Toujours aussi incohérents, parfois très critiqués, mais troisièmes du Top 14 avant d’entamer le deuxième bloc par un déplacement à Castres (samedi, 16h30, 10e journée), les Rochelais tirent un bilan relativement positif de ce début de saison. Voici les principaux points à retenir, entre jeu plus séduisant et moments de confusion.
« Nous devons être satisfaits. Oui, il y a des choses à améliorer mais il faut toujours regarder le positif, c’est la base. Nous nous entraînons très, très bien. Notre véritable défi est de transférer la qualité des entraînements aux jours de match. Les gars sont très motivés. » Avec six victoires et trois défaites au compteur, l’entraîneur des attaquants des Maritimes Donnacha Ryan aurait tort de ne pas voir le verre à moitié plein plutôt que l’inverse.
Même si l’état de santé de ce Stade rochelais, capable du meilleur comme du pire, constitue un défi, tant il est sujet à des baisses de régime trop fréquentes dans ce marathon que représente le Top 14. Sur la troisième marche du podium à un tiers de la phase régulière, à trois unités du leader toulousain, le club caravelle, s’il brille encore par sa fragilité loin de Deflandre, a bien évolué depuis l’intersaison 2024. Début d’un inventaire.
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La marque rouge d’une double claque
« Il faut retrouver cette victoire dehors ! C’est là que les différences apparaissent entre les équipes. Le nombre de points que nous avons perdus la saison dernière (un seul succès, NDLR), ça fait réfléchir. C’est un grand objectif pour nous cette saison de gagner loin de Deflandre. » Bien que harangués par leur capitaine Grégory Alldritt avant le tout premier déplacement de la saison, à Toulouse (35-27), les Rochelais ont clairement du mal à retrouver leur dynamique de la saison 2022-2023 (7 victoires à l’extérieur, meilleur bilan du Top 14).
Certainement vainqueurs à la dernière minute et sans briller au Racing à Créteil (16-17), les hommes de Ronan O’Gara ont surtout marqué en l’espace de deux semaines par leur manque d’envie criant à Bayonne (37-7) puis leur impuissance en Montpellier (16-0). Un mois d’octobre sombre à l’extérieur qui contraste avec le sans-faute à domicile (35-18 contre Paris, 32-22 contre Bordeaux et 43-22 contre Lyon) – La Rochelle est également invaincue à Deflandre depuis dix ans. huit matches, toutes compétitions confondues – et illustre une énième fois l’inconstance et l’attitude inquiétante de cette équipe double championne d’Europe qui, en plus de faire sortir le manager irlandais de ses gonds, agace assez une large frange de supporters jaunes et noirs. Attention à une éventuelle nouvelle déroute à Castres samedi.
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Un pack d’attaquants moins dominant…
Paul Boudehent, évidemment. Et qui d’autre, dans le département « satisfaction », est en avance ? Si l’on peut facilement citer Aleksandre Kuntelia, Matthias Haddad-Victor ou encore Kane Douglas, seule recrue estivale, difficile pour l’instant de lister les cadres habituels. Si certains, notamment Will Skelton, semblent monter en puissance, l’impression reste encore fragile concernant des maillons importants voire essentiels du système maritime comme Grégory Alldritt, Reda Wardi, Georges-Henri Colombe, Judicaël Cancoriet, Thomas Lavault sans oublier le capitaine. qui joue le package XXL : un Tawera Kerr-Barlow fort loin de sa meilleure performance.
C’est un fait, le huit de La Rochelle, qui a longtemps été un épouvantail bien au-delà du Top 14, apparaît moins dominant en ce début de saison. Impacté par les petits bobos d’Uini Atonio, malgré une préparation a priori de très grande qualité (seulement 5 matches joués). Et surtout la (deuxième) longue absence de Pierre Bourgarit, opéré du tibia fin septembre, peu après son retour à la compétition et dont les concurrents au talon pâtissent clairement de la comparaison. L’entêtement à prendre les touches plutôt que les points, palpable autant que discutable contre Toulon et Montpellier ? « Nous avons tellement confiance en nos attaquants, ils nous ont tellement habitués à marquer sur des ballons portés, que… », a récemment livré Rémi Talès, l’un des adjoints d’O’Gara. Stratégie présomptueuse, jusqu’à présent.
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… Mais des intentions de jeu accrues
Régulièrement moqué ces dernières saisons, le plan offensif du Stade Rochelais a pris une tournure d’entrée de jeu, les trois-quarts couverts par Sébastien Boboul et Rémi Talès envoyant presque plus de jeu lors de l’unique réception du RCT (J1) que sur le plateau de la dernière. saison. Un changement de braquet un peu brutal qui n’est pas un feu de paille puisque la ligne d’attaque maritime surfe sur la vague depuis près de trois mois, dans le sillage d’un triangle arrière Leyds-Dulin-Nowell en jambes et décisif (7 essais, nombreux passes décisives) et des paires de centres inspirées. Surtout quand l’un des deux hommes associés se prénomme Teddy Thomas, auteur de 5 essais.
« Les deux défaites à Bayonne et Montpellier prêtent à confusion car nous faisons de très bonnes performances depuis le début de la saison. On a revu un Stade La Rochelle conquérant ! On a revu un Stade Rochelais qui marque beaucoup d’essais », souligne Talès, évoquant un « nouveau visage de l’équipe ». Reste à trouver le bon équilibre avec l’attaque sans ballon, la défense rochelaise n’étant pas encore dans les clous (4e défense, 206 points encaissés) de ses standards défensifs de la décennie. Mais le duel final, remporté avant la trêve contre Paris sans encaisser le moindre essai, une première cette saison et même depuis mars 2024, a de quoi faire office d’examen de passage.
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Teddy Thomas, repositionnement gagnant
Très intéressante, son entrée en jeu au centre de l’attaque rochelaise lors du match de pré-saison perdu contre Pau, une semaine avant l’ouverture du championnat, avait mis la puce à l’oreille. Désireux depuis un moment de sortir de son couloir pour toucher le ballon dans le coeur du jeu, Teddy Thomas fait plaisir depuis l’annonce officielle de son repositionnement à la mi-septembre, à la veille du déplacement à Toulouse où beaucoup le prédisaient – à tort. – bon sang.
Un doublé contre Toulouse en effet, un autre contre Bordeaux, un essai contre Paris… En quatre titularisations avec le numéro 13 sur le dos, l'(ancien ?) ailier a complètement relancé son aventure rochelaise, pas si loin de s’arrêter là, avec un arrière-goût de gaspillage immense, il y a quelques mois. A 31 ans et 28 sélections avec le XV de France, ses initiatives et sa rapidité font des merveilles à ce poste. Son accord avec « UJ » Seuteni aussi. Et que dire de son activité défensive, en progrès considérable. Ce coup de maître tactique du staff rochelais, du type surprise du leader, est tout sauf étranger à la nouvelle dynamique offensive de la caravelle.
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