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« C’est une attaque ! C’est incompréhensible”, le coup de gueule du papa de Nicolas Depoortere

Il lui fallut plusieurs jours pour tenter de calmer sa colère. Il faut dire qu’Alexandre, le père de Nicolas Depoortere, ne digère toujours pas le tacle reçu par son fils lors de la grande victoire de l’Union Bordeaux-Bègles contre Perpignan (66-12). Le trois-quarts centre de l’UBB s’est retrouvé au sol après un violent face-à-face avec le Catalan Apisaï Naqalevu.

Ce jeudi, Nicolas Depoortere a été opéré de sa fracture orbitaire avec pose d’une plaque. Il sera de retour sur le terrain d’ici six semaines. En attendant, son père Alexandre pousse un gros coup de gueule sur la dangerosité de ce genre de geste. Il réclame des sanctions beaucoup plus lourdes pour leurs auteurs.

Bleu Gironde : Pouvez-vous d’abord nous donner des nouvelles de Nicolas ?

Alexandre Depoortère : Tout va bien. Il vient de rentrer et se repose désormais. Il vivra désormais avec cette plaque et il verra alors quand il voudra l’enlever, peut-être d’ici un an. C’est un peu la même chose qu’Antoine Dupont lors de la dernière Coupe du monde. Mais il prendra son temps pour revenir, il n’y a pas d’urgence liée au calendrier.

Pour en revenir à samedi dernier, comment avez-vous vécu ce moment ?

Ma femme et moi avons été très choqués. Quand on voit son enfant allongé sur la pelouse comme ça, ce n’est jamais rassurant. Je suis sur le terrain depuis plusieurs années en tant que leader ou en marge en tant que spectateur, quand on voit la violence du choc et les gens qui s’affairent autour, on comprend tout de suite que ça n’arrivera pas. augmenter.

“C’est émouvant de voir son enfant comme ça.”

As-tu eu peur ?

Ma femme étant assez émotive, j’ai surtout essayé de gérer le moment. Je suis une personne assez pragmatique donc je voulais surtout savoir ce qu’il avait. Nous sommes arrivés très vite à l’infirmerie et avons vu qu’il était conscient, qu’il parlait. Il souffrait mais c’était déjà une bonne nouvelle de le voir. Après, bien sûr, c’est excitant de voir son enfant comme ça.

Étiez-vous loin de l’action ?

Non, à 30 mètres et franchement, on a vu que ça avait frappé très fort. En plus, c’était en bordure du terrain. On a vite compris : boum, cassé ! Je tiens également à remercier le staff de l’UBB pour sa réactivité contrairement aux 42, 43 secondes qu’il a fallu à l’arbitre pour arrêter le match mais bon, c’est une autre histoire.

Nicolas se souvient-il de quelque chose ?

Absolument pas ! Rien du tout. De toute façon, tout le monde a vu les images, c’est une attaque ! Ce n’est pas un fait de jeu. C’est incompréhensible. On parle de la sécurité des joueurs du matin au soir, et c’est très bien, on sait aussi que c’est un sport de combat, on sait qu’il y a des risques mais franchement, c’est indéfendable. Il a juste dû le tacler pour le pousser en touche et il n’a rien fait pour réaliser un tacle. Il l’a juste heurté pour lui faire du mal.

C’est un coup de gueule de papa qu’on entend…

Il faut vraiment qu’il donne matière à réflexion à l’heure où l’on parle de plus en plus de sécurité des joueurs, de cartons rouges aux 20 minutes et de commotions cérébrales avec des recherches approfondies sur le sujet. En plus, tout cela va dans le bon sens. Aujourd’hui, le problème est l’ampleur des cas où l’on sait déjà que cela prendra six semaines. Ce n’est pas cher de payer pour un tel geste.

“Ce sont souvent les mêmes auteurs, ça prend 15 ou 20 semaines.”

Pensez-vous que la suspension devrait être plus lourde ?

Les auteurs de ce type de gestes sont souvent les mêmes. On sait donc que c’est un joueur qui ne peut pas se baisser. Pour moi, il faut mettre 15 ou 20 semaines de suspension et vous verrez par hasard les clubs leur apprendre à s’abaisser. Le gars, s’il en fait deux dans la saison, ça fait 40 semaines et le club va vraiment lui apprendre à faire un plaquage. Sinon il ne le prendra plus et il ne sera plus recruté. Il y aura toujours des incidents de jeu, mais non, ce n’est pas possible. Il s’est cogné la tête et je me souviens que Nicolas mesure 1m95. Il n’y a donc pas de débat.

Que fait-on demain pour remplir les écoles de rugby ? Je suis responsable de club, j’explique aux mamans qu’elles doivent laisser chez moi leurs enfants de 7 ans et qu’il n’y a aucun risque car on leur apprend à bien travailler et à bien tacler. Elle me regardera, rira et dira : « As-tu vu ce qui s’est passé le week-end dernier ? À un moment donné, il faut être cohérent.

Le club perpignanais ou le joueur ont-ils eu des nouvelles de votre fils ?

Ne me parle pas de ça. Cela m’a choqué ! Nous n’avons aucune nouvelle. Nous n’avons même pas demandé d’excuses, juste humainement pour avoir des nouvelles de la personne blessée. L’UBB a donc peut-être reçu quelque chose mais Nicolas personnellement n’a reçu aucun appel ni même juste un message de l’USAP ou du joueur. En tant que papa, ça me dérange vraiment ! Il a des blessures depuis qu’il est très jeune et c’est la première fois que cela lui arrive.

Cela pourrait-il changer sa façon de jouer ?

Non pas du tout. Ce n’est pas à lui de changer mais à l’adversaire. Il faut éduquer et si ça ne marche pas ainsi, on punit !

Enfin, que pensez-vous de la possible mise en place du carton rouge de 20 minutes ? ?

C’est une expression mais cela deviendra un tir au piège. Si on est bête et qu’on y réfléchit bien, ça veut dire qu’on va envoyer des gars sur le terrain pour détruire les 3-4 joueurs clés d’en face. Ils seront ensuite replacés et reviendront à 15 après 20 minutes. Cela n’a aucun sens. Où est la sécurité des joueurs à ce sujet ? Je ne comprends vraiment pas le but. Oui, aujourd’hui c’est très difficile de jouer avec un de moins mais il me semble que le but de ce jeu est de jouer à 15 contre 15 en respectant les règles. Je crois qu’en 2024, nous donnerons à l’arbitre suffisamment de moyens pour faire la différence entre un acte de jeu et une attaque. Ils mettent beaucoup de temps à vérifier si un joueur a touché, donc on peut faire la même chose pour un geste illégal.

 
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