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“C’était un pur bonheur, une vraie joie”

Par

Clément Mazella

Publié le

25 novembre 2024 à 18h35

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Dimanche soir, Mickaël Guillard était déjà rentré à Lyon. Prêt à reprendre avec le LOU. « Pour le moment, le club n’est pas très bon. Je suis disponible pour l’aider. Si le staff a besoin de moi, je serai là”, nous a dit le 2e.e ligne internationale (5 sélections). Mickaël Guillard surtout accepté de se confierA l’heure du Rugby sur la tournée d’automne qu’il a vécue, après avoir disputé les 3 matches du XV de et battu les All Blacks. Il évoque ses performances, la confiance acquise par les Bleus, ou encore l’état du groupe après la tournée estivale…

Acte : Après avoir participé à la tournée estivale où les joueurs premium étaient absents, vous disposiez de 3 feuilles de match cet automne. Avez-vous le sentiment de commencer à vous installer dans ce XV français ?

Mickaël Guillard: Je ne sais pas si tu peux dire ça. Mais d’avoir joué ces 3 matches cet automne, c’était un véritable honneur pour moi.

Ses performances cet automne

Réalisez-vous encore, à 23 ans, la taille que vous avez prise en quelques mois ?

MG : C’est vraiment fou ! Si quelqu’un m’avait dit l’année dernière qu’en 2024, je terminerais l’année avec 5 sélections, je ne l’aurais pas cru. Tout s’est bien passé, tout s’est bien passé pour moi, et c’est vrai que du coup, j’ai eu la chance de porter 5 fois ce maillot tricolore. Ce n’est vraiment pas rien.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir pu porter ce maillot tricolore devant le public français ?

MG : Les émotions étaient du pur bonheur, une vraie joie. Être devant le public de votre pays, et la ferveur qui se dégage au Stade de France, je l’ai vécu comme un honneur. Pour moi, porter ce maillot et représenter la France à ce niveau est avant tout un honneur. Ces 3 matches de novembre ont été assez incroyables.

Vous avez cumulé 100 minutes de jeu sur ces 3 matches du mois de novembre : comment décririez-vous personnellement votre tournée ?

MG : Ayant participé aux 3 matches, j’utiliserai le mot « réussi ». Après, j’ai des choses à effacer. Par exemple, sur mon impact lors de mon entrée en jeu : tout allait bien, mais tout n’était pas parfait. J’ai encore beaucoup à apprendre. Au niveau international, je commence tout juste à comprendre les exigences. Les petites erreurs commises en club sont impossibles à ce niveau. J’ai encore du travail pour être meilleur et prêt pour ce niveau.

Vous dites découvrir les exigences du très très haut niveau. Selon vous, quelle est la principale différence que vous avez constatée entre le Top 14 et la scène internationale ?

MG : Les impacts et la vitesse de jeu. Tout va plus vite, et donc ça frappe plus fort. Je n’avais jamais vécu de tels matchs. Contre le Japon (il est entré à la mi-temps, NDLR), le temps de jeu effectif a été de 43 minutes. En Top 14, la moyenne tourne autour de 34. Tout est rentré dans l’ordre, le rythme a été soutenu. Contre les All Blacks, il y avait plus de tactique. C’était moins dans toutes les directions, mais ça frappait beaucoup plus fort. L’Argentine, étant donné qu’il y avait un écart dans le score, courait aussi beaucoup.

Comment ressortez-vous physiquement de cette tournée d’automne ?

MG : Je pense que je m’en suis bien sorti. La préparation a été dure, je l’avoue, mais elle nous a permis d’être forts sur les trois matches. J’ai fait beaucoup d’efforts, mais au final mon temps de jeu n’est « que » de 100 minutes. Je n’ai pas joué 3 matches au complet, donc je suis plus frais que certains des gars qui m’ont accompagné sur cette tournée.

Mickaël Guillard, ici lors de la victoire contre les All Blacks au Stade de France (30-29). (©Icon Sport)

Les résultats du XV de France

Mickaël, l’un des moments forts de la tournée a été la victoire contre la Nouvelle-Zélande. Qu’est-ce que ça fait de battre les All Blacks ?

