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Top 14 – Pourquoi la contre-attaque de Toulon est-elle si efficace ?

En quatre journées, le club varois a subtilisé 17 possessions adverses sur 62 tirs défendus. Un axe fort qui méritait d’être analysé.

Performant la saison dernière dans le secteur du contre-touche, Toulon remet la table au début de cet exercice. Pour quelles raisons ? Tout d’abord, l’effectif varois regorge de spécialistes, et surtout, Pierre Mignoni n’hésite pas à les ajouter sur le terrain.

Sauf contre Vannesl’entraîneur varois a toujours fait des packs avec au moins trois bons sauteurs, et il est même monté jusqu’à quatre lors du déplacement à Paris (Ollivon, Abadie, Ribbans et Mézou) et La Rochelle (Ollivon, Abadie, Ribbans et Youyoutte). De quoi faire transpirer les tailgaters. Sur les 17 ballons volés, Toulon a récupéré le ballon en moyenne à ses 30 mètres (dix dans ses 22 mètres, endroit où les Rouge et Noir misent souvent sur le saut).

Abadie, principale menace

Cela ne surprendra personne, mais l’ex-Briviste continue de régner dans l’air avec déjà cinq ballons volés en trois apparitions. La position de la troisième ligne est intéressante à décortiquer. L’international français (une sélection) se place toujours sur le premier bloc de saut, place habituellement occupée par un deuxième ligne.

Capture d’écran (LNR) : Abadie dépasse Cancoriet

Dans cette zone, l’intéressé surveille le premier bloc et celui du milieu. Une présence qui a fait des merveilles lors des deux déplacements à La Rochelle et Paris. Castres, seule équipe à avoir pu éviter les mains du natif du Mans et réaliser une belle prestation sur le terrain (6/7), ne s’est pas trompé en lançant quasi systématiquement en queue de peloton.

Capture d’écran (LNR) : Huguet tente de surprendre sur la vitesse dans le premier contre, mais Abadie surveille.

Interrogé sur sa préparation, le joueur formé du Racing 92 a accepté de dévoiler une partie de sa méthode : « Nous utilisons beaucoup la vidéo pour savoir comment l’équipe attaque en fonction des zones du terrain. Ensuite, il y a une part d’instinct, car on ne peut pas tout prévoir. Mais c’est tellement satisfaisant quand on constate que le capitaine de l’équipe adverse n’a plus de solution, il ne sait plus quoi annoncer (sourire). Dans ma préparation, je regarde les trois derniers matchs de l’équipe adverse et les matchs précédents contre nous. efficace, et cela nous permet parfois de rester sur des matches comme à La Rochelle. Il y a beaucoup de travail, mais parfois, sur le terrain, on fait aussi des paris. Parfois, nous sautons, et d’autres fois, nous décidons de le faire. ne sautez pas. En sautant, vous vous exposez au fond. [sur le maul porté]mais si on arrive à contrer, cela nous évite de devoir défendre de longues séquences physiques devant notre ligne pendant 2 ou 3 minutes.

Capture d’écran (LNR) : En vitesse de saut, Abadie est plus vif que Douglas.

Si Toulon travaille beaucoup en vidéo, les adversaires aussi. En l’absence d’Abadie, Vannes a noté que le premier bloc sauter est beaucoup plus libre. Les Bretons en profitèrent pour cibler la zone Alainu’uese.

Capture d’écran (LNR) : sans Abadie, le premier bloc est plus poreux, et Vannes en a profité.

De manière plus ponctuelle, mais toujours dans le but de semer la peur chez l’équipe adverse, Toulon met en place deux blocs sautés pour avoir une défense plus agressive et couvrant plus de zones. Un choix audacieux, rarement utilisé dans le monde professionnel.

Capture d’écran (LNR) : dans l’exercice, Toulon apprécie, quelques fois par match, de faire sauter deux joueurs en même temps.

Rubans en deuxième lame

Dans cette tactique, Esteban Abadie est le plus souvent aidé par David Ribbans. L’ancien membre des Northampton Saints apprécie aussi bien les combats au sol que les duels aériens. Le second, s’il échange sporadiquement les rôles avec Abadie surtout lorsqu’un adversaire est beaucoup plus grand que son jeune frère, s’occupe généralement de la zone médiane de l’alignement jusqu’à l’arrière de l’alignement en cas de touche de raccourci.

Capture d’écran (LNR) : en difficulté, La Rochelle veut échapper à Abadie mais tombe sur Ribbans qui couvre la zone centrale.

Assez impressionnant sur le terrain, le natif d’Afrique du Sud se retrouve juste derrière Esteban Abadie avec déjà quatre lancers volés. Il fait notamment une razzia à La Rochelle, suivant Cancoriet comme son ombre.

Capture d’écran (LNR) : avec ses deux mètres, David Ribbans est même capable de prendre le ballon au-dessus de ses adversaires comme Cancoriet.

Pour contrer le double mètre de « Ribeye », Castres a utilisé une tactique efficace : Barlot a utilisé l’arme du lancer lobé sur le troisième bloc sauteur. Le futé Tarnais avait aussi pris le pari de réduire les files d’attente. Ainsi, Abadie est passée de la position de sauteur à celle de lifteur. Et comme on l’a vu, pour éviter le contre du Français, mieux vaut le laisser au sol.

Capture d’écran (LNR) : inspiré et solide en touche, Castres a évité les deux armes toulonnaises en usant de lancers lobés, en fond d’alignement. Les rubans seront trop courts sur celui-ci.

Ollivon et joker de luxe

Le capitaine toulonnais, as du jeu en touche et souvent utilisé dans le registre au niveau international, est moins efficace (1 seul contre) que ses partenaires mais surtout moins utilisé lorsque les deux premiers nommés sont présents. Il s’occupe du dernier tiers de l’alignement.

Capture d’écran (LNR) : Ollivon voit son rôle s’accroître en l’absence d’Abadie et/ou de Ribbans.

En revanche, en leader naturel, le Basque monte au créneau lorsque les rotations ne permettent pas à Abadie et/ou Ribbans d’entrer sur le terrain. Ce fut le cas samedi dernier face à Vannes. Avec un seul autre spécialiste sur le terrain en la personne de Corentin Mézou, très performant sur le terrain lors de ses deux titularisations, le troisième ligne partage la zone médiane avec un autre deuxième ligne.

Capture d’écran (LNR) : sans Abadie ni Ribbans contre Vannes, Ollivon a pris ses responsabilités dans le secteur.

Comme vous l’avez remarqué, il vaut mieux jouer à Toulon avec deux spécialistes qu’avec trois ou quatre experts en la matière. En début de saison, les Varois privilégient plutôt la seconde stratégie lors des rencontres à l’extérieur. Ça tombe bien : la bande Mignoni s’apprête à déménager deux fois de suite à Clermont et Course 92.

 
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