C’est désormais une habitude, les pépites de Pro D2 affolent le marché des transferts. Mais pourquoi les clubs de Top 14 s’empressent-ils d’embaucher ces joueurs à fort potentiel ? Au-delà des qualités d’interview ballon en main, plusieurs facteurs expliquent cette tendance.
On ne les compte même plus. La liste des joueurs ayant rejoint le Top 14 après avoir explosé en Pro D2 s’allonge chaque saison. Cette année encore, nombre d’entre eux donneront une nouvelle dimension à leur carrière. Pour ne citer que quelques exemples, le Biterrois Gabin Lorre prendra la direction de Lyon, Le Grenoblois Wilfried Hulleu devrait rejoindre le Racing 92 tandis que le Columérin Ugo Pacome est en contact très avancé avec La Rochelle. Bref, encore des pépites sur lesquelles les clubs de l’élite du Rugby français se sont jetés sans sourciller. Une tendance devenue monnaie courante… et qui bouscule le marché des transferts. Explications.
Des investissements énormes
Désireuses de se renforcer et surtout de s’offrir un bel avenir, les grandes équipes du Top 14 sont prêtes à tout pour obtenir gain de cause même si le joueur ciblé est encore sous contrat. De ce fait, les tirelires n’y résistent pas. Son cas n’a pas été évoqué plus haut mais Léo Carbonneau, demi de mêlée de Brive, portera les couleurs du Racing 92 dès la prochaine intersaison. Souhaitant combler la perte de Nolann Le Garrec, le club francilien n’a pas hésité à débourser plus d’un demi-million d’euros pour racheter le contrat du champion du monde U20.
Ce transfert démontre une chose : les montants peuvent vite s’envoler lors des négociations puisque les recruteurs ne bronchent pas à l’idée d’investir. Embaucher des jeunes talents comme c’est le cas aujourd’hui, cela se voit ainsi, avec les risques que cela comporte… Certains mettent parfois du temps à s’acclimater à la première division, d’autres n’y arrivent jamais. Le Stade Français a par exemple racheté le contrat de l’arrière Joe Jonas la saison dernière alors qu’il évoluait à Biarritz (un montant de 400 000 euros a été évoqué). Ce dernier peine actuellement à retrouver le niveau qu’il avait en Pro D2. Pour l’instant, espérons. C’est aussi la durée de vie d’un investissement à long terme.
Les clubs de deuxième division profitent également de ce jeu, notamment avec des indemnités de formation (qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros)… ou d’une autre manière. Alors qu’il était en fin de contrat à l’issue de cet exercice, Gabin Lorre a prolongé son contrat jusqu’en 2027. L’arrière de l’ASBH a expliqué son choix lors deune interview qu’il nous a accordée fin 2024 : “J’aurais pu aller gratuitement en Top 14. Mais j’ai prolongé en mettant une clause dans mon contrat pour rejoindre l’élite. Ce n’est pas astronomique. Mais je me dis que je quitte Béziers qui m’a tant apporté en échange d’une somme qui pourrait permettre de me remplacer, de prolonger un manager ou de contribuer au centre de formation. J’ai bien réfléchi à ce choix et je pense que c’était le bon. Une combinaison qui semble convenir à tout le monde, même à l’acheteur.
-Les joueurs sont tous Jiff
N’est-ce pas la plus grande qualité que puisse avoir un rugbyman en France aujourd’hui ? Evidemment, étant jeune, tous les messieurs convoités sur le marché des transferts sont Jiff. Un énorme avantage pour négocier des contrats. Lorre, Hulleu, Carbonneau, Pacome sont tous issus de la formation française.
Aucun calcul ne sera donc nécessaire pour le staff qui les accueillera avant de les aligner pour le week-end. Un avantage supplémentaire.
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