Une bactérie résistante aux antibiotiques est actuellement présente dans les centres de santé du Québec. Les hôpitaux du Haut-Richelieu et Charles-Le Moyne ne sont pas épargnés. Les précautions d’hygiène doivent être respectées par le grand public.
On l’appelle BGNPC (bacilles à Gram négatif producteurs de carbapénémase). Cette bactérie est présente au Québec et est malheureusement résistante aux antibiotiques. « Il y a quelques cas en Montérégie mais très peu de personnes sont infectées. Il est possible de le porter sans être malade, confie Amélie Thuot, microbiologiste infectiologue aux hôpitaux du Haut-Richelieu et Charles-Le Moyne. Ce n’est pas la première bactérie résistante aux antibiotiques et nous n’avons jamais rencontré de cas sans solution. On peut penser au Covid ou même à la grippe. »
Responsabilité partagée
Si elle se veut rassurante, la spécialiste souhaite aussi sensibiliser le grand public à la situation. « Il faut savoir tirer la sonnette d’alarme au bon moment, poursuit-elle. Nous surveillons cette bactérie depuis plusieurs années. Le Québec avait été préservé jusqu’à maintenant. Mais le BGNPC arrive tranquillement parmi nous principalement à cause des voyageurs et s’installe dans notre système de santé. A nous de le diffuser selon nos méthodes. »
Pour éviter toute propagation de la bactérie, Amélie Thuot présente une solution déjà mise en œuvre dans les deux hôpitaux de la région. « La première règle est de se laver les mains. Le BGNPC se transmet par contact il est donc indispensable de respecter les process à l’entrée des hôpitaux. Cela peut paraître restrictif mais c’est essentiel. Si un patient est infecté, il est immédiatement isolé. De notre côté, nous disposons de critères de dépistage en cas de patient infecté. Le personnel et les équipements de santé sont également concernés par ces procédures. Nous veillons à les connaître pour les adapter à nos milieux de vie. »
« Le BGNPC se transmet par contact il est donc indispensable de respecter les process à l’entrée des hôpitaux. » – Amélie Thuot
L’apparition de la bactérie n’est pas une surprise pour Amélie Thuot. « Ce n’est pas la première bactérie à muter. Chaque fois qu’un nouvel antibiotique est créé, une nouvelle résistance apparaît. C’est pourquoi il faut savoir limiter les antibiotiques et faire connaître ces bactéries. Le temps joue en notre faveur, car le Québec a eu la chance d’avoir été épargné jusqu’à présent. En outre, les gens doivent respecter les procédures en vigueur dans les hôpitaux pour que cela soit efficace. »
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