcours à A l’heure du Rugby et en particulier à ce sujet passage manqué à Toulouse. En toute honnêteté.
D’Auch à Toulouse : un mauvais choix pour Grégory Menkarska
« Cette parenthèse au Stade Toulousain… clairement je me suis trompé de club. Le décor est planté dès les premiers instants quand on revient sur ce choix de carrière de Grégory Menkarska, pas du genre à tourner autour du pot sur le sujet.
Force est de constater que le bilan de ses deux saisons avec les Rouge et Noir laisse peu de place à la nuance. Une première saison tout à fait honnête avec 15 matchs de Top 14 et 2 matchs de Coupe d’Europe, puis une seconde sans la moindre minute de jeu.
Mais aurait-il pu faire les choses différemment à l’époque ? Sans aucun doute, mais les circonstances avaient en quelque sorte rendu cette décision évidente, presque inévitable.
« A ce moment-là, Henri (Broncan, entraîneur du FC Auch à l’époque, ndlr) m’a dit “c’est le moment”. Dans le même temps, il récupère deux Stadistes. Je ne dis pas que j’étais une monnaie d’échange mais… J’ai eu 7 ou 8 clubs qui sont venus frapper à ma porte, Perpignan, Agen, mais j’ai choisi le Stade parce que c’est le Stade. Au fond, cela ne se refuse pas», souffle Grégory Menkarska.
Raisons d’un rendez-vous manqué
Au moment de son arrivée sur les bords de la Garonne, le pilier droit était en pleine ascension. C’est d’ailleurs selon lui lors de son match face à Toulouse que Guy Novès et son staff l’avaient ciblé comme cible de leur recrutement.
« J’étais un bon défenseur, j’avais de bonnes compétences en mêlée et contre eux, ça s’est bien passé. Mais en arrivant à Toulouse, ce fut un bouleversement. J’arrive en juin et on me dit « tu dois perdre du poids, ton ventre, ton poids, ton ventre, ton poids »… Au final tu as un complexe ! Mais de fil en aiguille, j’ai perdu du poids et j’ai fini par démarrer la saison à gauche”, raconte l’ancien pilier droit.
Dépanné lors des blessures de Jean-Baptiste Poux et Dan Human, il finit par disparaître petit à petit au retour des capitaines. Parfois 24e homme, parfois relégué chez les Espoirs. Avant de tomber dans le piège classique.
« J’ai ce côté gersois bon enfant et festif. Alors je suis à Toulouse, je rencontre des gars super, Servat, Fritz, Michalak. On sortait avec Fred, la moitié du club lui sautait dessus mais il gardait le focus sur moi, on buvait des gros culs, super. On nous a sans doute moins demandé à l’époque qu’aujourd’hui», sourit-il.
Bref, ça s’étale un peu. Et perd probablement ses illusions au fil des mois.
Entre malchance et responsabilité
Grégory Menkarska n’est ni le premier ni le dernier rugbyman professionnel à profiter des plaisirs nocturnes tout en poursuivant sa carrière. En soi, son côté festif ne pouvait avoir rien de répréhensible. En revanche, une grosse blessure est bien plus énervante.
« Après la première année, je me suis cassé l’épaule droite. Et cette deuxième année, j’ai passé un mauvais moment. J’ai sans doute une grande part de responsabilité. Le problème, c’est qu’ils sont nombreux à réussir au Stade Toulousain. Mais il y en a aussi qui échouent, et on ne les voit pas », admet-il.
« Je n’ai pas été recruté par Toulouse pour progresser, j’étais là pour être un joueur expérimenté. C’est aussi un business et je m’y suis un peu perdu. Au final, mes meilleurs amis, Jean-Baptiste Dambielle, Frédéric Pujo, heureusement qu’ils étaient là”, se souvient-il.
Sans jeter la pierre au club multiple champion de France, on comprend qu’il ne se sente pas non plus totalement soutenu. Et que le président René Bouscatel n’a pas tout fait pour le retenir lorsqu’il a souhaité être libéré de sa dernière année de contrat.
On n’est jamais aussi bien qu’à Auch
Il faut que le Gers ait quelque chose de particulier, le RC Auch en particulier, pour que ses enfants aient autant envie d’y revenir et d’y boucler la boucle. Comme l’a fait Grégory Menkarska, ou comme Arnaud Mignardi quelques années plus tard.
« Mon rêve ultime n’était pas de jouer au Stade Toulousain, c’était d’être capitaine à Auch », concède Menkarska. Mais aussi ancien Stadiste soit-il, il a dû se battre à nouveau pour retrouver un statut dans son club favori.
« Le retour à Auch a été difficile. J’ai quitté un club où j’étais indiscutable pour revenir dans un club où mon remplaçant était devenu indiscutable”, explique-t-il. Mais à force de travail, il a retrouvé le devant de la scène.
« Pierre-Henry Broncan a été très dur avec moi pour me remettre sur les rails, à tel point que j’étais à nouveau courtisé. Mais j’étais plus réticent. Auch était mon équilibre, alors j’y suis resté. J’avais aussi l’impression de leur être redevable », ajoute-t-il.
Au final, un 4e une blessure à l’épaule droite le pousse à mettre un terme à sa carrière en 2013 après avoir réalisé son rêve de porter les couleurs de capitaine à Auch. Vivant très mal cette transition, Roland Pujo, son ancien entraîneur, le pousse à prendre en charge les catégories jeunes.
De Crabos en 2014 à Espoirs en 2016, avant de devenir manager et de mener l’équipe d’Honneur jusqu’en Nationale 2. Là où évolue le club cette saison, c’est sa 32ee personnel sous les couleurs d’Auch. Un joli total !
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