Ça s’appelle Velis Electro. Et ce n’est pas le nom d’un groupe qu’on pourrait entendre à Garorock. Depuis la mi-novembre, cet avion biplace sillonne le ciel du Lot-et-Garonne. Sa particularité : il fait très peu de bruit, il n’a pas besoin de carburant pour s’élever dans les airs. Les membres de l’aéroclub de l’Agenais, via location auprès du Cra (Comité Régional de l’Aéronautique), pilotent chaque jour cet appareil électrique (si le temps le permet…) avec enthousiasme et plaisir.
Une machine rare, dont peu de clubs disposent. « Il n’y en a qu’une vingtaine en Europe. C’est le seul avion électrique à être certifié par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne », explique Gilles Bourgade, président de l’aéroclub. « Il est fabriqué par Pipistrel, un constructeur slovène de planeurs. Nous le louons auprès de la société Green Aérolease jusqu’à la fin de cette semaine. »
L’Aéroclub de l’Agenais – qui dispose de deux avions et d’un ULM – souhaite prolonger le plaisir. Et obtenez un Velis Electro à temps plein. «Nous soumettrons ce projet au prochain conseil d’administration dans les prochaines semaines», précise Gilles Bourgade. Avec les premiers déploiements d’ailes d’hirondelles, le président et instructeur Philippe Georges espère reprendre le contrôle de la machine électrique sur la piste d’Agen. « On n’a pas vraiment pu en profiter avec le brouillard persistant en hiver… » En Nouvelle-Aquitaine, Royan en a un à plein temps sur sa base. «Albi aussi. C’est également là que nous avons découvert, en août 2023 lors d’une visite, le Velis Electro. »
Comme un avion sans bruit
L’avion présente, selon ces passionnés de l’air, de multiples avantages. « L’appareil est totalement sans carbone. Il est léger, il n’y a pas de vibration et pas besoin de préchauffage. Il présente tous les avantages d’un avion sans les contraintes d’un moteur thermique », précise l’instructeur. Autre point fort non négligeable : l’absence de bruit. De quoi donner espoir aux représentants du club mais aussi aux dirigeants du Smad (Syndicat des aérodromes mixtes), parfois confrontés aux plaintes des riverains concernant le bruit des moteurs. « C’était notamment le cas lorsque l’école (Airways, Paris Flight Training, NDLR) fonctionnait à pleine capacité. Les étudiants s’entraînaient. Aujourd’hui, n’exagérons pas, nous ne sommes pas à Orly, ni même à Blagnac ! », souffle Gilles Bourgade.
-Malgré tout, il reste de nombreux points d’amélioration dans l’avion vertueux. « On peut voler un peu moins d’une heure (contre cinq heures avec un avion thermique, NDLR), en respectant toutes les contraintes réglementaires. Notamment celui de respecter un pourcentage minimum de batterie à l’atterrissage. » A Agen, la recharge dure une heure cinquante minutes. « Cela pourrait être moins, mais notre installation n’est actuellement pas adaptée. »
Velis Electro quitte Agen vendredi 24 janvier. Il atteindra Angoulême, en Charente, après plusieurs heures de vol, et de nombreux sauts pour se ressourcer.