En raison de changements de règles et de consignes arbitrales privilégiant l’attaque, le staff du XV de France est en train de changer de jeu.
Le profil des joueurs qui composent une équipe en dit parfois long sur le jeu souhaité par un entraîneur. Le XV de France ne déroge pas à la règle. Si lors de ses premières années de mandat, l’entraîneur Fabien Galthié a souvent densifié son XV de départ avec la volonté de remporter d’abord le défi physique dans sa stratégie de « dépossession », la saison à venir, portée par des évolutions de règlements et de consignes arbitrales privilégiant clairement l’attaque, pourrait bien marquer un tournant important. Pas vraiment remarquable, mais quand même…
Ou comment expliquer autrement les choix opérés pour ce premier match test contre le Japon ? Alexandre Roumat plutôt que Charles Ollivon en troisième ligne, Emilien Gailleton plutôt que Jonathan Dantyce sont deux symboles d’une nouvelle orientation moins compacte, plus aérée. À ce sujet, les discussions au sein du staff ont été animées, tous les membres n’adhérant pas forcément à cette nouvelle directive.
Le Rugby moderne est fait de possessions mais aussi de dépossessions
Vous l’avez compris, on ne joue pas le même rugby avec Roumat qu’avec Ollivon en troisième ligne. Pareil au poste de centre, avec les Palois plutôt que les Rochelais. « Le rugby est un jeu où l’on cherche des espaces, » a déclaré l’entraîneur de l’attaque Patrick Arlettaz en juin dernier. C’est ridicule de s’en priver s’ils sont en première ligne, et c’est tout aussi ridicule de frapper la défense si ces mêmes espaces sont profonds. Et d’ajouter : « Là où le débat commence, en réalité, c’est lorsque ces espaces ne sont ni clairement en première ligne, ni dans la profondeur : cherche-t-on à tenir encore plus le ballon pour les créer dans le terrain en profondeur, ou est-ce qu’on exploite rapidement cette profondeur ? champ pour dépouiller la ligne de front ? Il faut un équilibre, le rugby moderne est fait de possessions ainsi que de dépossessions, auxquelles il faut ajouter les enjeux d’énergie et de pouvoir ? temps de préparation. La conclusion est qu’aujourd’hui on peut être un peu plus têtu qu’avant en première ligne, mais pas trop non plus… »
De nouveaux profils au centre
L’ancien manager de l’Usap avait placé des banderoles avant la tournée en Argentine. Et les deux tests-matchs contre les Pumas ont sans doute servi d’esquisse à un plan de jeu en devenir. La victoire lors du premier test à Mendoza a surtout rappelé, en parcourant les couloirs plus souvent et plus rapidement, que les espaces extérieurs pouvaient aussi devenir des espaces de jeu prioritaires.
Bien évidemment, les « Premium » n’étaient pas présents et une élément d’adaptation ne peut être nié. « Antoine (Frisch) n’a pas le même profil que Jonathan (Danty) ou Yoram (Moefana), mais on peut très bien l’utiliser comme point d’ancrage, » argumentait Arlettaz avant la première réunion. Il a tout ce dont nous avons besoin physiquement pour nous intégrer dans notre système. Avec Émilien (Gailleton), qui est un joueur très intelligent avec un punch fabuleux, je pense qu’on peut trouver un bon équilibre.» Surtout s’il est associé à Yoram Moefana plutôt qu’à Gaël Fickou… Ça tombe bien, à l’aube de cette nouvelle ère, c’est ce que recherche le staff des Bleus, en prévision de 2027.
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