MG : Sincèrement ? C’est une joie immense. On se dit qu’on est peut-être en train de battre la meilleure nation du , la plus mythique, celle qui fait rêver tout le monde. Déjà, affronter les All Blacks avec le Haka en début de match, c’est quelque chose. La victoire en plus, c’est du pur bonheur.

Après le match contre l’Argentine, quel était le mot d’ordre : savouriez-vous le moment où l’on parlait déjà du Tournoi des 6 Nations 2025 ?

MG : Nous avons apprécié, car nous venions de passer un gros mois ensemble et nous avions remporté 3 victoires. Et puis, on avait en quelque sorte envie de rester ensemble avant de rentrer chacun dans nos clubs. Le prochain rassemblement aura lieu en janvier, le Tournoi sera un tout autre sujet. Nous voulions juste vivre et profiter du moment présent.

En termes de résultats, cette tournée est parfaite. Mais dans le jeu, dans quels secteurs ce XV français doit-il s’améliorer selon vous ?

MG : Sous plusieurs aspects, je dirai. Notre conquête est plutôt bonne, mais nous avons été parfois chahutés, ce qui nous a empêché d’avoir toutes nos couilles propres. Il y a eu une mêlée, mais aussi quelques ballons perdus en touche face aux All Blacks. Nous avons pu rectifier le tir lors des rencontres. Bien sûr, tout n’était pas parfait, mais cela s’est bien passé pour nous.

En termes de confiance, vous en avez gagné pas mal pour 2025, n’est-ce pas ?

MG : Oui bien sûr. Le XV de France sort d’une Coupe du Monde compliquée et d’un Tournoi des 6 Nations qui n’a pas été de tout repos mais ponctué à la deuxième place. Tout a été mis de côté, nous avons commencé une nouvelle saison et je pense que nous avons bien démarré. Ces 3 victoires, je pense sincèrement qu’elles ont donné confiance à tout le monde.

Le maître mot de Fabien Galthié lors de cette tournée était « émulation ». Comment l’avez-vous perçu, vous qui êtes un jeune élément de ce XV de France ?

MG : Bien. Pour moi, cette émulation met en avant les cadres qui tirent vers le haut les autres membres du groupe et nous, les derniers arrivés, à tout donner pour les tirer vers le haut. Cela ne fait que du bien à tout le monde. Les cadres n’ont pas forcément envie de voir les jeunes prendre leur place, et nous, les jeunes, avons vraiment envie de leur voler leur place. Il y a donc une vraie qualité lors des entraînements, et pour moi cela n’est pas étranger aux résultats qu’on a eu cet automne.

Mickaël Guillard fait partie des éléments qui ont marqué des points lors de cette tournée automnale 2024. (©Icon Sport)

En tournée automnale, le XV de France n’avait jamais attiré autant de monde globalement dans les stades ou à la télévision. Preuve supplémentaire que ces Bleus s’ancrent encore plus dans le cœur de leurs supporters…

MG : Le XV de France avait déjà son public. Après, je pense qu’il faut mettre à l’honneur les JO de Paris 2024 et le résultat de France 7. La France a toujours été un pays de sport, et avec les derniers événements qui ont eu lieu dans le pays, les gens ont envie de voir quelque chose ailleurs et dirigez-vous vers le sport. Ils sont heureux d’aller le voir. Et puis, Antoine Dupont, il attire : c’est une star mondiale, un ambassadeur en France, il est apprécié. Cela génère de l’enthousiasme. Et pour nous, de se savoir autant suivis, cela ne fait que créer du bonheur.

L’état du groupe après les événements d’Argentine

Mickaël, vous faisiez partie du groupe présent en Argentine. Lorsque vous avez retrouvé les Bleus fin octobre, le groupe semblait encore traumatisé par les événements, ou avaient-ils tourné la page ?

MG : Il a rapidement tourné la page. Et puis, nous n’étions pas très nombreux en Argentine pour participer à cette tournée d’automne. On n’en a pas forcément trop parlé. Un cadre a également été défini. Et puis on est rapidement passé à la préparation des matches.

Comment avez-vous perçu ce nouveau cadre : une bonne chose ou une contrainte ?

MG : Comme une bonne chose ! C’est tout à fait logique qu’il ait été introduit, nous l’avons tous très bien accueilli. Cela ne posait aucun problème.

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