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le commentaire général avant – Japon, premier match test de la tournée de novembre des Bleus

Désormais sous surveillance et soumis à un régime sec, les internationaux français se sont pourtant promis, au fil de cette trêve automnale, de faire oublier les mois de malaise. Passez une bonne fête, les garçons !

Ceintures et bretelles, nommez une canne ! A Marcoussis, on a récemment lancé une fatwa contre la troisième mi-temps et ses plaisirs surannés : sus à la bamboche, chasse aux ivrognes et, pour l’après-match, les élégantes de la rue des Canettes sont également priées de rester chez elles et dans la mesure du possible. le plus loin possible de l’Hôtel des Bleus. Évidemment, l’été meurtrier et l’affaire Mendoza ont fait leur œuvre sur notre territoire et ont rebattu les cartes en équipe nationale où, du coup, la troisième mi-temps est devenue indésirable car par nature incompatible avec le sport de haut niveau. « A notre époque, a déclaré Patrice Lagisquet sur Europe 1, nous fêtions plus que nécessaire. Mais nos matchs avaient une durée de jeu effective de vingt minutes ! Ce n’est plus le cas aujourd’hui. » C’est vrai, « Lagisque » et en moyenne, un test international flirte aujourd’hui avec quarante minutes de « ballon en jeu », pour emprunter le lexique d’un entraîneur qui a récemment poussé l’étau jusqu’à dresser des données sur la bouteille : « Dans une équipe de rugby, il a dit dans L’équipe, Je pense que 33% des joueurs ne boivent pas d’alcool, 33% boivent mais contrôlent très bien et enfin 33% ont des faiblesses par rapport à leur enfance.

Alors, à quoi bon payer des nutritionnistes et mâcher des graines si cela signifie se mettre deux litres de cervoise dans la gorge ou vider une bouteille de whisky dans sa pipe quand sonne l’heure des courageux ? Vue ainsi, l’antinomie paraît même grossièrement absurde et pourtant, les All Blacks de 2011 et 2015 vous diront sans doute qu’ils n’avaient jamais eu autant de biberons qu’à l’époque où, alourdis par quelques princes fêtards comme Zac Guildford , Cory Jane et Piri Weepu, ils venaient de remporter deux titres de champions du monde tout en se mettant régulièrement en difficulté à Takapuna, la très chic banlieue d’Auckland. A ce sujet, nous ajouterons également qu’à part les béni-oui-oui saluant comme un évangile toutes les vantardises de Rassie Erasmus, certains d’entre nous doutent que ces Springboks ayant foulé aux pieds la Coupe du monde accompagnaient alors toujours leur braai hebdomadaire (traditionnel sud-africain barbecue) d’infusion de camomille, comme on le prétend aujourd’hui.

Mais alors, où est le juste milieu ? Et les « petits » se ruineront-ils moins les adducteurs, maintenant qu’ils ne font plus la fête, ne tirent plus de cigarettes ou que leur monde, finalement, se limite aux murs d’un village de l’Essonne ? privé de permis IV ? Pour l’instant, nous n’en savons rien. Mais à l’aube de cette tournée censée redorer l’image du rugby en général et du XV de en particulier, on est assez intrigué par la façon dont la modernité veut chaperonner les adultes qui, sur un terrain, sont par nature censés faire un bonne décision toutes les vingt secondes…

Le Japon comme victime expiatoire…

A l’approche du premier adversaire de novembre, le ton s’est en tout cas durci au sein d’un XV de France retrouvant, après un an de retrait, son porte-drapeau Antoine Dupont. La vie sans « Toto », sans être insupportable, n’était pas non plus délirante pour la bande de Galthié, une nouvelle fois bien décidée à insuffler, parmi les grands noms du circuit international, la peur qu’elle avait réussi à répandre autour d’elle jusqu’à la Coupe du monde. . Pour ce faire, il s’appuie sur quatre années d’expérience et un plan de jeu qui a fait ses preuves depuis 2020. Il a aussi dans son sac quelques nouveaux venus séduisants et ces improvisations inhérentes à un sport de combat par nature. traumatisant : un pilier droit n’ayant a priori rien à voir avec le numéro 8 d’en face, une troisième ligne où « Roumat aux mains d’argent » ressuscite enfin les fantômes d’Olivier Magne et Laurent Cabannes, un ouvreur qui préfère jouer en retrait ou un milieu de terrain comme explosif comme orphelin d’un quasi-centurion nommé Fickou.

Mais tout cela est-il vraiment capital, mes seigneurs ? Et faut-il faire grand cas de la forme des uns, des débuts des autres et finalement des différents liens entre tous ces types ? C’est qu’en vain nous prêtons une oreille compatissante aux délices de chaque chapelle qui nous annonce cycliquement une superpuissance en Asie, un soleil levant dans le Caucase et un futur champion du monde en Amérique du Nord, la brutalité du rugby international nous ramène inexorablement à une réalité où le Japon, qui vient de concéder soixante points face aux réservistes néo-zélandais, se présente à Saint-Denis en victime expiatoire.

En tout cas et malgré toute l’amitié que nous avons pour cet idiot d’Eddie Jones, ce match inaugural a les faux airs d’un prologue ordinaire, la véritable allure d’un tour d’échauffement, la valeur d’un simple apéritif… si Florian Grill et Fabien Galthié est prêt à nous accorder cette ultime image. « Les JaponaisGaël Fickou nous l’a dit récemment, nous les avons joués il y a deux ans à Toulouse (35-17). Nous les avons battus mais ce n’était pas un match facile : cette équipe a de l’énergie et du talent. [….] Le premier match d’un tour est aussi par nature délicat : on manque de repères, les sensations ne sont pas parfaites… » C’est évident, Gaël. Pourtant, tout ce que ce pays a de fans de rugby attend de cette équipe de France qu’elle marque son territoire, balaie l’outsider japonais d’un revers de manche et fasse oublier le sentiment de malaise né d’un été mis en danger par les valeurs que dont nous avions jusqu’ici été pleins, voire le rejet soudain ressenti par certains envers une équipe dont nous avons jusqu’ici pris plaisir à raconter la légende, les rires ou les larmes.

Alors nous voulons en profiter, les garçons. Nous voulons effacer de nos mémoires qu’en plein Euro de football, en plein Tour de France et à deux semaines des JO, le XV de France n’aurait jamais dû faire l’actualité comme il l’a fait au quotidien, en dernier. Juillet. On a envie de retrouver le vacarme de la Marseillaise, la folie d’un stade jamais aussi beau que lorsque la bande Galthié s’y produit, les diagonales de ce grand cheval de Damian Penaud et les arabesques de Peato Mauvaka. Nous voulons en effet renouer avec tout ce que nous aimons et que nous avons involontairement perdu de vue au cours des six derniers mois…

 
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